de LUSIGNAN

blason de la famille de Lusignan
Burelé d'argent et d'azur de 10 pièces.
Dans la représentation des blasons de cette famille, le nombre de burelles est souvent très aléatoire, semble-t-il suivant la taille plus ou moins grande du sceau de leurs membres. On pourrait pratiquement blasonner "burelé d'argent et d'azur", sans vraiment spécifié le nombre de burelles. Devant ce petit problème, j'ai donc adopté, par défaut, toujours la représentation avec 10 pièces, tel que le blason ci-dessus. Les nombreuses brisures, soit qu'il s'agisse d'un cadet, soit qu'il s'agisse de l'aîné ne possédant pas encore les pleins pouvoirs tant que le père était vivant, consistaient toujours, dans un lambel, dans des lions, ou encore des merlettes, le tout de gueules.

Cette maison est l'une des plus anciennes et des plus illustres du Poitou, originaire du Limousin. Ils devinrent comte de la Marche et d'Angoulême, rois de Jérusalem, puis de Chypre et d'Arménie.
Leur autorité s'étendait en Poitou et Angoumois, sur 40 paroisses.
Leur renommée était telle qu'elle donna matière au roman de Jean d'Arras, sur Mélusine, la fée qui aurait été à l'origine de leur puissance.
Le sire de Lusignan était l'un des 4 anciens barons du Poitou. A ce titre, il devait porter l'évêque de Poitiers à son entrée solennelle à Poitiers, et le sire de Lusignan, connétable ou grand écuyer, prenait ensuite le cheval blanc que montait l'évêque. Il se faisait recevoir chanoine honoraire de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers, assistait aux offices et y portait la soutane, le surplis et l'aumusse, comme les chanoines titulaires.

Noms isolés :
- de LUSIGNAN Raynaud. Il donna, en 1027, au monastère de Saint-Maixent, plusieurs serfs de l'un et l'autre sexe pour le prix de 100 écus. Cette donation fut confirmée, en 1030, par Guillaume, comte de Poitou, et par Geoffroy, vicomte de Thouars.
- de LUSIGNAN Jeanne. (Lisiniaco), fille du roi de Chypre, veuve de Saldebreuil, seigneur de Sanzay. Elle décéda le 23 février, et fut inhumée à Boesse, en 1080. Il semblerait cependant que cette date soit fausse.
- de LUSIGNAN Angelbert. Il avait épousé Agnès, qui, avec ses enfants, Arbaud et Arbiathar, et les enfants de Guillaume, son fils défunt, fit don d'héritages, vers 1125, à l'abbaye de Montierneuf, pour la fondation du prieuré de Béruges. Ces personnages ne sont peut-être pas de la maison de Lusignan, mais seulement originaires de la ville de Lusignan.

- de LUSIGNAN Evrard. Il transigea, vers 1130, avec Mascelin, abbé, et les religieux de Saint-Cyprien de Poitiers, au sujet de deux moulins situés à Vaux.
Ce personnage n'est peut-être pas de la maison de Lusignan, mais seulement originaires de la ville de Lusignan.

- de LUSIGNAN Gui, puiné de cette maison. Il aurait épousé, vers 1200, Elisabeth de Bessay, qui lui transmit la terre de Bessay, dont il prit le nom et les armes.
Leur fils Hugues aurait épousé Alix de Lusignan, et leur petit-fils Geoffroy aurait également épousé Jeanne de Lusignan. (Généalogie de Bessay).On ne trouve aucune trace de ces personnages dans la généalogie de Lusignan, et on ne les trouve cités dans aucun texte de l'époque.
- de LUSIGNAN Brient-Sydoine. Il fit aveu et dénombrement du fief de la Feolle, paroisse de Celles l'Evescault, devant Pierre Lauvergnac, licencié es lois, garde scel de Lusignan.
- de LUSIGNAN Amaury, chevalier. Il donna la terre de Fontenay (Mauzé-Thouarsais), en 1227, à l'abbaye de Chambon.
- de LUSIGNAN Geoffroy, seigneur de Sainte-Hermine, et Almodis, sa femme, passèrent en 1246, un accord avec Sauvage, dame de Retz et de la Motte-Achard, femme de Raoul de Rays.
- de LUSIGNAN Béatrix. Elle avait épousé Ambroise de Vivonne. Leur fille, Anille épousa, en 1550, Thomas Guischard, chevalier, seigneur de la Guichardière. Il ne semble pas qu'elle soit de l'ancienne maison de Lusignan.
- de LUSIGNAN Guy. Il avait épousé Marie Pouet. Leur fille Feliciana fut baptisée le 20 décembre 1595 en l'église Saint-Jean Baptiste de Poitiers. L'origine de ce Guy de Lusignan est inconnue.

Branche des SIRES de LUSIGNAN :
I) de LUSIGNAN Hugues Ier, dit le Veneur. On l'a fait descendre d'un comte de Poitou ou d'un comte de Toulouse, fils d'une soeur de Charlemagne, mais sans aucune preuve. Rien n'est connu de lui.
Il eut d'une alliance inconnue :

II) de LUSIGNAN Hugues II, (décédé en 967), dit le Cher, ou le Bien-Aimé. La chronique de Maillezais lui attribue la construction du château de Lusignan.
Il dut avoir pour fils :

III) de LUSIGNAN Hugues III, dit le Blanc. Il vivait sous le règne d'Hugues Capet.
Il épousa, vers 967, Arsende. Ce fut sans doute lui qui, vers 1007, donna à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, un bois dépendant du château de Lusignan, situé près de l'église de Saint-Vincent de Mezeaux.
Il décéda en 1012, ayant eu :

IV) de LUSIGNAN Hugues IV, dit le Brun. Il combattit les Sarrazins d'Espagne en 1020, et fut souvent en lutte contre le duc d'Aquitaine et les vicomtes de Thouars. Il fit bâtir le château de Couhé.
En 1018, pour se venger des graves préjudices que le seigneur de Gençay lui avait causés, il s'empara du château, le brûla, et fit prisonnière la garnison. Mais plus tard, le comte de Poitou exigea que la place fût rendue à son seigneur.
Le 26 mars 1024, le chapitre de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers lui céda une terre en face du château de Lusignan pour y faire bâtir une église en l'honneur de la Sainte-Vierge, en échange d'une terre au village appelé Lomma.
L'année suivante, une bulle du pape Jean XXII, soumettait à l'abbaye de Nouaillé l'église qu'Hugues de Lusignan venait de bâtir.
En août 1025, il reçut d'Adeline, religieuse, et de Rorgues, son fils, archidiacre en l'église de Poitiers, don d'un domaine pour en doter une église qu'il faisait bâtir au village appelé Brugelia, sur la Dive.
Il dut décéder en 1028, ou 1029.
Il avait épousé Audéarde, fille de Raoul Ier, vicomte de Thouars, qui lui aurait donné 9 fils. Seulement trois sont connus :
  1) Hugues, qui suit.
2) Rorgues, qui fut religieux.
3) Renaud, chevalier, cité en 1029.

V) de LUSIGNAN Hugues V, dit le Pieux, ou le Débonnaire, seigneur de Lusignan et de Couhé.
Il fit la guerre de Guillaume Taillefer, comte d'Angoulême, au sujet du comté de la Marche, vers 1040.
Plus tard, il fut attaqué par le comte de Poitou, et fut tué à la porte de son château, le 8 octobre 1060.
Il avait épousé Almodis de La Marche, fille de Bernard Ier, comte de la Marche, et d'Amélie. Il la répudia pour cause de parenté. (Elle se remaria d'abord avec Guillaume III, comte d'Arles, dont elle fut séparée pour la même raison, puis ensuite avec Pons, comte de Toulouse, qui la répudia également. Enfin, elle épousa Béranger Ier, comte de Barcelone). Elle était appelé Mahaut de Bellac, par M. Boissonnade (Bulletin de la société des Antiquaires de l'ouest - 1925).
Ils avaient eu pour enfants :
  1) Hugues, qui suit.
2) Jourdain, cité dans une charte de Nouaillé vers 1060, avec son frère Hugues.
3) Mélissente, qui aurait épousé Simon Ier l'Archevêque, seigneur de Parthenay.

VI) de LUSIGNAN Hugues VI, dit le Diable, ou le Brun, ou de Jérusalem, seigneur de Lusignan et de Couhé, né vers 1039.
Il termina l'église Notre-Dame de Lusignan.
Vers 1060, il donna à l'abbaye de Nouaillé, une église située près du château de Lusignan.
Le 10 mars 1069, il se reconnut vassal de l'abbaye de Saint-Maixent et déclara qu'il tenait d'elle son fief et trois églises, et renonça aux mauvaises coutumes qu'il levait sur les terres de l'abbaye, en échanges de services religieux.
Le 15 mars 1069, il répara les torts qu'il avait faits à l'abbaye de Saint-Maixent, en lui enlevant des églises et des biens pendant la guerre qu'il avait eue avec le comte de Poitou. A cause des nombreux conflits qu'il avait eus avec l'abbaye de Saint-Maixent, les moines de cette abbaye le surnommèrent "le diable".
En 1060-1078, avec son frère Jourdain, il fut cité dans la donation de la viguerie de Comblé, faite à l'abbaye de Nouaillé par Hugues, viguier du château de Vivonne.
Vers 1073, il donna à l'abbaye de la Chaise-Dieu l'église de Frontenay, près de Moncontour.
En 1084, avec sa femme, Aléarde, et son fils Hugues, dit le Brun, et Rorgon, il consentit au don fait à l'abbaye de Nouaillé, par Géraud de Torsay, d'un four dans l'enceinte du château de Lusignan.
En 1087, avant son départ pour la guerre contre les Sarrazins d'Espagne, et du consentement de sa femme et de ses fils, il donna sa terre de Saint-Amand (Marçay - Vienne), à l'abbaye de Nouaillé, pour les moines qui desservaient l'autel de Notre-Dame de Lusignan, mais s'en réservait la moitié sa vie durant.
Pendant cette guerre, il assista au siège de Tolède. Il commença, à son retour, la guerre pour le comté de la Marche, auquel il prétendait à cause de sa mère Almodis.
Vers 1096, avec son fils Hugues, il donna à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, l'église de Sainte-Croix d'Angles, avec les églises et autres domaines qui en dépendaient.
En 1101, il accompagna le duc Guillaume IX à la croisade et fut fait prisonnier à la bataille de Ramleh.
Il était de retour en Aquitaine en 1103. Il était dit qu'il avait été tué à la bataille de Ramleh, mais, en 1106, avec son fils Rorgon, il reconnaissait être le vassal de l'abbaye de Saint-Maixent, et qu'il devait défendre sa terre. Il maintenait aussi l'accord passé entre lui et l'abbé Benoit, 35 ans auparavant.
De même, entre 1103 et 1110, avec ses fils Hugues et Rorgon, il confirma à l'abbaye de Nouaillé la donation de droits dans l'église qu'il avait fait construire près du château de Lusignan.
Il dut décéder vers 1110.
Il avait épousé Aléarde, alias Hildegarde, fille d'Aimery II, vicomte de Thouars, et d'Aurengarde de Mauléon. (Elle promettait, le 7 décembre 1099, 20 sols de rente à l'église de Saint-Nicolas de la Chaise le Vicomte, pour l'amour de son père, le vicomte Aimery).
Ils eurent pour enfants :
  1) Hugues, qui suit.
2) Rorgon, cité dans plusieurs actes avec son père.
3) Yolande, qui aurait épousé Aimery de Pérusse, seigneur de Pérusse.
4) Mahaut, alias Mathilde, qui épousa Geoffroy Ier du Puy du Fou, fils d'Hugues et de Pétronille d'Angoulême - Taillefer, fille de foulques Ier et de Condor d'Eu. (Christiane BRIZARD)

