de LUSIGNAN |
Burelé d'argent et d'azur
de 10 pièces. |
Dans la représentation des blasons de cette famille, le nombre de burelles est souvent très aléatoire, semble-t-il suivant la taille plus ou moins grande du sceau de leurs membres. On pourrait pratiquement blasonner "burelé d'argent et d'azur", sans vraiment spécifié le nombre de burelles. Devant ce petit problème, j'ai donc adopté, par défaut, toujours la représentation avec 10 pièces, tel que le blason ci-dessus. Les nombreuses brisures, soit qu'il s'agisse d'un cadet, soit qu'il s'agisse de l'aîné ne possédant pas encore les pleins pouvoirs tant que le père était vivant, consistaient toujours, dans un lambel, dans des lions, ou encore des merlettes, le tout de gueules. |
Cette maison est l'une des plus anciennes et des plus illustres du Poitou,
originaire du Limousin. Ils devinrent comte de la Marche et d'Angoulême,
rois de Jérusalem, puis de Chypre et d'Arménie. Leur autorité s'étendait en Poitou et Angoumois, sur 40 paroisses. Leur renommée était telle qu'elle donna matière au roman de Jean d'Arras, sur Mélusine, la fée qui aurait été à l'origine de leur puissance. Le sire de Lusignan était l'un des 4 anciens barons du Poitou. A ce titre, il devait porter l'évêque de Poitiers à son entrée solennelle à Poitiers, et le sire de Lusignan, connétable ou grand écuyer, prenait ensuite le cheval blanc que montait l'évêque. Il se faisait recevoir chanoine honoraire de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers, assistait aux offices et y portait la soutane, le surplis et l'aumusse, comme les chanoines titulaires. |
Noms isolés : |
- de LUSIGNAN Raynaud. Il donna, en 1027, au monastère de Saint-Maixent, plusieurs serfs de l'un et l'autre sexe pour le prix de 100 écus. Cette donation fut confirmée, en 1030, par Guillaume, comte de Poitou, et par Geoffroy, vicomte de Thouars. |
- de LUSIGNAN Jeanne. (Lisiniaco), fille du roi de Chypre, veuve de Saldebreuil, seigneur de Sanzay. Elle décéda le 23 février, et fut inhumée à Boesse, en 1080. Il semblerait cependant que cette date soit fausse. |
- de LUSIGNAN Angelbert. Il avait épousé Agnès, qui, avec ses enfants, Arbaud et Arbiathar, et les enfants de Guillaume, son fils défunt, fit don d'héritages, vers 1125, à l'abbaye de Montierneuf, pour la fondation du prieuré de Béruges. Ces personnages ne sont peut-être pas de la maison de Lusignan, mais seulement originaires de la ville de Lusignan. |
- de LUSIGNAN Evrard.
Il transigea, vers 1130, avec Mascelin, abbé, et les religieux de
Saint-Cyprien de Poitiers, au sujet de deux moulins situés à
Vaux. |
- de LUSIGNAN
Gui, puiné de cette maison. Il aurait épousé,
vers 1200, Elisabeth de Bessay, qui lui transmit la terre de Bessay, dont
il prit le nom et les armes. Leur fils Hugues aurait épousé Alix de Lusignan, et leur petit-fils Geoffroy aurait également épousé Jeanne de Lusignan. (Généalogie de Bessay).On ne trouve aucune trace de ces personnages dans la généalogie de Lusignan, et on ne les trouve cités dans aucun texte de l'époque. |
- de LUSIGNAN Brient-Sydoine. Il fit aveu et dénombrement du fief de la Feolle, paroisse de Celles l'Evescault, devant Pierre Lauvergnac, licencié es lois, garde scel de Lusignan. |
- de LUSIGNAN Amaury, chevalier. Il donna la terre de Fontenay (Mauzé-Thouarsais), en 1227, à l'abbaye de Chambon. |
- de LUSIGNAN Geoffroy, seigneur de Sainte-Hermine, et Almodis, sa femme, passèrent en 1246, un accord avec Sauvage, dame de Retz et de la Motte-Achard, femme de Raoul de Rays. |
- de LUSIGNAN Béatrix. Elle avait épousé Ambroise de Vivonne. Leur fille, Anille épousa, en 1550, Thomas Guischard, chevalier, seigneur de la Guichardière. Il ne semble pas qu'elle soit de l'ancienne maison de Lusignan. |
- de LUSIGNAN Guy. Il avait épousé Marie Pouet. Leur fille Feliciana fut baptisée le 20 décembre 1595 en l'église Saint-Jean Baptiste de Poitiers. L'origine de ce Guy de Lusignan est inconnue. |
Branche des SIRES de LUSIGNAN : |
I) de LUSIGNAN Hugues Ier, dit le
Veneur. On l'a fait descendre d'un comte de Poitou ou d'un comte de Toulouse,
fils d'une soeur de Charlemagne, mais sans aucune preuve. Rien n'est connu
de lui. Il eut d'une alliance inconnue : |
II) de LUSIGNAN Hugues II, (décédé
en 967), dit le Cher, ou le Bien-Aimé. La chronique de Maillezais
lui attribue la construction du château de Lusignan. Il dut avoir pour fils : |
III) de LUSIGNAN Hugues III, dit
le Blanc. Il vivait sous le règne d'Hugues Capet. Il épousa, vers 967, Arsende. Ce fut sans doute lui qui, vers 1007, donna à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, un bois dépendant du château de Lusignan, situé près de l'église de Saint-Vincent de Mezeaux. Il décéda en 1012, ayant eu : |
IV) de LUSIGNAN Hugues IV, dit le
Brun. Il combattit les Sarrazins d'Espagne en 1020, et fut souvent en lutte
contre le duc d'Aquitaine et les vicomtes de Thouars. Il fit bâtir
le château de Couhé. En 1018, pour se venger des graves préjudices que le seigneur de Gençay lui avait causés, il s'empara du château, le brûla, et fit prisonnière la garnison. Mais plus tard, le comte de Poitou exigea que la place fût rendue à son seigneur. Le 26 mars 1024, le chapitre de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers lui céda une terre en face du château de Lusignan pour y faire bâtir une église en l'honneur de la Sainte-Vierge, en échange d'une terre au village appelé Lomma. L'année suivante, une bulle du pape Jean XXII, soumettait à l'abbaye de Nouaillé l'église qu'Hugues de Lusignan venait de bâtir. En août 1025, il reçut d'Adeline, religieuse, et de Rorgues, son fils, archidiacre en l'église de Poitiers, don d'un domaine pour en doter une église qu'il faisait bâtir au village appelé Brugelia, sur la Dive. Il dut décéder en 1028, ou 1029. Il avait épousé Audéarde, fille de Raoul Ier, vicomte de Thouars, qui lui aurait donné 9 fils. Seulement trois sont connus :