VII) de LUSIGNAN Hugues VII, dit le Brun, seigneur de Lusignan, comte de la Marche, né vers 1065.
Il assista en 1103, à l'assemblée que tint Guillaume IX, duc d'Aquitaine, où Henri, fut élu abbé de Saint-Jean d'ANGELY.
Il donna à l'abbé de Cluny le village de Saint-Gelais, du consentement d'Hugues et de Rorgues, ses fils, et fonda le prieuré du dit lieu.
En 1110, allié à son neveu Simon de Parthenay, il entra en guerre contre le comte de Poitou, et après une trêve, reprit les hostilités en 1118. Mais, le 9 août, ils furent vaincus, et Simon fut fait prisonnier.
En 1110 également, un bref du pape Pascal II enjoignait à Pierre II, évêque de Poitiers, de contraindre par les voies canoniques Hugues de Lusignan à cesser ses entreprises contre l'abbaye de Saint-Maixent.
A une date comprise entre 1115 et 1140, avec sa femme et ses fils, ils renonçaient aux mauvaises coutumes que lui et son père possédaient à Frontenay sur les hommes de l'abbaye de Nouaillé.
En 1118, avec sa femme et ses fils Hugues et Guillaume, il rendit hommage à l'abbé de Saint-Maixent pour les domaines que lui et ses ancêtres en avaient reçus, et s'engagea, moyennant une redevance de 100 sous, à protéger les terres de Pamproux, Rigaudan et Saint-Germier.
En 1120, il donna à Hélie, abbé de Cadouin, le lieu de Bonnevaux, dans sa forêt de Gâtine, à la condition d'y construire un monastère.
Vers la même époque, il donna à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, tout ce qui lui appartenait à Voum.
En 1127, il fut pris avec quelques autres barons de la suite du comte de Poitou qui venait de quitter Talmont, et fut retenu prisonnier par Guillaume de Lezay.
Après le 8 novembre 1137, il rendit aveu à l'abbé de Saint-Maixent pour ce qu'il tenait en fief de l'abbaye.
Il avait pillé les terres de Gilbert de La Porée, évêque de Poitiers, et pour ce fait, fut excommunié. Mais il fit amende honorable en 1144.
La même année, Il passa un acte, avec l'arbitrage de Geoffroy de Loroux, archevêque de Bordeaux, pour mettre fin à des contestations entre lui et ses prédécesseurs, à l'encontre de l'évêque de Poitiers, relativement à 100 sols pour raison de fiefs tenus du dit évêque. Il signa cette pièce avec ses fils.
En juin 1147, il accompagna le roi Louis VII le Jeune, en Terre-Sainte et revint en France avec lui. Il a été dit qu'il mourut en Palestine en 1149, mais il semble que ce fut lui qui, en 1150, renonça aux usurpations qu'il exerçait sur la terre de Jouarenne, et qui remit les moines de Nouaillé en pleine possession de ce domaine.
Il renonça également en faveur du chapitre de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers, à un droit qu'il avait coutume de lever sur la terre de Benais (Allone - Vienne).
Il décéda en 1151.
Il avait épousé Sarrazine de Lezay, (qui était décédée en 1144), et eurent pour enfants :
  1) Hugues, qui suit.
2) Guillaume, seigneur d'Angles, en 1143. Il épousa Denise d'Angles, qui lui apporta cette terre. Il fut cité dans l'acte de 1144, qu'il signa avec son père.
3) Rorgues, nommé avec son père dans plusieurs actes. Il fut cité dans l'acte de 1144, qu'il signa avec son père.
4) Simon, qui fut l'auteur de la branche de Lezay. Il fut cité dans l'acte de 1144, qu'il signa avec son père.
5) Valeran. Il fut cité dans l'acte de 1144, qu'il signa avec son père.
6) Aénor, qui épousa Geoffroy V, vicomte de Thouars, (suivant les chroniques d'Albéric. Besly la nomme Ponce, et la dit femme de Wulgrin II, comte d'Angoulême).

VIII) de LUSIGNAN Hugues VIII, dit le Brun, ou le Vieux, seigneur de Lusignan, comte de la Marche, né vers 1106.
Certains auteurs pensent qu'il fut époux d'Orengarde, et décéda avant son père. Par rapport aux dates, il semblerait (comme le pense M. Farcinet), que ce fut son fils qui était époux d'Orengarde, et qui mourut avant Hugues VIII, son père.
Vers 1150, du consentement de sa femme et de Hugues, Robert, Geoffroy, et Pierre, ses enfants, il renonça à tout le droit dont il s'était emparé injustement dans la terre de Jouarenne, et remit l'abbé de Nouaillé en pleine possession de ce domaine.
Vers 1160, il fit don, avec sa femme, au monastère de Montazais, des droits qui pouvaient lui revenir dans toute sa terre de la part des religieux de Montazais.
En 1163, toujours avec le consentement de sa femme, il donna à l'église Saint-Pierre de Soubise, dans le chapitre de cette église, entre les mains du prieur, tout ce qu'il pourrait acquérir dans ce territoire.
Le 4 novembre 1166, il confirma la donation, faite par son aïeul à l'abbaye de Fontaine Le Comte de pacages en Gâtine et tous ses droits sur la terre de Lejat, et l'exempta de tout péage dans les terres de sa dépendance.
Il était allé en Terre Sainte en 1163, et fut fait prisonnier à la bataille de Harenc, le 13 août 1165.
Il paraît y être retourné, car en 1171, sur le point d'aller à Jérusalem, il confirmait aux religieux de l'abbaye des Chateliers tout ce que son père leur avait donné, et tout ce qu'ils avaient acquis dans sa terre depuis le décès de celui-ci, et leur accorda d'autres droits.
La date de son décès n'est pas bien définie. Elle est donnée en général pour 1165, mais son fils Hugues, décédé en 1169 passe pour être mort avant son père, puisque le successeur d'Hugues VIII fut son petit-fils Hugues IX.
Il avait épousé vers 1140, Bourgogne de Rancon (décédée en 1169), dame de Fontenay, fille de Geoffroy, et de Falsifie, dame de Moncontour.
Elle donna à l'abbaye de l'Absie, du consentement de son mari et de son père, une borderie de terre près de la Barre-Marie, et diverses autres choses.
Ils eurent pour enfants :
  1) Hugues, qui suit.
2) Geoffroy, qui fera la branche de Vouvent.
3) Amaury, qui fera la branche des rois de Jérusalem et de Chypre.
4) Guy, né en 1159, chevalier.
Il se croisa avec ses frères Geoffroy et Amaury. Il se signala dans les combats en terre Sainte et fut choisi par Baudouin IV, roi de Jérusalem, pour épouser sa soeur Sibylle, qui lui apporta les comtés d'Ascalon et de Jaffa.
A la mort de son neveu Baudouin, en 1185, il fut appelé au trône de Jérusalem, à cause de sa femme, mais Saladin le battit à Tibériade en mars 1187 (bataille de Hattin), et Jérusalem fut prise le 4 septembre. Il fut roi de Jérusalem de 1186 à 1192, puis roi de Chypre de 1192 à 1194.
Guy repris l'offensive en août 1189, et mit le siège devant Saint-Jean d'Acre qu'il prit au bout de deux ans de siège, avec l'appui de Philippe-Auguste et de Richard Coeur de Lion. Pendant ce siège, il perdit sa femme et ses quatre enfants, victimes de la dysenterie.
En 1192, il acquit de Richard Coeur de Lion, l'île de Chypre, que le roi d'Angleterre avait enlevée à Isaac Commène, et y fonda une monarchie avec les chevaliers francs de Syrie. Il fonda la ville de Limassol, fortifia Famagouste, et fit venir 15000 personnes des villes d'outre-mer de langue latine.
Il décéda à Nicosie en 1194, et fut inhumé dans l'église du Temple. Son frère Amaury, connétable de Chypre, lui succéda sur le trône.
5) Raoul, qui fera la branche des comtes d'Eu.
6) Pierre, nommé dans les titres de l'abbaye de Nouaillé. Il fut probablement prêtre.
7) Guillaume, nommé dans les titres de l'abbaye de Nouaillé.
8) Robert, également nommé en 1150 dans les titres de la même abbaye. Il était décédé à cette date, encore jeune.