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V) de LUSIGNAN Hugues V, dit le
Pieux, ou le Débonnaire, seigneur de Lusignan et de Couhé. Il fit la guerre de Guillaume Taillefer, comte d'Angoulême, au sujet du comté de la Marche, vers 1040. Plus tard, il fut attaqué par le comte de Poitou, et fut tué à la porte de son château, le 8 octobre 1060. Il avait épousé Almodis de La Marche, fille de Bernard Ier, comte de la Marche, et d'Amélie. Il la répudia pour cause de parenté. (Elle se remaria d'abord avec Guillaume III, comte d'Arles, dont elle fut séparée pour la même raison, puis ensuite avec Pons, comte de Toulouse, qui la répudia également. Enfin, elle épousa Béranger Ier, comte de Barcelone). Elle était appelé Mahaut de Bellac, par M. Boissonnade (Bulletin de la société des Antiquaires de l'ouest - 1925). Ils avaient eu pour enfants :
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VI) de LUSIGNAN Hugues VI, dit le
Diable, ou le Brun, ou de Jérusalem, seigneur de Lusignan et de Couhé,
né vers 1039. Il termina l'église Notre-Dame de Lusignan. Vers 1060, il donna à l'abbaye de Nouaillé, une église située près du château de Lusignan. Le 10 mars 1069, il se reconnut vassal de l'abbaye de Saint-Maixent et déclara qu'il tenait d'elle son fief et trois églises, et renonça aux mauvaises coutumes qu'il levait sur les terres de l'abbaye, en échanges de services religieux. Le 15 mars 1069, il répara les torts qu'il avait faits à l'abbaye de Saint-Maixent, en lui enlevant des églises et des biens pendant la guerre qu'il avait eue avec le comte de Poitou. A cause des nombreux conflits qu'il avait eus avec l'abbaye de Saint-Maixent, les moines de cette abbaye le surnommèrent "le diable". En 1060-1078, avec son frère Jourdain, il fut cité dans la donation de la viguerie de Comblé, faite à l'abbaye de Nouaillé par Hugues, viguier du château de Vivonne. Vers 1073, il donna à l'abbaye de la Chaise-Dieu l'église de Frontenay, près de Moncontour. En 1084, avec sa femme, Aléarde, et son fils Hugues, dit le Brun, et Rorgon, il consentit au don fait à l'abbaye de Nouaillé, par Géraud de Torsay, d'un four dans l'enceinte du château de Lusignan. En 1087, avant son départ pour la guerre contre les Sarrazins d'Espagne, et du consentement de sa femme et de ses fils, il donna sa terre de Saint-Amand (Marçay - Vienne), à l'abbaye de Nouaillé, pour les moines qui desservaient l'autel de Notre-Dame de Lusignan, mais s'en réservait la moitié sa vie durant. Pendant cette guerre, il assista au siège de Tolède. Il commença, à son retour, la guerre pour le comté de la Marche, auquel il prétendait à cause de sa mère Almodis. Vers 1096, avec son fils Hugues, il donna à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, l'église de Sainte-Croix d'Angles, avec les églises et autres domaines qui en dépendaient. En 1101, il accompagna le duc Guillaume IX à la croisade et fut fait prisonnier à la bataille de Ramleh. Il était de retour en Aquitaine en 1103. Il était dit qu'il avait été tué à la bataille de Ramleh, mais, en 1106, avec son fils Rorgon, il reconnaissait être le vassal de l'abbaye de Saint-Maixent, et qu'il devait défendre sa terre. Il maintenait aussi l'accord passé entre lui et l'abbé Benoit, 35 ans auparavant. De même, entre 1103 et 1110, avec ses fils Hugues et Rorgon, il confirma à l'abbaye de Nouaillé la donation de droits dans l'église qu'il avait fait construire près du château de Lusignan. Il dut décéder vers 1110. Il avait épousé Aléarde, alias Hildegarde, fille d'Aimery II, vicomte de Thouars, et d'Aurengarde de Mauléon. (Elle promettait, le 7 décembre 1099, 20 sols de rente à l'église de Saint-Nicolas de la Chaise le Vicomte, pour l'amour de son père, le vicomte Aimery). Ils eurent pour enfants :
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VII) de LUSIGNAN Hugues VII, dit
le Brun, seigneur de Lusignan, comte de la Marche, né vers 1065. Il assista en 1103, à l'assemblée que tint Guillaume IX, duc d'Aquitaine, où Henri, fut élu abbé de Saint-Jean d'ANGELY. Il donna à l'abbé de Cluny le village de Saint-Gelais, du consentement d'Hugues et de Rorgues, ses fils, et fonda le prieuré du dit lieu. En 1110, allié à son neveu Simon de Parthenay, il entra en guerre contre le comte de Poitou, et après une trêve, reprit les hostilités en 1118. Mais, le 9 août, ils furent vaincus, et Simon fut fait prisonnier. En 1110 également, un bref du pape Pascal II enjoignait à Pierre II, évêque de Poitiers, de contraindre par les voies canoniques Hugues de Lusignan à cesser ses entreprises contre l'abbaye de Saint-Maixent. A une date comprise entre 1115 et 1140, avec sa femme et ses fils, ils renonçaient aux mauvaises coutumes que lui et son père possédaient à Frontenay sur les hommes de l'abbaye de Nouaillé. En 1118, avec sa femme et ses fils Hugues et Guillaume, il rendit hommage à l'abbé de Saint-Maixent pour les domaines que lui et ses ancêtres en avaient reçus, et s'engagea, moyennant une redevance de 100 sous, à protéger les terres de Pamproux, Rigaudan et Saint-Germier. En 1120, il donna à Hélie, abbé de Cadouin, le lieu de Bonnevaux, dans sa forêt de Gâtine, à la condition d'y construire un monastère. Vers la même époque, il donna à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, tout ce qui lui appartenait à Voum. En 1127, il fut pris avec quelques autres barons de la suite du comte de Poitou qui venait de quitter Talmont, et fut retenu prisonnier par Guillaume de Lezay. Après le 8 novembre 1137, il rendit aveu à l'abbé de Saint-Maixent pour ce qu'il tenait en fief de l'abbaye. Il avait pillé les terres de Gilbert de La Porée, évêque de Poitiers, et pour ce fait, fut excommunié. Mais il fit amende honorable en 1144. La même année, Il passa un acte, avec l'arbitrage de Geoffroy de Loroux, archevêque de Bordeaux, pour mettre fin à des contestations entre lui et ses prédécesseurs, à l'encontre de l'évêque de Poitiers, relativement à 100 sols pour raison de fiefs tenus du dit évêque. Il signa cette pièce avec ses fils. En juin 1147, il accompagna le roi Louis VII le Jeune, en Terre-Sainte et revint en France avec lui. Il a été dit qu'il mourut en Palestine en 1149, mais il semble que ce fut lui qui, en 1150, renonça aux usurpations qu'il exerçait sur la terre de Jouarenne, et qui remit les moines de Nouaillé en pleine possession de ce domaine. Il renonça également en faveur du chapitre de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers, à un droit qu'il avait coutume de lever sur la terre de Benais (Allone - Vienne). Il décéda en 1151. Il avait épousé Sarrazine de Lezay, (qui était décédée en 1144), et eurent pour enfants :
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VIII) de LUSIGNAN Hugues VIII, dit
le Brun, ou le Vieux, seigneur de Lusignan, comte de la Marche, né
vers 1106. Certains auteurs pensent qu'il fut époux d'Orengarde, et décéda avant son père. Par rapport aux dates, il semblerait (comme le pense M. Farcinet), que ce fut son fils qui était époux d'Orengarde, et qui mourut avant Hugues VIII, son père. Vers 1150, du consentement de sa femme et de Hugues, Robert, Geoffroy, et Pierre, ses enfants, il renonça à tout le droit dont il s'était emparé injustement dans la terre de Jouarenne, et remit l'abbé de Nouaillé en pleine possession de ce domaine. Vers 1160, il fit don, avec sa femme, au monastère de Montazais, des droits qui pouvaient lui revenir dans toute sa terre de la part des religieux de Montazais. En 1163, toujours avec le consentement de sa femme, il donna à l'église Saint-Pierre de Soubise, dans le chapitre de cette église, entre les mains du prieur, tout ce qu'il pourrait acquérir dans ce territoire. Le 4 novembre 1166, il confirma la donation, faite par son aïeul à l'abbaye de Fontaine Le Comte de pacages en Gâtine et tous ses droits sur la terre de Lejat, et l'exempta de tout péage dans les terres de sa dépendance. Il était allé en Terre Sainte en 1163, et fut fait prisonnier à la bataille de Harenc, le 13 août 1165. Il paraît y être retourné, car en 1171, sur le point d'aller à Jérusalem, il confirmait aux religieux de l'abbaye des Chateliers tout ce que son père leur avait donné, et tout ce qu'ils avaient acquis dans sa terre depuis le décès de celui-ci, et leur accorda d'autres droits. La date de son décès n'est pas bien définie. Elle est donnée en général pour 1165, mais son fils Hugues, décédé en 1169 passe pour être mort avant son père, puisque le successeur d'Hugues VIII fut son petit-fils Hugues IX. Il avait épousé vers 1140, Bourgogne de Rancon (décédée en 1169), dame de Fontenay, fille de Geoffroy, et de Falsifie, dame de Moncontour. Elle donna à l'abbaye de l'Absie, du consentement de son mari et de son père, une borderie de terre près de la Barre-Marie, et diverses autres choses. Ils eurent pour enfants :
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IX) de LUSIGNAN Hugues, né
en 1141, co-seigneur de Lusignan. Pendant l'absence de son père, il prit part, avec ses frères Geoffroy et Amaury, à l'insurrection des barons d'Aquitaine contre Henri II, roi d'Angleterre. Il décéda avant son père, en 1169, d'après une donation faite par son frère Geoffroy, à l'Absie, pour le repos de l'âme de son frère aîné Hugues, du consentement de Bourgogne, sa mère. Il semble avoir épousé Orengarde, qui lui donna pour fils : |
X) de LUSIGNAN Hugues
IX, dit le Brun, comte de la Marche et d'Angoulême, seigneur
de Lusignan, de Couhé et de Château-Larcher. Il s'empara du comté de la Marche, à la mort de Richard Coeur de Lion en 1199. En 1196, il avait rendu satisfaction à l'abbaye de Montierneuf de Poitiers, pour les violences qu'il avait permises de la part de ses officiers, pour avoir un repas de coutume dans le prieuré des Primali. En 1198, il s'engagea à payer aux religieux de Nouaillé 40 livres, et leur fit plusieurs autres promesses pour réparer les torts qu'il leur avait faits. Il se désista également de tous les droits qu'il pouvait avoir dans le bourg de Nouaillé, et promit de protéger l'abbaye et de ne plus porter atteinte à ses immunités. En 1199, il confirma toutes les immunités de la même abbaye, et se désista encore du droit qu'il pouvait avoir dans le bourg. La même année, il se désista des droits qu'il prétendait annuellement sur la terre de Planteforche, située près de Couhé, et appartenant à l'abbaye de Saint-Hilaire Le Grand de Poitiers. En 1200, il confirma le don fait par Geoffroy de La Celle, à l'abbaye de Nouaillé de tout ce qu'il possédait dans le bourg. En 1200 également, il se déclara contre