IX) de LUSIGNAN Hugues, né en 1141, co-seigneur de Lusignan.
Pendant l'absence de son père, il prit part, avec ses frères Geoffroy et Amaury, à l'insurrection des barons d'Aquitaine contre Henri II, roi d'Angleterre.
Il décéda avant son père, en 1169, d'après une donation faite par son frère Geoffroy, à l'Absie, pour le repos de l'âme de son frère aîné Hugues, du consentement de Bourgogne, sa mère.
Il semble avoir épousé Orengarde, qui lui donna pour fils :

X) de LUSIGNAN Hugues IX, dit le Brun, comte de la Marche et d'Angoulême, seigneur de Lusignan, de Couhé et de Château-Larcher.
Il s'empara du comté de la Marche, à la mort de Richard Coeur de Lion en 1199.
En 1196, il avait rendu satisfaction à l'abbaye de Montierneuf de Poitiers, pour les violences qu'il avait permises de la part de ses officiers, pour avoir un repas de coutume dans le prieuré des Primali.
En 1198, il s'engagea à payer aux religieux de Nouaillé 40 livres, et leur fit plusieurs autres promesses pour réparer les torts qu'il leur avait faits. Il se désista également de tous les droits qu'il pouvait avoir dans le bourg de Nouaillé, et promit de protéger l'abbaye et de ne plus porter atteinte à ses immunités.
En 1199, il confirma toutes les immunités de la même abbaye, et se désista encore du droit qu'il pouvait avoir dans le bourg.
La même année, il se désista des droits qu'il prétendait annuellement sur la terre de Planteforche, située près de Couhé, et appartenant à l'abbaye de Saint-Hilaire Le Grand de Poitiers.
En 1200, il confirma le don fait par Geoffroy de La Celle, à l'abbaye de Nouaillé de tout ce qu'il possédait dans le bourg.
En 1200 également, il se déclara contre Jean sans Terre qui avait enlevé, le jour de son mariage, Isabelle d'Angoulême, fiancée de son fils Hugues.
Après avoir suivi le roi Philippe-Auguste pendant 14 ans, il se réconcilia avec le roi d'Angleterre.
Il aurait fondé, à Bellac, en 1211, un atelier monétaire qui aurait fonctionné jusqu'en 1243.
En 1212, il autorisa Guillaume Sapinaud à donner à l'abbaye des Chateliers divers héritages.
Le 6 septembre 1212, il céda à l'abbaye de la Colombe tous les droits qu'il pouvait prétendre, lui et ses successeurs, sur la grange et le bois de Montgenou.
Avant le 18 octobre 1216, avec son fils Hugues, il cédait tout le droit qu'ils prétendaient dans le bois de Bourneau, reconnaissant qu'ils l'avaient usurpé sur l'abbaye de Nouaillé.
En 1218, sur le point d'aller en Terre Sainte, il confirma la charte de 1121, accordée par son aïeul à l'abbaye des Chateliers.
Le 27 juin de la même année, avec son fils Hugues, il donna à l'abbaye de Saint-Maixent, la moitié du moulin de Roullet, près de Pamproux (Deux-Sèvres), avec les hommes qui étaient tenus d'y aller faire moudre.
Il décéda probablement à Damiette en novembre 1219. (Il fut dit qu'il était décédé en 1206, de même qu'il aurait fondé le monastère de l'Ecluse, sur la Vienne, de l'ordre de Grandmont, où il aurait fini ses jours après avoir pris l'habit religieux. Il y aurait son épitaphe et son effigie serait sur les vitraux de l'église).
Il avait épousé en premières noces Agathe de Preuilly, (mariage annulé en 1189), puis en secondes noces, en 1189, Mathilde, alias Mahault d'Angoulême, fille unique de Wulgrin, dit Taillefer, comte d'Angoulême. Elle vivait encore en 1233, lors d'un accord qu'elle fit avec Isabelle, reine d'Angleterre, par lequel elle abandonnait à Isabelle et à Hugues de Lusignan, son mari, moyennant une pension de 500 livres par an, tous les droits qu'elle pouvait prétendre aux comtés de la Marche et d'Angoulême.
Ils avaient eu pour enfant:

XI) de LUSIGNAN Hugues X, comte de la Marche et d'Angoulême, seigneur de Lusignan, de Château-Larcher, Montreuil-Bonnin, la Mothe Saint-Héray.
Il naquit aux alentours de 1185.
Il succéda en 1219 à son père Hugues IX comme comte de la Marche.
Il aurait été présent à Damiette en 1219.
En 1200, le jour de son mariage, sa fiancée, Isabelle d'Angoulême, fut enlevée par le roi d'Angleterre, Jean sans Terre, qui l'épousa, ce qui provoqua l'abandon du parti anglais par les Lusignan. Plus tard, Hugues rejoignit les Anglais, fit la guerre contre Saint-Louis, mais fit son accommodement avec lui, en 1220.
La même année, avec sa femme Isabelle d'Angoulême, il fonda l'abbaye de Valence, près de Couhé.
En 1222, il rendit hommage à l'abbaye de Saint-Maixent pour la terre de Couhé, ainsi que du Bois-Pouvreau, et de ce qu'il possédait à Saint-Maixent. Il fit l'aveu des mêmes terres le 25 mars 1235.
Le 9 avril, Hugues et sa femme échangèrent avec Hugues Tison et ses enfants ce que ceux-ci avaient sur le château et dans les eaux de la Doluère (alias la Touvre), et en contre échange il leur donnait leurs droits sur deux mas et une borderie, paroisse de Dirac.
En 1229, Blanche de Castille fit la paix avec Hugues de Lusignan, et lui céda la seigneurie de Montreuil-Bonnin.
En juin 1230, Saint-Louis fit donation à Isabelle, reine d'Angleterre et comtesse de la Marche, femme d'Hugues, du château de Saint-Jean d'ANGELY et de plusieurs autres domaines, sous réserve du retour à la Couronne en cas de mariage d'Isabelle, soeur du roi, avec Hugues, fils du comte de la Marche, et de divers clauses dans le cas où ce mariage manquerait, ce qui arriva.
En octobre 1231, Hugues concéda à l'abbaye de Charroux, les manses de Villamois et de la Bachelerie, les terres et le pré Ferreau, situés près de la Bachelerie, et le pré de Grasmartin entre la Bachelerie et la Villamois, à charge d'un cens annuel de 20 sous.
En 1232, comme seigneur de Montreuil-Bonnin, il traita avec le chapitre de Sainte-Radegonde de Poitiers, au sujet des bois du chapitre et des redevances qu'avait exigé des habitants de Vouillé, de Pierre de Marle, précédemment seigneur de Montreuil-Bonnin.
Le 2 février, et en décembre 1223, Hugues confirma le partage du bois de Bourneau avec les religieux de Nouaillé, qui lui en cédaient la moitié.
Le 23 avril 1234, il échangea avec Itier de Barbezieux les droits qu'il avait à Roissac, Marville et Gensac, contre ceux d'Itier sur le château de Merpins. Ce traité fut renouvelé le 22 juillet 1239.
Le 25 mai 1235, il rendit à nouveau hommage lige à l'abbaye de Saint-Maixent pour la terre de Couhé.
En 1236, il devait, en raison de son fief de Lusignan, porter l'évêque de Poitiers, lors de son entrée dans sa ville épiscopale.
En octobre 1236, il confirma une charte de la reine Aliénor portant exemption de chênage en faveur de l'abbaye de Fontaine le Comte, et un accord passé entre l'abbaye et Guillaume Bourdeuil, sa femme et ses fils, touchant la perception de ce chênage, que ces derniers devaient payer au nom de l'abbé et des religieux au seigneur de Montreuil-Bonnin.
En 1239, il donna à l'abbaye de Valence le droit de foire, ainsi que le droit de péage. Cette foire annuelle, le jour de la Saint-Denis, était affranchie de toute redevance envers lui.
En 1241, Hugues confirma un accord par lequel les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s'étaient obligés de payer annuellement à l'abbaye de Valence, en la ville de Vivonne, le jour de la Sainte-Catherine, une somme d'huile bonne à manger, moyennant la cession de l'hébergement de la Vernolière.
Poussé par sa femme et soutenu par le roi d'Angleterre, il refusa, avec violence, l'hommage au comte de Poitou, frère de Saint-Louis. Il s'ensuivit une guerre à l'issue de laquelle les forces anglo-poitevines furent vaincues à Taillebourg, puis à Saintes, les 22 et 23 juillet 1242. Hugues dut aller à Pons demander son pardon, qu'il obtint, moyennant l'hommage et la reddition de plusieurs de ses forteresses, dont Tonnay-Boutonne, Merpins, Château-Larcher, Crozant, Frontenay (Rohan-Rohan) et Cherveux.
Au mois de mars 1243, Hugues et sa femme Isabelle firent leur testament, passé au couvent des frères mineurs d'Angoulême, et donnèrent à Guy, leur second fils, les seigneuries de Cognac, Merpins, Archiac et Liborleria, avec toutes leurs appartenances.
En 1248, Hugues confirma les usages et coutumes de Charroux établies par Aldebert, comte de la Marche, et ses prédécesseurs, de concert avec l'abbé et les bourgeois du lieu.
Le 23 juillet 1248, il confirma les dons faits à l'abbaye des Chateliers par son père et son bisaïeul, et en fit de nouveaux.
Le même mois, il lui fit encore don du droit d'usage du bois dans la forêt de Couhé pour les besoins de la maison que les religieux avaient à Taizé.
Il fit un nouveau testament le 8 août 1248, faisant des legs à l'abbaye des Chateliers et à de nombreuses autres abbayes, et y nommant Guy, Geoffroy et Guillaume de Valence, chevalier, et Ademar, clerc, ses fils.
le 5 août précédent, avant son départ pour la Terre Sainte, il donna à l'abbaye de Charroux quelques droits que les religieux lui avaient donnés par échange.
Il décéda le 5 juin 1249, devant Damiette. Son corps fut ramené et inhumé dans l'abbaye de Valence.
Il avait épousé, en 1216, Isabelle d'Angoulême (Taillefer), fille d'Aimar, comte d'Angoulême, et d'Alix de Courtenay; son ancienne fiancée, veuve de Jean sans Terre, roi d'Angleterre. Elle décéda en 1245, et fut inhumée à Fontevrault où elle se serait retirée.
De leur union naquirent :
  1) Hugues, qui suit.
2) Guy, seigneur de Couhé, Cognac, Archiac, Merpins, Peyrat et Frontenay.
Il rendit aveu à Alphonse, comte de Poitou, en 1248. Il transigea, le jeudi après la Saint-Martin 1262, avec Aliénor, comtesse de Leicester, au sujet des biens d'Isabelle d'Angoulême, sa mère, pour les châtellenies d'Archiac, Cognac et Merpins.
Il se trouva, en 1263, à la bataille de Leuvres.
Avec ses enfants, il fit don, le 10 janvier 1271, au prieuré de Saint-Martin de Couhé, de la moitié du droit des ventes de la châtellenie de Couhé et de la moitié du revenu du marché et du minage dudit lieu.
Le 24 avril 1274, il confirma les franchises accordées à l'abbaye de La Couronne par Isabelle, reine d'Angleterre, sa mère, et Hugues de Lusignan, son père.
Le Père Anselme le fait mourir en 1281. Il aurait été sénéchal du Limousin en 1270.
Le nom de sa femme est inconnu, mais il en eut plusieurs enfants. Seule est connue :
  a) Alix, qui épousa Gilbert, duc de Glocester, dit le Roux.
3) Geoffroy, seigneur de Jarnac, de Château-Larcher, de Brulain, de Châteauneuf et de Sainte-Hermine, vicomte de Châtellerault par son mariage. Geoffroy porta comme premier blason :
Premier blason de Geoffroy de Lusignan
Burelé d'argent et d'azur de 10 pièces, au lambel de 4 pendants de gueules et au lion contourné de même brochant.
Puis quelques temps plus tard, il supprima le lambel :
Second blason de Geoffroy de Lusignan
Burelé d'argent et d'azur de 10 pièces, au lion contourné de gueules brochant.
Devise : "Qui craint moins la mort que les lions".
(Ce blason devint plus tard les armes de la ville de Châteauneuf sur Charente).
Il assigna le 8 janvier 1251, sur ses censives, les 20 sous de rente que son père avait léguée à l'abbaye de Nouaillé, pour son anniversaire.
Il passa un accord avec le chapitre de Saint-Hilaire Le Grand de Poitiers, au sujet de la seigneurie de Château-Larcher et des hommes de Benay.
Vers 1260, homme lige du comte de Poitou, il tenait de lui la vicomté de Châtellerault, et ce qu'il possédait dans la châtellenie de Luçon, pour quoi il devait le rachat haut et bas, également pour ce qu'il tenait à Château-Larcher, ainsi que pour 400 livres qu'il tenait en don du comte.
En mai 1269, il était l'un des onze vassaux du Poitou, qui signèrent la charte des barons poitevins portant abolition du rachat à merci des fiefs du Poitou.
Il avait épousé Jeanne de Châtellerault, dame de Lillebonne, fille d'Aimery, vicomte de Châtellerault, et d'Agathe de Dammartin, dite de Ponthieu. Elle lui apporta la vicomté de Châtellerault. Il fit aveu, du chef de sa femme, en 1263 et 1268, à l'évêque de Poitiers, des fiefs de Chauvigny, la Plante, la Pératte.
Il vivait encore en 1272, mais était décédé avant mars 1274, date à laquelle sa veuve fit hommage de ses fiefs à Saint-Maixent, (alias le 4 mars 1275).
Sa veuve se remaria avec Jean d'Harcourt, et lui transmit la vicomté de Châtellerault, vers 1275.
Ils avaient eu pour enfants :
  a) Geoffroy, seigneur de Château-Larcher. Il traita, le 19 janvier 1293, avec Hélie, abbé de Nouaillé , au sujet de la justice sur plusieurs terres dépendant de l'abbaye. Il fut dit à tort vicomte de Châtellerault.
Il servi en Flandres en 1302. Le lundi 30 mars 1304, il était convoqué à Arras pour le mardi de la Pentecôte, afin de prendre part à la guerre de Flandre.
Il épousa Perronelle de Sully, dont il n'eut pas d'enfant. Elle était fille d'Henri et de Marguerite de Beaumes.
Il décéda en 1305, et sa veuve se remaria en 1308, avec Jean, comte de Dreux et de Braine. Elle intenta un procès à Jean d'Harcourt, vicomte de Châtellerault, au sujet du douaire que lui avait constitué son premier mari.
b) Eustache, dame de Sainte-Hermine, Brulain, Prahec, Cherveux, Sanxay et la Mothe Saint-Héray.
Elle épousa en 1276, Dreux III de Mello, seigneur de l'Orme et de Château-Chinon. Il devint seigneur de Château-Larcher à la mort de son beau-frère.
Eustache serait décédé à Carthage en 1330, et inhumée dans l'abbaye de Fontenay, près de Montbart, au diocèse d'Autun.
Le 6 août 1356, une sentence arbitrale de Guy de Lusignan, seigneur de Fère et de Peyrat, et de Philippe de Beaumanoir, sénéchal de Poitou, donnée à Ruffec, entre Dreux de Mello, son mari, et Jean d'Harcourt et Jeanne de Châtellerault, donna à Dreux de Mello les terres de Sainte-Hermine et de Luçon, ainsi que la terre de Prahec avec Brulain, et toutes les appartenances de la terre de Prahec.
4) Guillaume, qui fera la branche des comtes de Pembroke.
5) Adhémar, alias Aimar. Le 28 mars 1249, il rendit à l'abbaye de Saint-Maixent hommage pour la terre de Couhé.
Il devint évêque de Winchester, en Angleterre, en 1250, malgré les moines de cette ville qui arguaient de son jeune âge. Il obtint à grand peine ses bulles du pape en 1251, et décéda à Paris le 5 décembre 1260.
6) Agnès, qui épousa Guillaume de Chauvigny, baron de Châreauroux.
7) Alpais, alias Alix. Elle épousa en 1247, Jean de Sussex, vice roi d'Ecosse.
8) Isabelle. Elle épousa en premières noces Geoffroy de Rancon, seigneur de Taillebourg, puis en secondes noces Maurice de Craon.
Elle décéda le 14 janvier 1299, et fut inhumée dans l'église des cordeliers d'Angers, dans la chapelle de Craon.
9) Marguerite, dite de la Marche. Elle épousa en premières noces Raymond VII de Toulouse, veuf de Sancie d'Aragon, et fut séparée par sentence des juges délégués par le pape qui déclarèrent le mariage nul.
Elle épousa ensuite en secondes noces Amaury IX, vicomte de Thouars, puis enfin, en troisièmes noces, Geoffroy V de Châteaubriant.
Vers 1260, elle était femme lige du comte de Poitou, en tant que vicomtesse de Thouars, et tenait de lui la châtellenie de Bridiers (Creuse), et l'hébergement de Montbart (Haute-Vienne), avec leurs appartenances.
Elle touchait une pension de 100 marcs sterling que lui avait constituée le roi d'Angleterre, Henri III, son frère utérin, par acte du 20 juillet 1253.
En 1265, elle donna des biens à l'abbaye de Chambon en mémoire d'Amaury de Thouars, son mari.
Elle apporta à Geoffroy de Châteaubriant l'île de Ré, en dot, sa vie durant.
Elle fit son testament en 1288, et décéda la même année. La seigneurie de Ré revint alors au vicomte de Thouars.

XII) de LUSIGNAN Hugues XI, né vers 1221, comte de la Marche et d'Angoulême, seigneur de Lusignan.
Il portait comme blason sur des sceaux de 1246, et 1249.
Blason de Hugues XI de Lusignan, en 1246 et 1249.
Burelé d'argent et d'azur de 9 pièces chargé de 6 lions de gueules posés en orle, brochants sur le tout.
(Philippe de BOSREDON)
Il était alors seulement comte d'Angoulême, son père s'étant réservé le comté de la Marche.
En 1257, un nouveau sceau montre un blason avec les armes peines des Lusignan. Son père étant disparu depuis bien longtemps, il représentait la branche aînée, comte de la Marche et d'Angoulême.
Il confirma la donation de l'abbaye de Valence et la donation de 960 boisseaux faite, vers 1231, par ses père et mère, et, par acte de juillet 1248, consentit à l'exécution de leurs donations.
La même année, il rendit hommage à l'abbé de Saint-Maixent pour les fiefs de Couhé, Jazeneuil, le Bois-Pouvreau, Saint-Gelais, Cherveux, Saint-Héray, Châteauneuf, la Bessière, la Touche d'Aigonnay, Sauvement, Saint-Romans et leurs appartenances, près de Verrines.
Il accompagna Saint-Louis à sa deuxième croisade en 1248.
Il avait chassé l'évêque d'Angoulême, et tout son clergé, et s'était emparé des revenus de l'évêché. Saint-Louis soumit cette affaire aux évêques de Cahors et de Limoges, qui condamnèrent le comte à faire amande honorable à l'évêque, couvert d'un sac, et à payer 500 livres.
Le 12 février 1259, un seigneur de Lusignan, qui semble être Hugues XI, fit un testament en faveur de l'abbaye de Nouaillé et de plusieurs autres monastères.
Le Père Anselme le fait mourir en 1260, âgé de 40 ans, et M. Farcinet dès 1250, durant la campagne d'Egypte. Cependant, le 20 juillet 1264, un mandement du bailli du roi, en Touraine, prescrivait au comte de la Marche, à Geoffroy et Guy de Lusignan, ses frères, de faire à l'abbé de Saint-Maixent, la déclaration de tous les fiefs et arrière-fiefs qu'ils possédaient.
Il avait épousé, en 1238, Yolande de Dreux, dite de Bretagne, dame de Fère en Tardenois, par don de Jean Ier, duc de Bretagne son frère, de Chilly et de Longjumeau, et comtesse de Porhoet, fille de Pierre Mauclerc, et d'Alix de Thouars, sa première femme. Elle lui apporta en dot le comté de Penthièvre.
Un acte de foi et hommage du 3 juillet 1250, comme ayant le bail de ses enfants, à Alphonse, comte de Poitiers, pour le comté de la Marche et la baronnie de Lusignan, montre un sceau portant le blason suivant :
Ecu burelé à 5 lions posés en orle, brochants sur le tout.
(Philippe de BOSREDON)
blason sur un sceau de Yolande de Dreux
Elle décéda le 10 octobre 1272, à Bouteville, et fut inhumée avec sa mère en l'abbaye de Villeneuve, près de Nantes. Son gisant était en relief sur un tombeau en cuivre émaillé au milieu du sanctuaire.
Il décéda entre 1250 et 1260.
Ils eurent pour enfants :
  1) Hugues, qui suit.
2) Guy, seigneur de Cognac, Archiac et Couhé.
Il avait pour blason sur un sceau apposé à une charte de 1281 :
Blason de Guy de Lusignan, seigneur de Cognac.
Burelé d'argent et d'azur de 10 pièces, au lambel de cinq pendants de gueules brochant.
Il fit, en janvier 1272, des dons au prieuré de Saint-Martin de Couhé, confirmés le 25 août 1313, par sa nièce Jeanne.
En juillet 1280, en tant que seigneur de la Fère en Tardenois, il reconnut devoir payer à l'abbaye de Fontevrault 30 livres d'arrérages assignés sur la taille de Légé, à raison d'une aumône autrefois donnée par sa mère Yolande de Bretagne, sur la terre de la Fère.
Il s'engagea à payer à l'abbaye 5 livres pour acquitter l'aumône de 10 livres de rente, pour célébrer l'anniversaire de la mort de sa mère, à prendre sur la même terre.
Il fit son testament en 1281, instituant Guy, vicomte de Thouars, l'un de ses exécuteurs testamentaires.
Il décéda sans postérité en 1288.
3) Isabelle. Elle aurait épousé en premières noces Geoffroy de Rancon, seigneur de Taillebourg et de Marillac. Elle épousa en tout cas en secondes noces Maurice de Belleville, veuf de Jeanne de Thouars.
Elle en était veuve, et sans enfant, avant 1297. Après cette date, elle avait en douaire Commerquiers et Beauvoir sur Mer.
4) Yolande, dite de la Marche. Elle épousa en premières noces le comte de Glocester, et en secondes noces Pierre de Préaux, seigneur dudit lieu en Normandie. Elle décéda le 2 novembre 1306, et fut inhumée au prieuré de Beaulieu, près de Rouen.
5) Marie, qui épousa Robert de Ferrières, comte de Nothingham.