Jean sans Terre qui avait enlevé, le jour de son mariage, Isabelle d'Angoulême, fiancée de son fils Hugues. Après avoir suivi le roi Philippe-Auguste pendant 14 ans, il se réconcilia avec le roi d'Angleterre. Il aurait fondé, à Bellac, en 1211, un atelier monétaire qui aurait fonctionné jusqu'en 1243. En 1212, il autorisa Guillaume Sapinaud à donner à l'abbaye des Chateliers divers héritages. Le 6 septembre 1212, il céda à l'abbaye de la Colombe tous les droits qu'il pouvait prétendre, lui et ses successeurs, sur la grange et le bois de Montgenou. Avant le 18 octobre 1216, avec son fils Hugues, il cédait tout le droit qu'ils prétendaient dans le bois de Bourneau, reconnaissant qu'ils l'avaient usurpé sur l'abbaye de Nouaillé. En 1218, sur le point d'aller en Terre Sainte, il confirma la charte de 1121, accordée par son aïeul à l'abbaye des Chateliers. Le 27 juin de la même année, avec son fils Hugues, il donna à l'abbaye de Saint-Maixent, la moitié du moulin de Roullet, près de Pamproux (Deux-Sèvres), avec les hommes qui étaient tenus d'y aller faire moudre. Il décéda probablement à Damiette en novembre 1219. (Il fut dit qu'il était décédé en 1206, de même qu'il aurait fondé le monastère de l'Ecluse, sur la Vienne, de l'ordre de Grandmont, où il aurait fini ses jours après avoir pris l'habit religieux. Il y aurait son épitaphe et son effigie serait sur les vitraux de l'église). Il avait épousé en premières noces Agathe de Preuilly, (mariage annulé en 1189), puis en secondes noces, en 1189, Mathilde, alias Mahault d'Angoulême, fille unique de Wulgrin, dit Taillefer, comte d'Angoulême. Elle vivait encore en 1233, lors d'un accord qu'elle fit avec Isabelle, reine d'Angleterre, par lequel elle abandonnait à Isabelle et à Hugues de Lusignan, son mari, moyennant une pension de 500 livres par an, tous les droits qu'elle pouvait prétendre aux comtés de la Marche et d'Angoulême. Ils avaient eu pour enfant: |
XI) de LUSIGNAN Hugues
X, comte de la Marche et d'Angoulême, seigneur de Lusignan,
de Château-Larcher, Montreuil-Bonnin, la Mothe Saint-Héray. Il naquit aux alentours de 1185. Il succéda en 1219 à son père Hugues IX comme comte de la Marche. Il aurait été présent à Damiette en 1219. En 1200, le jour de son mariage, sa fiancée, Isabelle d'Angoulême, fut enlevée par le roi d'Angleterre, Jean sans Terre, qui l'épousa, ce qui provoqua l'abandon du parti anglais par les Lusignan. Plus tard, Hugues rejoignit les Anglais, fit la guerre contre Saint-Louis, mais fit son accommodement avec lui, en 1220. La même année, avec sa femme Isabelle d'Angoulême, il fonda l'abbaye de Valence, près de Couhé. En 1222, il rendit hommage à l'abbaye de Saint-Maixent pour la terre de Couhé, ainsi que du Bois-Pouvreau, et de ce qu'il possédait à Saint-Maixent. Il fit l'aveu des mêmes terres le 25 mars 1235. Le 9 avril, Hugues et sa femme échangèrent avec Hugues Tison et ses enfants ce que ceux-ci avaient sur le château et dans les eaux de la Doluère (alias la Touvre), et en contre échange il leur donnait leurs droits sur deux mas et une borderie, paroisse de Dirac. En 1229, Blanche de Castille fit la paix avec Hugues de Lusignan, et lui céda la seigneurie de Montreuil-Bonnin. En juin 1230, Saint-Louis fit donation à Isabelle, reine d'Angleterre et comtesse de la Marche, femme d'Hugues, du château de Saint-Jean d'ANGELY et de plusieurs autres domaines, sous réserve du retour à la Couronne en cas de mariage d'Isabelle, soeur du roi, avec Hugues, fils du comte de la Marche, et de divers clauses dans le cas où ce mariage manquerait, ce qui arriva. En octobre 1231, Hugues concéda à l'abbaye de Charroux, les manses de Villamois et de la Bachelerie, les terres et le pré Ferreau, situés près de la Bachelerie, et le pré de Grasmartin entre la Bachelerie et la Villamois, à charge d'un cens annuel de 20 sous. En 1232, comme seigneur de Montreuil-Bonnin, il traita avec le chapitre de Sainte-Radegonde de Poitiers, au sujet des bois du chapitre et des redevances qu'avait exigé des habitants de Vouillé, de Pierre de Marle, précédemment seigneur de Montreuil-Bonnin. Le 2 février, et en décembre 1223, Hugues confirma le partage du bois de Bourneau avec les religieux de Nouaillé, qui lui en cédaient la moitié. Le 23 avril 1234, il échangea avec Itier de Barbezieux les droits qu'il avait à Roissac, Marville et Gensac, contre ceux d'Itier sur le château de Merpins. Ce traité fut renouvelé le 22 juillet 1239. Le 25 mai 1235, il rendit à nouveau hommage lige à l'abbaye de Saint-Maixent pour la terre de Couhé. En 1236, il devait, en raison de son fief de Lusignan, porter l'évêque de Poitiers, lors de son entrée dans sa ville épiscopale. En octobre 1236, il confirma une charte de la reine Aliénor portant exemption de chênage en faveur de l'abbaye de Fontaine le Comte, et un accord passé entre l'abbaye et Guillaume Bourdeuil, sa femme et ses fils, touchant la perception de ce chênage, que ces derniers devaient payer au nom de l'abbé et des religieux au seigneur de Montreuil-Bonnin. En 1239, il donna à l'abbaye de Valence le droit de foire, ainsi que le droit de péage. Cette foire annuelle, le jour de la Saint-Denis, était affranchie de toute redevance envers lui. En 1241, Hugues confirma un accord par lequel les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s'étaient obligés de payer annuellement à l'abbaye de Valence, en la ville de Vivonne, le jour de la Sainte-Catherine, une somme d'huile bonne à manger, moyennant la cession