XIII) de LUSIGNAN Hugues XII, comte de la Marche et d'Angoulême, seigneur de Lusignan et de Fougères, ce dernier fief du chef de sa femme.
Il était encore mineur à la mort de son père, et était sous la tutelle de sa mère de1250 à 1256.
Il se signala par ses violences envers le clergé.
Le 30 janvier 1261, il se désista en faveur de l'abbaye de Charroux, de ses prétentions sur une moitié de la haute et basse justice de Mauprévoir.
Le 3 février 1265, il s'engagea à rembourser aux religieux de Fontaine Le Comte, jusqu'à concurrence de 100 marcs d'argent, les emprunts qu'il avait faits en son nom pour les affaires qu'il poursuivait en cour de Rome.
Le même mois, il accorda des privilèges à la ville de Cheneraille.
En mars 1267, il assura à l'abbaye de La Réau les biens qu'elle avait acquis et se porta garant des biens des frères de La Réau exilés au prieuré de la Dauphinale, au diocèse de Rennes.
Le 19 avril 1268, il rendit hommage lige à Hugues de Châteauroux, évêque de Poitiers, pour le fief de Sayes et pour toute la justice qu'il possédait en la châtellenie de Lusignan, pour les fiefs de l'Evêque, et pour tous ses bois et forêts de Gâtine.
Le 8 mars 1269, il traita avec les religieux de l'abbaye de Charroux au sujet de plusieurs droits respectifs par eux prétendus dans la ville de Charroux, et dans la forêt de Morsel.
Vers 1270, il mit la maison de Vaucoure sous sa sauvegarde et protection.
Le 23 mai, il fit un traité contenant plusieurs règlements en faveur des hommes de Charroux, entre autres la franchise et cession de sa garenne aux habitants du lieu, moyennant 20 livres de rente.
La même année, il prit part à la seconde croisade de Saint-Louis, et y mourut.
Il avait épousé, le 29 janvier 1253, Jeanne de Fougères, fille et héritière de Raoul II de Fougères, et d'Isabelle de Craon.
Elle fit construire la grande muraille du bourg de Saint-Martial d'Angoulême. Elle fit son testament le 20 mai 1269, donnant 20 livres à trois hommes qui devaient aller à Saint-Jacques de Compostelle pour ses enfants.
Elle fut inhumée en l'abbaye de Sauvigny, en Normandie.
Il décéda en 1282.
De leur union naquirent :
  1) Hugues, qui suit.
2) Guy, alias Guyard, seigneur de Couhé et de Peyrac. Il échangea, en 1298, avec Gaucher de Châtillon, la ville et châtellenie de la Fère en Tardenois, pour la terre de Frontenay en Saintonge.
A la mort de son frère Hugues, il prit le titre de comte de la Marche et d'Angoulême.
Le Ier juillet 1304, un arrêt adjugea les dits comtés et les autres biens de la maison de Lusignan, que le roi avait mis dans sa main après la mort d'Hugues XIII, à Guyard de Lusignan, son frère.
Hugues l'avait cependant déshérité par son testament. L'arrêt conservait néanmoins au comte de Sancerre, à cause de sa femme, et à Geoffroy de Lusignan, chevalier, la poursuite de la propriété de toute la succession d'Hugues, dont ils prétendaient être héritiers en vertu de ses dispositions testamentaires.
Le roi avait fait condamner Guy à 12000 livres d'amende pour avoir suivi le parti anglais, et l'avait fait renoncer à cette succession.
Le 19 octobre 1307, il changea l'hommage de Brioux, dû par les religieux de Nouaillé, en une rente annuelle et perpétuelle de 10 sous.
Le 13 avril 1308, il fit donation à Hélie Rudel, seigneur de Bergerac, son neveu, de ses comtés et baronnies. Il avait été désigné par son frère Hugues, en 1283, comme son héritier, mais par un nouveau testament, il avait été déshérité le 12 juin 1297.
Il fit lui-même son testament le 4 juin 1309, faisant de nombreux legs à des abbayes et à des prêtres. Il élisait sa sépulture en l'église des Jacobins de Poitiers, devant le grand autel, et nommait ses exécuteurs testamentaires, au nombre de cinq, dont sa soeur Isabelle, dame de Beauvoir, et leur donnait à chacun 100 livres.
Vers cette époque, les comtés de la Marche et d'Angoulême, et la terre de Laurière, furent confisqués par le roi Philippe Le Bel.
Le 6 août 1309, Guy vendit 600 livres de rente au Grand Fief d'Aunis, à Hugues de La Celle, qui agissait au nom de Philippe Le Bel.
Il décéda en 1307, et fut inhumé aux Jacobins de Poitiers.
3) Isabelle, alias Yolande, née le 24 mars 1253.
Elle épousa Renaud de Pons, dit Hélie Rudel, dit Renaud, seigneur de Bergerac. Elle était nommée Agathe, par le Gallia Christiana.
Sans doute après le décès de Hugues XIII, qui avait déshérité son frère Guy, (lequel lui succéda néanmoins), elle prit le titre de comtesse de la Marche et d'Angoulême.
Un acte de donation à un particulier, de mars 1308, montrait un sceau portant dans son décor les blasons suivant :
deux écus, de Lusignan, et de Fougères (une fougère).
Contre-sceau : un écu portant une fasce.
(Philippe de BOSREDON)
blasons sur un sceau de Yolande de Lusignanblason sur le contre-sceau de Yolande de Lusignan
Un autre accord avec le roi de France, du 9 mars 1308, relatif aux châteaux de Cognac et de Merpins, montrait également un sceau portant dans son décor le blason :
Un écu à la fasce frettée et à la bordure engrêlée.
Contre-sceau : un écu losangé.
(Philippe de BOSREDON)
blason sur un sceau de 1308 de Yolande de Lusignanblason sur le contre-sceau  de 1308 de Yolande de Lusignan
En mai 1309, héritière en partie de son frère Guy, elle traita avec le roi Philippe Le Bel, et renonça à cette succession moyennant l'usufruit, sa vie durant, des principales terres des comtés de la Marche et d'Angoulême, 6800 livres une fois payées et quelques autres avantages.
Le roi permit d'en investir sa soeur Jeanne de Lusignan, veuve de Pierre de Joinville, et alors vicomtesse de Tartas. Elle avait fait son testament le Ier décembre 1289, demandant à être inhumée dans l'abbaye de Valence, et en fit un second le 29 août 1314. Elle léguait 1200 livres à Foucaud d'Archiac, qu'elle nommait son cousin.
Elle décéda le 12 octobre 1314.
4) Marie, dite de la Marche. Elle épousa en 1288 Etienne, comte de Sancerre. En 1308, elle traita avec Philippe Le Bel, au sujet de ses prétentions sur les comtés de la Marche et d'Angoulême, et la seigneurie de Fougères. Elle décéda, veuve et sans enfant, en 1308.
5) Jeanne, dite de la Marche, dame de Couhé et de Peyrac. Elle confirma, le 15 août 1313, les dons que Guy de Lusignan, seigneur de Couhé, son oncle, avait faits le 10 janvier 1272, au prieuré de Saint-Martin de Couhé, et en ajouta de nouveaux.
Elle épousa en premières noces Pierre de Joinville, et en secondes noces Bernard Ezy, sire d'Albret, vicomte de Tartas.
En février 1309, elle traita avec le roi Philippe Le Bel, au sujet de la succession de son frère Guy, comme héritière de la troisième partie, et demandait à faire foi et hommage.
En août 1310, des lettres du roi promettaient de lui donner, outre les terres de Couhé et de Peyrat, déjà promises, celles de Saint-Hilaire et de Pontarion (Creuse), en dédommagement de l'abandon qu'elle lui avait fait de ses droits sur les comtés de la Marche et d'Angoulême, et sur la succession de Lusignan.
En 1313, elle transigea avec les religieux de Nouaillé, exigeant, pour confirmer la donation faite du fief de Brioux aux religieux, par Jean Baudouin, prêtre, qu'ils lui payent annuellement 20 sous de rente pour commutation de rente au lieu de 10 sous fixés par Guy de Lusignan en 1307, se réservant, ainsi que lui, la haute et basse justice.
Elle fit son testament le mardi avant la Saint-Barnabé 1321, élisant sa sépulture en l'église de l'abbaye de Valence, près d'Aymard de Valence, jadis évêque de Winchester, et établissant son héritier universel Geoffroy de Mortemer, fils de Jeanne de Joinville, sa fille. Elle faisait de nombreux legs pieux et nommait exécuteurs testamentaires Béatrix de Bourgogne, sa belle-soeur, et Jeanne de Joinville, sa fille.
Elle fut inhumée à Valence, la même année.
6) Isabeau, qui fut religieuse à Fontevrault.

XIV) de LUSIGNAN Hugues XIII, comte de la Marche et d'Angoulême, sire de Lusignan. Il naquit le 25 juin 1259.
Il était dit mineur en 1270, et sous la tutelle de sa mère.
Il fit la campagne d'Aragon en 1285.
Il avait fait son testament, le 9 août 1283, en faveur de son frère Guy, mais celui-ci ayant pris les armes contre lui, il le déshérita par un nouveau testament, le 12 juin 1297, faisant son héritier son cousin Geoffroy de Lusignan, à défaut son cousin Aymard de Valence, ensuite son neveu Renaud de Pons, puis son cousin Amaury de Craon.
Le 5 octobre 1276, il se désista d'un repas qu'il prétendait être dû chaque année par l'abbé de Nouaillé, dans le prieuré de Mairé.
Le mercredi avant la fête de Saint-Ausone d'Angoulême 1283, il concéda à Aymery Poupard, valet, un droit de pacage dans la forêt de la Braconne, et plusieurs rentes qu'il lui avait données précédemment, une pièce de terre de sa forêt, près de l'étang de la Tombe-Bernard, pour la tenir à hommage lige sous la redevance annuelle de 100 sous payables à la fête de Saint-Michel, et un fer de lance d'achaptement.
Le 20 septembre 1286, il traita avec le chapitre de Notre-Dame la Grande de Poitiers, au sujet de la dîme des novales de la paroisse de Chey.
En 1301, il céda au roi Chilly et Longjumeau, en échange d'autres terres, et lui engagea les seigneuries de Lusignan et les comtés de la Marche et d'Angoulême, pour de grosses sommes d'argent.
Il servit le roi en 1302 en Flandres, suivant deux quittances, l'une de 3500 livres, et l'autre de 1000 livres, le vendredi après la Saint-Denis.
Il décéda sans enfant, vers le 11 novembre 1303, et fut inhumé dans l'église des Cordeliers d'Angoulême.
Il avait épousé en août 1276, Béatrix de Bourgogne, fille d'Hugues IV, duc de Bourgogne, et de Béatrix de Navarre, sa seconde femme. Elle décéda à Cognac entre juillet 1328 et mai 1329, et fut inhumée dans la même église des Cordeliers.
A la mort d'Hugues, le roi Philippe Le Bel traita avec elle, et réunit les comtés de la Marche et d'Angoulême à la couronne de France.

Branche des comtes de PEMBROKE :
XII) de LUSIGNAN Guillaume, décédé en 1296, dit le Jeune.
Il prit le surnom de Valence, probablement parce qu'il l'eut en partage avec Montignac, Bellac, Rançon et Champagnac. Il portait pour blason, sans doute avant de devenir comte de Pembroke :
Blason de Guillaume de Lusignan, avant qu'il ne devienne comte de Pembroke, je pense.
Burelé d'argent et d'azur de 10 pièces, au lambel de gueules de cinq pendants, chaque pendant chargé de 3 lions d'argent.
(La définition originale ne décrit pas les couleurs du lambel et des lions qui le chargent. j'ai mis d'autorité de gueules et d'argent... mais rien n'est certain...)

Le roi d'Angleterre, Henri III, son frère utérin, l'attira en Angleterre en 1247, le fit chevalier, et lui donna la seigneurie de Westford.
Le 14 octobre 1259, il remit aux religieux de Charroux le repas qu'il prétendait lui être dû dans le prieuré de Voherte (Vouharte ?).
Il devint comte de Pembroke par son mariage, que le roi lui fit contracter avec Jeanne de Montchensy, fille de Guérin, chevalier anglais, et de N. Maréchal, fille de Guillaume, comte de Pembroke.
Les faveurs dont l'entoure Henri III attisent l'animosité des barons anglais, en particulier de Simon V de Montfort, comte de Leicester.
En 1258, assiégé dans son château de Wolvesey, il doit se rendre et retourner en France.
Il retourna en Angleterre en 1261, et prit part à la bataille de Lewes (1264), aux côtés du roi contre les barons menés par Simon de Montfort. Après la défaite, il se réfugia à Pembroke, d'où il rassembla des forces qui permettront la victoire à la bataille d'Evesham (1265).
Il suivit ensuite le futur roi Edouard Ier d'Angleterre à la 8ème croisade en 1270.
En 1282, sa place de Pembroke servit de base à la conquête du nord du Pays de Galles. Il fit également partie de la suite du roi en 1291, quand celui-ci se rendit en Ecosse pour régler la question de la succession du trône après le décès d'Alexandre III d'Ecosse.
Ils eurent pour enfants :
  1) Aymar Ier de Valence, né vers 1270, comte de Pembroke, sire de Valence, Rançon, Westford, Sainte-Gemme près de Paris.
Le roi Edouard Ier, roi d'Angleterre, son cousin, l'envoya plusieurs fois en France pour traiter avec Philippe Le Bel, de la paix et du mariage d'Isabeau de France, sa fille, avec le prince de Galles.
Il le fit vice-roi d'Ecosse. Il portait pour blason :
blason d'Aymar de  Lusignan, de la branche des comtes de Pembroke
blason d'Aymar de  Lusignan, de la branche des comtes de Pembroke
Burelé d'argent et d'azur de 10 pièces, les burelles d'azur chargées de 10 merlettes de gueules, posées 3, 2, 2, 2, et 1
Burelé d'argent et d'azur de 10 pièces, à 10 merlettes de gueules,
posées en orle.

(Ces armes subsistent dans celle du Pembroke College de l'Université de Cambridge.)
Le 21 février 1296, à Cambrai, il avait ordonné à Bertrand de Cigogne de rembourser à l'abbesse de Fontevrault 240 deniers esterling qu'il avait reçu de Guillaume de Liencourt, gardien de la maison de la Grave, et d'en retirer quittance.
Aymar fut l'un des hommes les plus riches et puissants de la Grande-Bretagne. Outre le Pembrokeshire au Pays de Galles, ses possessions s'étendaient en Angleterre du Gloucestershire à l'est du pays (Norfolk, Suffolk, en Irlande (Wexford), et en France avec des possessions dans le Poitou et vers Calais.
Il accompagna Edouard Ier d'Angleterre dans la guerre en Flandre en 1297, et fut chef militaire en Ecosse où il affronta à ce titre Robert Bruce, contre qui il connut une importante victoire en 1306. Il fut cependant défait l'année suivante.
En 1307, après la mort de Guy de Lusignan, il émit des prétentions sur les comtés de la Marche et d'Angoulême, comme plus proche héritier mâle, mais il s'accommoda avec le roi de France, suivant ses lettres du 24 novembre 1308.
En 1307, le roi Edouard II d'Angleterre succéda à son père. L'arrogance de son favori Pierre Gaveston et son influence sur le roi firent qu'en 1311, les pouvoirs du roi furent limités, et Pierre Gaveston, exilé. Celui-ci revint en Angleterre l'année suivante. Aymar, modéré parmi les rebelles, fut chargé de le garder prisonnier, avec le comte de Surrey. Cependant, Thomas de Lancastre, aidé des comtes de Warwick, Hereford et d'Arundel, s'emparèrent de Pierre Gaveston et le tuèrent. Ce fut un déshonneur pour Aymar qui avait donné sa parole de le conserver vivant.
Suite à cet épisode, Aymar se rapprocha d'Edouard II. Il fut nommé lieutenant en Ecosse en 1314. A la bataille de Bannockburn, il aida le roi à sortir sain et sauf des combats.
En 1317, revenant d'une ambassade à Rome, il fut fait prisonnier en Allemagne par Jean de Lamouilly. Les 10000 livres qu'il du verser pour sa rançon lui rendirent la vie plus difficile.
Il finit sa vie avec des difficultés financières, écarté de la Cour par le tout puissant Hugues Le Despenser.
Il épousa en premières noces Béatrix, dite Jeanne de Clermont, fille puînée de Raoul Ier, comte de Clermont, connétable de France. Elle décéda en 1320.
Veuf, il épousa en secondes noces, en 1321, Marie de Saint-Pol, fille de Guy de Châtillon, comte de Saint-Pol.
Sa veuve vivait encore en 1355, suivant les registres du Parlement. Le 5 novembre 1304, le roi Philippe Le Bel avait fait don à Jean Vigier de 80 livres de rente qu'Aymar de Valence, lui devait pour la terre de Sonneville.
Elle fut connue pour avoir fondé le Pembroke College de l'Université de Cambridge.
Il décéda en Picardie, en 1324, sans enfant, (hormis un bâtard nommé Henri). Sa tombe dans l'abbaye de Westminster est un très bel exemple de l'art du XIVème siècle.
2) Guillaume, (William), dit le Jeune, seigneur de Montignac.
Il épousa N., et fut tué au combat de Lantilawit, au Pays de Galles, en 1283. Il fut inhumé à Westminster.
3) John de Valence, qui décéda en 1277, et qui fut également inhumé à Westminster.
4) Margaret de Valence, décédée jeune.
5) Agnès de Valence, dite de Danfalize. Elle épousa Jean d'Avesnes, sire de Beaumont.
6) Jeanne de Valence, qui épousa John Comyn, sire de Badenoch, en 1291.
7) autre Agnès de Valence, qui épousa en premières noces Maurice Fibiguaud, puis en secondes noces Henry de Bailleul, seigneur de Choreau.
8) Isabelle de Valence, qui épousa John Hastings, premier baron Hastings d'Abergavenny. Elle décéda en 1305.