de l'hébergement de la Vernolière. Poussé par sa femme et soutenu par le roi d'Angleterre, il refusa, avec violence, l'hommage au comte de Poitou, frère de Saint-Louis. Il s'ensuivit une guerre à l'issue de laquelle les forces anglo-poitevines furent vaincues à Taillebourg, puis à Saintes, les 22 et 23 juillet 1242. Hugues dut aller à Pons demander son pardon, qu'il obtint, moyennant l'hommage et la reddition de plusieurs de ses forteresses, dont Tonnay-Boutonne, Merpins, Château-Larcher, Crozant, Frontenay (Rohan-Rohan) et Cherveux. Au mois de mars 1243, Hugues et sa femme Isabelle firent leur testament, passé au couvent des frères mineurs d'Angoulême, et donnèrent à Guy, leur second fils, les seigneuries de Cognac, Merpins, Archiac et Liborleria, avec toutes leurs appartenances. En 1248, Hugues confirma les usages et coutumes de Charroux établies par Aldebert, comte de la Marche, et ses prédécesseurs, de concert avec l'abbé et les bourgeois du lieu. Le 23 juillet 1248, il confirma les dons faits à l'abbaye des Chateliers par son père et son bisaïeul, et en fit de nouveaux. Le même mois, il lui fit encore don du droit d'usage du bois dans la forêt de Couhé pour les besoins de la maison que les religieux avaient à Taizé. Il fit un nouveau testament le 8 août 1248, faisant des legs à l'abbaye des Chateliers et à de nombreuses autres abbayes, et y nommant Guy, Geoffroy et Guillaume de Valence, chevalier, et Ademar, clerc, ses fils. le 5 août précédent, avant son départ pour la Terre Sainte, il donna à l'abbaye de Charroux quelques droits que les religieux lui avaient donnés par échange. Il décéda le 5 juin 1249, devant Damiette. Son corps fut ramené et inhumé dans l'abbaye de Valence. Il avait épousé, en 1216, Isabelle d'Angoulême (Taillefer), fille d'Aimar, comte d'Angoulême, et d'Alix de Courtenay; son ancienne fiancée, veuve de Jean sans Terre, roi d'Angleterre. Elle décéda en 1245, et fut inhumée à Fontevrault où elle se serait retirée. De leur union naquirent :
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XII) de LUSIGNAN Hugues XI, né
vers 1221, comte de la Marche et d'Angoulême, seigneur de Lusignan.
Il portait comme blason sur des sceaux de 1246, et 1249.
En 1257, un nouveau sceau montre un blason avec les armes peines des Lusignan. Son père étant disparu depuis bien longtemps, il représentait la branche aînée, comte de la Marche et d'Angoulême. Il confirma la donation de l'abbaye de Valence et la donation de 960 boisseaux faite, vers 1231, par ses père et mère, et, par acte de juillet 1248, consentit à l'exécution de leurs donations. La même année, il rendit hommage à l'abbé de Saint-Maixent pour les fiefs de Couhé, Jazeneuil, le Bois-Pouvreau, Saint-Gelais, Cherveux, Saint-Héray, Châteauneuf, la Bessière, la Touche d'Aigonnay, Sauvement, Saint-Romans et leurs appartenances, près de Verrines. Il accompagna Saint-Louis à sa deuxième croisade en 1248. Il avait chassé l'évêque d'Angoulême, et tout son clergé, et s'était emparé des revenus de l'évêché. Saint-Louis soumit cette affaire aux évêques de Cahors et de Limoges, qui condamnèrent le comte à faire amande honorable à l'évêque, couvert d'un sac, et à payer 500 livres. Le 12 février 1259, un seigneur de Lusignan, qui semble être Hugues XI, fit un testament en faveur de l'abbaye de Nouaillé et de plusieurs autres monastères. Le Père Anselme le fait mourir en 1260, âgé de 40 ans, et M. Farcinet dès 1250, durant la campagne d'Egypte. Cependant, le 20 juillet 1264, un mandement du bailli du roi, en Touraine, prescrivait au comte de la Marche, à Geoffroy et Guy de Lusignan, ses frères, de faire à l'abbé de Saint-Maixent, la déclaration de tous les fiefs et arrière-fiefs qu'ils possédaient. Il avait épousé, en 1238, Yolande de Dreux, dite de Bretagne, dame de Fère en Tardenois, par don de Jean Ier, duc de Bretagne son frère, de Chilly et de Longjumeau, et comtesse de Porhoet, fille de Pierre Mauclerc, et d'Alix de Thouars, sa première femme. Elle lui apporta en dot le comté de Penthièvre. Un acte de foi et hommage du 3 juillet 1250, comme ayant le bail de ses enfants, à Alphonse, comte de Poitiers, pour le comté de la Marche et la baronnie de Lusignan, montre un sceau portant le blason suivant :
Il décéda entre 1250 et 1260. Ils eurent pour enfants :
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XIII) de LUSIGNAN Hugues XII, comte
de la Marche et d'Angoulême, seigneur de Lusignan et de Fougères,
ce dernier fief du chef de sa femme. Il était encore mineur à la mort de son père, et était sous la tutelle de sa mère de1250 à 1256. Il se signala par ses violences envers le clergé. Le 30 janvier 1261, il se désista en faveur de l'abbaye de Charroux, de ses prétentions sur une moitié de la haute et basse justice de Mauprévoir. Le 3 février 1265, il s'engagea à rembourser aux religieux de Fontaine Le Comte, jusqu'à concurrence de 100 marcs d'argent, les emprunts qu'il avait faits en son nom pour les affaires qu'il poursuivait en cour de Rome. Le même mois, il accorda des privilèges à la ville de Cheneraille. En mars 1267, il assura à l'abbaye de La Réau les biens qu'elle avait acquis et se porta garant des biens des frères de La Réau exilés au prieuré de la Dauphinale, au diocèse de Rennes. Le 19 avril 1268, il rendit hommage lige à Hugues de Châteauroux, évêque de Poitiers, pour le fief de Sayes et pour toute la justice qu'il possédait en la châtellenie de Lusignan, pour les fiefs de l'Evêque, et pour tous ses bois et