Branche de VOUVENT :
IX) de LUSIGNAN Geoffroy Ier, né en 1150, comte de Jaffa et d'Ascalon en Palestine (de 1186 à 1193), puis seigneur de Vouvent et de Mervent, du chef de sa femme, de Moncontour et de Soubise.
Il se qualifia également quelques temps comte de la Marche, pendant l'absence de son père en Terre Sainte. Il y alla lui aussi, et si signala par son courage au siège de Saint-Jean d'Acre, en 1181. Son frère Guy voulut lui laisser le trône de Chypre, de Jaffa et d'Ascalon.
Il combattit à la bataille de Hattin, et fut fait prisonnier.
Il renonça à ses comtés lorsque son frère décéda, et revint en Poitou.
Le 16 avril 1169, il fonda un anniversaire à la mémoire de son frère aîné Hugues, décédé la veille, donnant à l'abbaye de l'Absie, des rentes et divers droits à Vouvent et autres lieux, du consentement de sa mère Bourgogne.
Richard Coeur de Lion, comte de Poitou, confirma la fondation du monastère d'Orbestier, en présence de Geoffroy de Lusignan.
En mars 1203, il prêta serment de fidélité au roi de France.
En mai 1214, Jean sans Terre attaqua Geoffroy de Lusignan, et le 17, prit d'assaut Mervent, et vint investir Vouvent où se trouvaient Geoffroy et ses fils.
Le comte de la Marche intervint et leur fit signer un traité, mais Geoffroy dut se rendre le 27 mai.
Le roi promit sa fille Jeanne au fils du comte de la Marche, et rendit au comte d'Eu ses biens d'Angleterre, et à Geoffroy, toutes ses possessions.
En 1200, Geoffroy fit une déclaration, consentie par sa femme Eustache et son fils Geoffroy, attestant que les terres de Demoulins, Ecoussais et du Fouilloux, appartenaient à l'abbaye de l'Absie, et ne devaient aucune coutume au seigneur de Moncontour.
En 1201, Jean Sans Terre fit occuper Moncontour par Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou.
En 1214, Geoffroy rendit hommage à l'abbaye de Nouaillé.
Il avait épousé en premières noces, avant 1200 (probablement vers 1185), Eustache Chabot, dame de Vouvent et de Mervent, fille de Thibault II, et de Marguerite Louet. Ce serait elle qui aurait été la fée Mélusine, du roman de Jean d'Arras, et qui aurait eu 9 enfants, qui tous auraient été affligés d'une marque monstrueuse en raison de leur étrange origine. L'un d'eux serait Geoffroy la Grand'Dent, qui était effectivement fils d'Eustache Chabot, mais ce surnom n'est guère apparut qu'après la publication du roman.
Devenu veuf, Geoffroy se remaria en secondes noces, vers 1202, avec Humberge de Limoges, fille d'Adhémar VI, vicomte de Limoges, et de Sarah de Cornouailles.
Il décéda avant mai 1224. Il avait eu de son premier mariage :
  1) Geoffroy II, dit la Grand'Dent, chevalier, seigneur de Vouvent, Mervent et Sainte-Hermine, vicomte de Châtellerault du chef de sa femme. Il a souvent été confondu avec son père.
En 1224, il rendit hommage au roi comme vicomte de Châtellerault du chef de sa femme, et comme seigneur de Vouvent.
En 1226, il donna deux hommes aux Templiers de Mauléon.
Il reprit les prétentions de ses prédécesseurs sur l'avouerie de Maillezais, dont il ruina les maisons et seigneuries, et brûla l'abbaye elle-même. Excommunié pour ces faits, il dut aller en Italie où le pape Grégoire IX lui donna l'absolution à Spolète le 19 juillet 1233, moyennant la renonciation à son droit d'avouerie, gîte et juridiction.
En 1232, avant d'aller à Rome, il avait indemnisé les moines de l'Absie des dommages que lui et son père avaient causés au temporel de l'abbaye, en lui concédant à perpétuité le droit d'acquérir librement des biens dans tous ses fiefs, et d'y exercer la juridiction à laquelle il pouvait prétendre.
La même année, il concéda aux religieux de Chambon d'amortir dans sa seigneurie pour les indemniser des torts que lui et son père leur avaient causés.
Après la mort de Savary de Mauléon, il fut quelques temps, en 1233, maître de Fontenay le Comte.
En 1238, il affranchit un homme du service militaire et donna cet affranchissement aux Templiers de Mauléon.
Le vendredi avant la Pentecôte, 13 mai 1239, il confirma l'abandon fait par feue Clémence, vicomtesse de Châtellerault, sa femme, de tout ce qu'elle possédait dans le prieuré de Vaux (Leigné sur Usseau - Vienne), à l'abbaye de Saint-Denis.
En 1240, il régla avec les chanoines de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers, leurs droits respectifs à la juridiction criminelle dans la terre de Saint-Hilaire sur l'Autize.
La même année, il donna à l'abbaye de Maillezais tous les droits qu'il avait à l'Hermenault.
Il fut entrainé par son cousin Hugues X de Lusignan dans sa révolte contre Saint-Louis, mais ayant été vaincus à Taillebourg, puis à Saintes en 1242, ils durent demander la paix.
En avril 1243, il déclara qu'il devait à Alphonse, comte de Poitou, hommages pour les terres de Fontenay, Vouvent, Soubise, et autres qu'il tenait du comte de la Marche.
En 1246, il transigea avec Girard Chabot, qui renonça à ses prétentions sur la terre des Pineaux (Vendée), en échange de la terre de Thiré.
Il avait épousé en premières noces, en 1223, Clémence de Châtellerault, fille d'Hugues III, vicomte de Châtellerault, et d'Eustache de Mauléon, qui lui apporta cette terre pendant sa vie. Elle était décédée avant 1239, sans enfant.
Geoffroy épousa en secondes noces, probablement Aude, qui fut citée avec son fils Arpin et ses filles Aalis et Bourgogne, dans le testament de Geoffroy, leur donnant 100 livres à chacun, et réservant la dot de sa femme Aude, qui était de 100 marcs d'argent. Cependant, il semblerait que ce mariage ne fut pas complètement régulier, car ses enfants n'héritèrent pas de leur père, et ses biens passèrent à sa nièce Valence. Il décéda en 1248.
Geoffroy eut de son second mariage :
  2) Guillaume, qui suit.

X) de LUSIGNAN Guillaume, dit de Valence, seigneur de Mouchamps.
Il pilla, avec son demi-frère, Geoffroy II, en 1225, l'abbaye de Maillezais.
Il épousa en 1226 Marguerite de Mauléon, fille de Savary, et de Belle Assez de Pareds, héritière de sa mère.
Il était décédé avant 1230, date à laquelle Marguerite est dit veuve.
Ils avaient choisi leur sépulture, par acte de 1226, en l'abbaye de la Grenetière où ils furent inhumés.
Ils eurent pour enfants :
  1) Guillaume, qui décéda en bas-âge.
2) Valence, qui épousa avant 1247, Hugues III l'Archevêque, seigneur de Parthenay, auquel elle apporta les baronnies et seigneuries de Vouvent, Mervent, Soubise, Moncontour et Mouchamps.
Le samedi après la fête de Saint-Augustin 1279, elle confirma aux prieurs et chanoines de Saint-Cyr des Gats, l'ancien droit de garenne à lapins et lièvres dont ils jouissaient dans tous leurs bois et domaines de Saint-Cyr.

Branche des rois de JÉRUSALEM et de CHYPRE :
blason des Lusignan, de la branche des rois de Chypre et de Jérusalem
Ecartelé aux et 1 et 4 d'azur à la croix d'argent, aux 2 et 3 burelé d'argent et d'azur de dix pièces, au lion de gueules brochant sur le tout.

IX) de LUSIGNAN Amaury II, né en 1145.
Il accompagna son frère Guy en Terre Sainte.
D'abord connétable du royaume de Jérusalem, en 1179, il devint ensuite seigneur, puis roi de Chypre (1194-1205) et de Jérusalem (1197-1205).
A la mort de son frère Guy, il lui succéda sur le trône de Chypre, titre qu'il se vit conférer par le pape et l'empereur Henri VI. Il fut couronné en septembre1197 par un évêque envoyé à cet effet.
Il obtint de la cour de Rome de créé un archevêché à Nicosie et trois évêchés à Paphos, Limassol et Famangouste.
Il épousa en premières noces Eschive d'Ibelin, fille de Baudouin, sire de Rames, et de Richent du Bessan. Elle décéda en 1196.
Devenu veuf, il épousa en secondes noces, en 1198, Isabelle de Jérusalem, reine de Jérusalem, fille d'Amaury d'Anjou, roi de Jérusalem, et de Marie Commène, sa seconde femme. Elle était veuve de Conrad de Montferrat et d'Henri de Champagne, et soeur de Sibylle, femme de son frère Guy. Il fut alors couronné roi de Jérusalem.
Le lendemain de son couronnement, il fut blessé par deux assassins. Guéri, il reprit Beyrouth, et fit une trêve de 5 mois avec Malek-Adel. Mais abandonné par les autres croisés, il ne put poursuivre ses conquêtes, et décéda à Saint-Jean d'Acre, le 11 avril 1205, âgé de 60 ans.
Il eut de son premier mariage :
  1) Hugues, qui suit.
2) Guy, qui décéda jeune.
3) Jean, connétable de Chypre. Il décéda jeune et sans enfant.
4) Bourgogne, née en 1180.
Elle épousa en premières noces Raymond VI, comte de Toulouse, et en secondes noces, Gaultier de Montbelliard. Il fut régent de Chypre pendant la minorité d'Hugues, et connétable de Jérusalem. Elle décéda en 1210.
5) Helvis, alias Héloïse, née vers 1190.
Elle épousa en premières noces Eudes de Dampierre, et peu avant 1210, en secondes noces Raymond-Roupen, prince d'Antioche.
Il l'enleva à son premier mari.
De cette union naquirent deux filles, Marie (1215 - décédée après 1240), et Eschive (1216 - 1262).
Elle décéda en 1218.
6) Alix, qui décéda jeune.
Amaury eut de son second mariage :
  6) Amaury, né en 1201, décédé jeune le 2 février 1205.
7) Sibylle, née en 1198, qui épousa Léon II, prince d'Arménie. Elle décéda en 1252.
8) Mélissende, née vers 1200, et décédée après 1249.
Elle épousa Bohémond IV, prince d'Antioche.
Ils eurent pour enfants, Orgueilleuse, qui décéda jeune; Helvis; et Marie qui vendit les droits qu'elle prétendait avoir sur le royaume de Jérusalem, à Charles de France, roi de Naples et de Sicile, comte d'Anjou, en 1276. Elle décéda après 1307.