forêts de Gâtine. Le 8 mars 1269, il traita avec les religieux de l'abbaye de Charroux au sujet de plusieurs droits respectifs par eux prétendus dans la ville de Charroux, et dans la forêt de Morsel. Vers 1270, il mit la maison de Vaucoure sous sa sauvegarde et protection. Le 23 mai, il fit un traité contenant plusieurs règlements en faveur des hommes de Charroux, entre autres la franchise et cession de sa garenne aux habitants du lieu, moyennant 20 livres de rente. La même année, il prit part à la seconde croisade de Saint-Louis, et y mourut. Il avait épousé, le 29 janvier 1253, Jeanne de Fougères, fille et héritière de Raoul II de Fougères, et d'Isabelle de Craon. Elle fit construire la grande muraille du bourg de Saint-Martial d'Angoulême. Elle fit son testament le 20 mai 1269, donnant 20 livres à trois hommes qui devaient aller à Saint-Jacques de Compostelle pour ses enfants. Elle fut inhumée en l'abbaye de Sauvigny, en Normandie. Il décéda en 1282. De leur union naquirent :
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XIV) de LUSIGNAN Hugues XIII, comte
de la Marche et d'Angoulême, sire de Lusignan. Il naquit le 25 juin
1259. Il était dit mineur en 1270, et sous la tutelle de sa mère. Il fit la campagne d'Aragon en 1285. Il avait fait son testament, le 9 août 1283, en faveur de son frère Guy, mais celui-ci ayant pris les armes contre lui, il le déshérita par un nouveau testament, le 12 juin 1297, faisant son héritier son cousin Geoffroy de Lusignan, à défaut son cousin Aymard de Valence, ensuite son neveu Renaud de Pons, puis son cousin Amaury de Craon. Le 5 octobre 1276, il se désista d'un repas qu'il prétendait être dû chaque année par l'abbé de Nouaillé, dans le prieuré de Mairé. Le mercredi avant la fête de Saint-Ausone d'Angoulême 1283, il concéda à Aymery Poupard, valet, un droit de pacage dans la forêt de la Braconne, et plusieurs rentes qu'il lui avait données précédemment, une pièce de terre de sa forêt, près de l'étang de la Tombe-Bernard, pour la tenir à hommage lige sous la redevance annuelle de 100 sous payables à la fête de Saint-Michel, et un fer de lance d'achaptement. Le 20 septembre 1286, il traita avec le chapitre de Notre-Dame la Grande de Poitiers, au sujet de la dîme des novales de la paroisse de Chey. En 1301, il céda au roi Chilly et Longjumeau, en échange d'autres terres, et lui engagea les seigneuries de Lusignan et les comtés de la Marche et d'Angoulême, pour de grosses sommes d'argent. Il servit le roi en 1302 en Flandres, suivant deux quittances, l'une de 3500 livres, et l'autre de 1000 livres, le vendredi après la Saint-Denis. Il décéda sans enfant, vers le 11 novembre 1303, et fut inhumé dans l'église des Cordeliers d'Angoulême. Il avait épousé en août 1276, Béatrix de Bourgogne, fille d'Hugues IV, duc de Bourgogne, et de Béatrix de Navarre, sa seconde femme. Elle décéda à Cognac entre juillet 1328 et mai 1329, et fut inhumée dans la même église des Cordeliers. A la mort d'Hugues, le roi Philippe Le Bel traita avec elle, et réunit les comtés de la Marche et d'Angoulême à la couronne de France. |
Branche des comtes de PEMBROKE : |
XII) de LUSIGNAN Guillaume, décédé
en 1296, dit le Jeune. Il prit le surnom de Valence, probablement parce qu'il l'eut en partage avec Montignac, Bellac, Rançon et Champagnac. Il portait pour blason, sans doute avant de devenir comte de Pembroke :
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Le roi d'Angleterre, Henri III, son frère utérin, l'attira
en Angleterre en 1247, le fit chevalier, et lui donna la seigneurie de Westford. Le 14 octobre 1259, il remit aux religieux de Charroux le repas qu'il prétendait lui être dû dans le prieuré de Voherte (Vouharte ?). Il devint comte de Pembroke par son mariage, que le roi lui fit contracter avec Jeanne de Montchensy, fille de Guérin, chevalier anglais, et de N. Maréchal, fille de Guillaume, comte de Pembroke. Les faveurs dont l'entoure Henri III attisent l'animosité des barons anglais, en particulier de Simon V de Montfort, comte de Leicester. En 1258, assiégé dans son château de Wolvesey, il doit se rendre et retourner en France. Il retourna en Angleterre en 1261, et prit part à la bataille de Lewes (1264), aux côtés du roi contre les barons menés par Simon de Montfort. Après la défaite, il se réfugia à Pembroke, d'où il rassembla des forces qui permettront la victoire à la bataille d'Evesham (1265). Il suivit ensuite le futur roi Edouard Ier d'Angleterre à la 8ème croisade en 1270. En 1282, sa place de Pembroke servit de base à la conquête du nord du Pays de Galles. Il fit également partie de la suite du roi en 1291, quand celui-ci se rendit en Ecosse pour régler la question de la succession du trône après le décès d'Alexandre III d'Ecosse. Ils eurent pour enfants :
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Branche de VOUVENT : |
IX) de LUSIGNAN
Geoffroy Ier, né en 1150, comte de Jaffa et d'Ascalon en Palestine
(de 1186 à 1193), puis seigneur de Vouvent et de Mervent, du chef
de sa femme, de Moncontour et de Soubise. Il se qualifia également quelques temps comte de la Marche, pendant l'absence de son père en Terre Sainte. Il y alla lui aussi, et si signala par son courage au siège de Saint-Jean d'Acre, en 1181. Son frère Guy voulut lui laisser le trône de Chypre, de Jaffa et d'Ascalon. Il combattit à la bataille de Hattin, et fut fait prisonnier. Il renonça à ses comtés lorsque son frère décéda, et revint en Poitou. Le 16 avril 1169, il fonda un anniversaire à la mémoire de son frère aîné Hugues, décédé la veille, donnant à l'abbaye de l'Absie, des rentes et divers droits à Vouvent et autres lieux, du consentement de sa mère Bourgogne. Richard Coeur de Lion, comte de Poitou, confirma la fondation du monastère d'Orbestier, en présence de Geoffroy de Lusignan. En mars 1203, il prêta serment de fidélité au roi de France. En mai 1214, Jean sans Terre attaqua Geoffroy de Lusignan, et le 17, prit d'assaut Mervent, et vint investir Vouvent où se trouvaient Geoffroy et ses fils. Le comte de la Marche intervint et leur fit signer un traité, mais Geoffroy dut se rendre le 27 mai. Le roi promit sa fille Jeanne au fils du comte de la Marche, et rendit au comte d'Eu ses biens d'Angleterre, et à Geoffroy, toutes ses possessions. En 1200, Geoffroy fit une déclaration, consentie par sa femme Eustache et son fils Geoffroy, attestant que les terres de Demoulins, Ecoussais et du Fouilloux, appartenaient à l'abbaye de l'Absie, et ne devaient aucune coutume au seigneur de Moncontour. En 1201, Jean Sans Terre fit occuper Moncontour par Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou. En 1214, Geoffroy rendit hommage à l'abbaye de Nouaillé. Il avait épousé en premières noces, avant 1200 (probablement vers 1185), Eustache Chabot, dame de Vouvent et de Mervent, fille de Thibault II, et de Marguerite Louet. Ce serait elle qui aurait été la fée Mélusine, du roman de Jean d'Arras, et qui aurait eu 9 enfants, qui tous auraient été affligés d'une marque monstrueuse en raison de leur étrange origine. L'un d'eux serait Geoffroy la Grand'Dent, qui était effectivement fils d'Eustache Chabot, mais ce surnom n'est guère apparut qu'après la publication du roman. Devenu veuf, Geoffroy se remaria en secondes noces, vers 1202, avec Humberge de Limoges, fille d'Adhémar VI, vicomte de Limoges, et de Sarah de Cornouailles. Il décéda avant mai 1224. Il avait eu de son premier mariage :
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X) de LUSIGNAN Guillaume, dit de
Valence, seigneur de Mouchamps. Il pilla, avec son demi-frère, Geoffroy II, en 1225, l'abbaye de Maillezais. Il épousa en 1226 Marguerite de Mauléon, fille de Savary, et de Belle Assez de Pareds, héritière de sa mère. Il était décédé avant 1230, date à laquelle Marguerite est dit veuve. Ils avaient choisi leur sépulture, par acte de 1226, en l'abbaye de la Grenetière où ils furent inhumés. Ils eurent pour enfants :
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Branche des rois de JÉRUSALEM et de CHYPRE : |
Ecartelé aux et 1 et
4 d'azur à la croix d'argent, aux 2 et 3 burelé d'argent
et d'azur de dix pièces, au lion de gueules brochant sur le tout. |
IX) de LUSIGNAN Amaury II, né
en 1145. Il accompagna son frère Guy en Terre Sainte. D'abord connétable du royaume de Jérusalem, en 1179, il devint ensuite seigneur, puis roi de Chypre (1194-1205) et de Jérusalem (1197-1205). A la mort de son frère Guy, il lui succéda sur le trône de Chypre, titre qu'il se vit conférer par le pape et l'empereur Henri VI. Il fut couronné en septembre1197 par un évêque envoyé à cet effet. Il obtint de la cour de Rome de créé un archevêché à Nicosie et trois évêchés à Paphos, Limassol et Famangouste. Il épousa en premières noces Eschive d'Ibelin, fille de Baudouin, sire de Rames, et de Richent du Bessan. Elle décéda en 1196. Devenu veuf, il épousa en secondes noces, en 1198, Isabelle de Jérusalem, reine de Jérusalem, fille d'Amaury d'Anjou, roi de Jérusalem, et de Marie Commène, sa seconde femme. Elle était veuve de Conrad de Montferrat et d'Henri de Champagne, et soeur de Sibylle, femme de son frère Guy. Il fut alors couronné roi de Jérusalem. Le lendemain de son couronnement, il fut blessé par deux assassins. Guéri, il reprit Beyrouth, et fit une trêve de 5 mois avec Malek-Adel. Mais abandonné par les autres croisés, il ne put poursuivre ses conquêtes, et décéda à Saint-Jean d'Acre, le 11 avril 1205, âgé de 60 ans. Il eut de son premier mariage :
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X) de LUSIGNAN Hugues, né
en 1195. Il succéda à son père sur le trône de Chypre, mais pas sur celui de Jérusalem qui revint à Marie de Montferrat, l'aînée des filles de la reine. Il eut pour régent, pendant sa minorité Gaultier de Montbelliard, son beau-frère. Il se fit couronner roi en 1211. Il prit part à la 5ème croisade, et assista Jean de Brienne, roi de Jérusalem, contre les Sarrasins. Il se trouva au siège de Damiette, et fut obligé d'abandonner celui du Caire. Il épousa en 1210, Alix de Champagne, fille d'Henri, comte palatin de Champagne et de Brie, et d'Isabelle, reine de Jérusalem, seconde femme de son père. Il décéda à Tripoli, ayant à peine 28 ans, en 1218. Sa femme décéda en 1246, alias 1254. En 1234, elle céda à Thibaud VI, comte de Champagne, son cousin, ses droits sur le comté de Champagne, et en eut 40000 livres pour ses prétentions. Ils avaient eu pour enfants :
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XI) de LUSIGNAN Henri Ier,
dit le Gros, né en 1217, roi de Chypre, et plus tard seigneur de