X) de LUSIGNAN Hugues, né en 1195.
Il succéda à son père sur le trône de Chypre, mais pas sur celui de Jérusalem qui revint à Marie de Montferrat, l'aînée des filles de la reine. Il eut pour régent, pendant sa minorité Gaultier de Montbelliard, son beau-frère.
Il se fit couronner roi en 1211.
Il prit part à la 5ème croisade, et assista Jean de Brienne, roi de Jérusalem, contre les Sarrasins. Il se trouva au siège de Damiette, et fut obligé d'abandonner celui du Caire.
Il épousa en 1210, Alix de Champagne, fille d'Henri, comte palatin de Champagne et de Brie, et d'Isabelle, reine de Jérusalem, seconde femme de son père.
Il décéda à Tripoli, ayant à peine 28 ans, en 1218. Sa femme décéda en 1246, alias 1254. En 1234, elle céda à Thibaud VI, comte de Champagne, son cousin, ses droits sur le comté de Champagne, et en eut 40000 livres pour ses prétentions.
Ils avaient eu pour enfants :
  1) Marie, qui épousa en 1233, Gauthier IV de Brienne, dit le Grand, comte de Jaffa. Elle décéda en 1252.
2) Isabelle, née avant 1216.
Elle épousa en 1233, Henri de Poitiers-Antioche, prince d'Antioche, fils de Bohémond IV d'Antioche, et de Plaisante du Gibelet. (Au décès de son neveu Hugues II de Chypre, en 1267, il prit le nom de Henri de LUSIGNAN. Ses descendants conservèrent le nom de LUSIGNAN).
Elle décéda en 1264.
Ils eurent pour enfants :
  a) Hugues, qui fut la tige de la deuxième dynastie des rois de Chypre. Il prit le nom de Hugues III de LUSIGNAN.
b) Marguerite, qui épousa en 1268 Jean de Montfort, seigneur de Toron et de Tyr. Veuve, elle se retira au couvent à Chypre.
3) Henri, qui suit.

XI) de LUSIGNAN Henri Ier, dit le Gros, né en 1217, roi de Chypre, et plus tard seigneur de Jérusalem.
Il n'avait que 9 mois à la mort de son père. Il fut placé sous la régence de Philippe d'Ibelin, puis à la mort de celui-ci en 1228, sous celle de Jean d'Ibelin le Vieux, seigneur de Beyrouth. Cette régence donna lieu à des troubles, et certains seigneurs en appelèrent à l'empereur Frédéric II, qui s'empara du jeune roi et de l'île de Chypre, qu'il prétendit gouverner jusqu'à la majorité d'Henri.
Huit ans après, en 1232, celui-ci débarqua à Chypre, et en 1233, chassa les Allemands de la dernière place qu'ils tenaient dans l'île.
En 1235, Alix, veuve d'Hugues, son père, réclama les droits qu'elle prétendait sur le royaume, mais il résista et elle passa en Palestine.
En 1246, le choix des grands lui confia la seigneurie de Jérusalem. Le 28 septembre 1249, Saint-Louis, partant pour la croisade, vint à Chypre où des approvisionnements avaient été préparés. Après l'hiver, Henri l'accompagna avec 2000 chevaliers des royaumes de Chypre et de Jérusalem. Il assista à la prise de Damiette, mais craignant une attaque des musulmans de Palestine, il revint à Chypre.
Il décéda à Nicosie le 18 janvier 1253, et fut inhumé dans l'église du cimetière de cette île.
Il avait épousé en premières noces, Alix de Montferrat, fille de Guillaume VII, marquis de Montferrat. Elle tomba aux mains des Allemands, et décéda en couches, pendant que son mari reconquérait l'île de Chypre.
Il épousa ensuite en secondes noces, en 1237, Stéphanie de Barberon. Ils n'eurent pas de postérité.
Il épousa enfin en troisièmes noces, en septembre 1250, Plaisante d'Antioche, fille de Bohémond V, prince d'Antioche, et de Lucie. Elle décéda en 1261.
Henri eut de son troisième mariage :

XII) de LUSIGNAN Hugues II, né en 1252, roi de Chypre, et seigneur de Jérusalem.
Il n'avait que quelques mois à la mort de son père.
Sa mère en fut reconnue tutrice par les chevaliers Chypriotes, et la haute cour de Palestine renouvela en faveur d'Hugues et de sa mère l'investiture de cette seigneurie.
La reine Plaisante étant décédée en 1261, la régence passa à sa tante Isabelle de Lusignan, puis enfin à son cousin Hugues d'Antioche.
Il épousa en 1264 Isabelle d'Ibelin (1252 - 1282).
Hugues accompagna son tuteur, avec la flotte de Chypre qu'il envoyait à Acre, mais il décéda au retour, le 5 décembre 1267, sans avoir atteint sa majorité.
Avec lui s'éteignit la filiation masculine des Lusignan de Chypre, car il n'avait aucun parent issu directement de cette lignée. Ce fut son cousin, Hugues d'Antioche, fils de sa tante Isabelle, déjà baile de Chypre, qui lui succéda et reprit le nom de Lusignan, mais sa descendance s'éteignit, elle aussi, en 1489.
Les prétentions de ceux qui se disent descendre des Lusignan de Chypre sont donc sans aucun fondement, la branche d'Antioche-Lusignan étant elle-même déjà substituée.

Branche des comtes d'EU :
blason des Lusignan, de la branche des comtes d'Eu
Burelé d'argent et d'azur de dix pièces, au lambel de gueules de trois pendants.

IX) de LUSIGNAN Raoul Ier, seigneur d'Issoudun, Melle, Civray, Chizé, la Mothe (la Mothe-Saint-Héray), comte d'Eu du chef de sa femme.
A la fin du XIIème siècle, ou au commencement du XIIIème, il fonda avec son fils, le prieuré de Fontblanche (Exoudun - Deux-Sèvres), à titre conventuel, et ils y placèrent des religieux augustins de l'abbaye de La Couronne.
Il fut témoin de la charte qu'Aliénor d'Aquitaine accorda à l'abbaye de Montierneuf de Poitiers, en 1199, et il confirma à l'abbaye de Pont-Robert tout ce que les religieux possédaient en sa terre d'Hastings en Angleterre, et dans le comté de Kent, et qui lui avait été donné par les auteurs de sa femme.
Il combattit avec les anglais à Bouvines en 1214, et Philippe-Auguste confisqua ses terres, mais sa veuve les recouvra plus tard.
Il décéda en 1219.
Il avait épousé en premières noces Marguerite de Courtenay, puis en secondes noces, Alix, comtesse d'Eu, fille unique et héritière d'Henri, comte d'Eu, et de Mahaut. Elle décéda le 11 septembre 1227, alias 1245, à Villeneuve en Poitou, en un lieu appelé la Mothe.
Ils avaient eu pour enfants :

X) de LUSIGNAN Raoul II, seigneur d'Issoudun, comte d'Eu et de Guines, seigneur de Melle, Chizé, Civray, la Mothe.
Le 22 mars 1228, il rendit à Hugues X de Lusignan, comte de la Marche, hommage lige du château de Civray.
Il assista au parlement qui fut tenu à Melun en septembre 1230.
En juillet 1234, il confirma tous les dons faits par ses prédécesseurs à l'abbaye des Chateliers, à Benais, et ailleurs.
Il concéda à l'abbaye de Maillezais le tiers du droit de pacage de Benet, Sainte-Christine et Nauvert.
Il épousa en premières noces, en 1222, Jeanne de Bourgogne, fille d'Eudes III, duc de Bourgogne, et d'Alix de Vergy. Elle décéda peu après sans enfant, et fut inhumée dans l'église de l'abbaye de Foucaumont.
Il épousa ensuite en secondes noces Yolande de Dreux, fille de Robert II, comte de Dreux, et de Yolande de Coucy. Elle décéda avant 1240.
Il épousa enfin en troisièmes noces, Philippe de Danmartin, dite de Ponthieu, fille de Philippe, comte d'Aumale, et de Marie, comtesse de Ponthieu, soeur de la reine de Castille et de Léon.
Il décéda en 1250.
Il avait eu de son second mariage :
  1) Marie, dame d'Issoudun et comtesse d'Eu, qui épousa, avant 1250, Alphonse de Brienne, dit d'Acre, grand chancelier de France, et lui apporta tous ses biens. En 1260, il tenait d'Alphonse, comte de Poitou, Civray, la châtellenie de Chizé, le château de Benais (Vendée), le château de la Mothe Saint-Héray, avec toutes ses appartenances, comme homme lige du comte, à cause de sa femme.

Branche de LEZAY :
Ils furent seigneur de Lezay, des marais de Lezay, de Surimeau, etc...
Cette branche (très fournie), n'ayant plus vraiment de rapport avec la Charente, je me contenterais donc de mentionner les deux principaux blasons.
blason de la famille de Lezay
varinate du blason de la famille de Lezay
Burelé d'argent et d'azur de dix pièces, à l'orle de 8 merlettes de gueules,
au franc quartier de même.
D'argent à trois fasces de gueules, accompagnées de 7 merlettes de sable, posées, 2, 2, 2, et 1.

- BEAUCHET-FILLEAU : Dictionnaires historique et généalogique des familles du Poitou.
- J. H. MICHON : Statistique monumentale de la Charente.
- Philippe de BOSREDON : Sigillographie de l'Angoumois.
- Christiane BRIZARD : Propositions généalogiques.
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