Jérusalem. Il n'avait que 9 mois à la mort de son père. Il fut placé sous la régence de Philippe d'Ibelin, puis à la mort de celui-ci en 1228, sous celle de Jean d'Ibelin le Vieux, seigneur de Beyrouth. Cette régence donna lieu à des troubles, et certains seigneurs en appelèrent à l'empereur Frédéric II, qui s'empara du jeune roi et de l'île de Chypre, qu'il prétendit gouverner jusqu'à la majorité d'Henri. Huit ans après, en 1232, celui-ci débarqua à Chypre, et en 1233, chassa les Allemands de la dernière place qu'ils tenaient dans l'île. En 1235, Alix, veuve d'Hugues, son père, réclama les droits qu'elle prétendait sur le royaume, mais il résista et elle passa en Palestine. En 1246, le choix des grands lui confia la seigneurie de Jérusalem. Le 28 septembre 1249, Saint-Louis, partant pour la croisade, vint à Chypre où des approvisionnements avaient été préparés. Après l'hiver, Henri l'accompagna avec 2000 chevaliers des royaumes de Chypre et de Jérusalem. Il assista à la prise de Damiette, mais craignant une attaque des musulmans de Palestine, il revint à Chypre. Il décéda à Nicosie le 18 janvier 1253, et fut inhumé dans l'église du cimetière de cette île. Il avait épousé en premières noces, Alix de Montferrat, fille de Guillaume VII, marquis de Montferrat. Elle tomba aux mains des Allemands, et décéda en couches, pendant que son mari reconquérait l'île de Chypre. Il épousa ensuite en secondes noces, en 1237, Stéphanie de Barberon. Ils n'eurent pas de postérité. Il épousa enfin en troisièmes noces, en septembre 1250, Plaisante d'Antioche, fille de Bohémond V, prince d'Antioche, et de Lucie. Elle décéda en 1261. Henri eut de son troisième mariage : |
XII) de LUSIGNAN Hugues II, né
en 1252, roi de Chypre, et seigneur de Jérusalem. Il n'avait que quelques mois à la mort de son père. Sa mère en fut reconnue tutrice par les chevaliers Chypriotes, et la haute cour de Palestine renouvela en faveur d'Hugues et de sa mère l'investiture de cette seigneurie. La reine Plaisante étant décédée en 1261, la régence passa à sa tante Isabelle de Lusignan, puis enfin à son cousin Hugues d'Antioche. Il épousa en 1264 Isabelle d'Ibelin (1252 - 1282). Hugues accompagna son tuteur, avec la flotte de Chypre qu'il envoyait à Acre, mais il décéda au retour, le 5 décembre 1267, sans avoir atteint sa majorité. Avec lui s'éteignit la filiation masculine des Lusignan de Chypre, car il n'avait aucun parent issu directement de cette lignée. Ce fut son cousin, Hugues d'Antioche, fils de sa tante Isabelle, déjà baile de Chypre, qui lui succéda et reprit le nom de Lusignan, mais sa descendance s'éteignit, elle aussi, en 1489. Les prétentions de ceux qui se disent descendre des Lusignan de Chypre sont donc sans aucun fondement, la branche d'Antioche-Lusignan étant elle-même déjà substituée. |
Branche des comtes d'EU : |
Burelé d'argent et d'azur
de dix pièces, au lambel de gueules de trois pendants. |
IX) de LUSIGNAN Raoul Ier,
seigneur d'Issoudun, Melle, Civray, Chizé, la Mothe (la Mothe-Saint-Héray),
comte d'Eu du chef de sa femme. A la fin du XIIème siècle, ou au commencement du XIIIème, il fonda avec son fils, le prieuré de Fontblanche (Exoudun - Deux-Sèvres), à titre conventuel, et ils y placèrent des religieux augustins de l'abbaye de La Couronne. Il fut témoin de la charte qu'Aliénor d'Aquitaine accorda à l'abbaye de Montierneuf de Poitiers, en 1199, et il confirma à l'abbaye de Pont-Robert tout ce que les religieux possédaient en sa terre d'Hastings en Angleterre, et dans le comté de Kent, et qui lui avait été donné par les auteurs de sa femme. Il combattit avec les anglais à Bouvines en 1214, et Philippe-Auguste confisqua ses terres, mais sa veuve les recouvra plus tard. Il décéda en 1219. Il avait épousé en premières noces Marguerite de Courtenay, puis en secondes noces, Alix, comtesse d'Eu, fille unique et héritière d'Henri, comte d'Eu, et de Mahaut. Elle décéda le 11 septembre 1227, alias 1245, à Villeneuve en Poitou, en un lieu appelé la Mothe. Ils avaient eu pour enfants : |
X) de LUSIGNAN Raoul II, seigneur
d'Issoudun, comte d'Eu et de Guines, seigneur de Melle, Chizé, Civray,
la Mothe. Le 22 mars 1228, il rendit à Hugues X de Lusignan, comte de la Marche, hommage lige du château de Civray. Il assista au parlement qui fut tenu à Melun en septembre 1230. En juillet 1234, il confirma tous les dons faits par ses prédécesseurs à l'abbaye des Chateliers, à Benais, et ailleurs. Il concéda à l'abbaye de Maillezais le tiers du droit de pacage de Benet, Sainte-Christine et Nauvert. Il épousa en premières noces, en 1222, Jeanne de Bourgogne, fille d'Eudes III, duc de Bourgogne, et d'Alix de Vergy. Elle décéda peu après sans enfant, et fut inhumée dans l'église de l'abbaye de Foucaumont. Il épousa ensuite en secondes noces Yolande de Dreux, fille de Robert II, comte de Dreux, et de Yolande de Coucy. Elle décéda avant 1240. Il épousa enfin en troisièmes noces, Philippe de Danmartin, dite de Ponthieu, fille de Philippe, comte d'Aumale, et de Marie, comtesse de Ponthieu, soeur de la reine de Castille et de Léon. Il décéda en 1250. Il avait eu de son second mariage :
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Branche de LEZAY : |
Ils furent seigneur de Lezay,
des marais de Lezay, de Surimeau, etc... Cette branche (très fournie), n'ayant plus vraiment de rapport avec la Charente, je me contenterais donc de mentionner les deux principaux blasons. |
Burelé d'argent et d'azur
de dix pièces, à l'orle de 8 merlettes de gueules, au franc quartier de même. |
D'argent à trois fasces
de gueules, accompagnées de 7 merlettes de sable, posées,
2, 2, 2, et 1. |
- BEAUCHET-FILLEAU : Dictionnaires historique
et généalogique des familles du Poitou. - J. H. MICHON : Statistique monumentale de la Charente. - Philippe de BOSREDON : Sigillographie de l'Angoumois. - Christiane BRIZARD : Propositions généalogiques. |