LE MUSNIER, alias LE MEUSNIER
blason de la famille Le Musnier
 
blason de la famille Le Musnier
D'azur à trois meuniers d'argent posés deux et un.
 
D'azur à un chevron d'or accompagné de trois poissons en pal d'argent.

La famille LE MUSNIER était d'Angoulême, et son nom apparaît très fréquemment aux XVIème et XVIIème siècles dans les minutes des notaires de cette ville.
Elle possédait plusieurs terres aux environs, entre autres La Vergne, paroisse de Fléac.
Elle acquit noblesse et fortune des différentes charges qu'elle exerça dans la magistrature et les finances.

1) LE MUSNIER François, écuyer, seigneur de Lartige (Triac), conseiller du Roi.
En 1571, il était greffier des cours ordinaire et présidiale d'Angoumois, en 1572, pair de la Maison de Ville, en 1585, président en l'élection, et en 1592, 1593 et 1600, maire d'Angoulême, conseiller et échevin dans le temps intermédiaire. Il eut une commission qui lui fut adressée par Henri IV, roi de France, datée du 18 janvier 1592 (Simon des Coustures).
Outre Lartige, il possédait encore la Rocque en Saint-Simon, la maison noble de Lhoumelet ou le fief de Brisebarre à Angoulême, les seigneuries de Rouffignac et de Mosnac, etc. Il avait acheté par contrat du 9 octobre 1602, les 4/5ème de la seigneurie de Rouffignac, de Pierre Dussault et de ses cohéritiers, qui étaient :
- Jonathan Desroches, écuyer, sieur de Douzat, comme mari de Marguerite Dussault.
- Jean Montjon (alias Montgeon), écuyer, sieur du Petit-Chalonne (Fléac). Il était fils de Pierre, écuyer, sieur de Fléac, et de Marie Dubois. Sa femme, alors défunte, était représentée par ses enfants, et était Françoise Dussault, soeur de Pierre (Contrat de mariage du 29 janvier 1583).
- Jacques de Caillères, écuyer, sieur de Clérac (Charente-Maritime) et de Poulignac en partie (sans doute Polignac, Charente-Maritime), fils de Jeanne Dussault, veuve de Charles de Caillères.
Son hôtel d'habitation à Angoulême était dans la paroisse du Petit Saint-Cybard, non loin de l'évêché.
François décéda le 13 octobre 1605, et fut remplacé par Charles Raoul, en l'office de conseiller.
Dans son testament du 3 décembre 1603, il s'intitulait sieur de Lartige, Rouffignac, et de la Rocque Saint-Simon. La terre de la Rocque passa à son fils Clément.
Il avait épousé en premières noces, Madeleine de Paris, d'où :
  1) Jeanne, qui épousa par contrat du Ier mars 1593, Daniel Mongin, greffier de la châtellenie de Bouteville.
Il épousa en secondes noces Charlotte Laisné, fille de Clément, avocat au Présidial, et de Marie de Voyon.
Ils eurent plusieurs enfants, énumérés dans le testament du père du 3 décembre 1603, et dans celui de la mère du 23 septembre 1608.
Par leurs testaments, François et sa femme élurent leurs sépultures dans l'église du Petit Saint-Cybard, et y fondirent des messes à perpétuité. Ils laissèrent aussi quelques sommes pour la pauvres et les hôpitaux, et également pour contribuer à la réparation de la dite église, ruinée par les Protestants.
Charlotte survécut plus de 40 ans à son mari. Le 6 mai 1646, elle donna consentement au mariage de son petit-fils Jean-Louis Le MUSNIER, seigneur de Moulidars.
Ils eurent pour enfants :
  2) Jacques, qui suit.
3) Clément, qui fera la branche de Lartige (Triac).
4) Catherine, qui épousa François Lambert, écuyer, seigneur des Andreaux (Saint-Estèphe), et de Lugeat (Fléac), avocat du Roi, dont elle était veuve à la date du 24 avril 1620.
5) Françoise, qui épousa le 31 décembre 1598 Jean de Paris, écuyer, seigneur du Cluzeau (Vindelle), avocat au Parlement.
6) Lucrèce, qui le 9 février 1608, épousa Daniel Paulte, sieur des Riffauds (Ruelle). Elle était veuve le 29 novembre 1657, date à laquelle ses enfants Elie et Samuel, partagèrent la succession de leur père.

II) LE MUSNIER Jacques, chevalier, seigneur de Rouffignac, Mosnac, Moulidars, Lartige (Triac), etc.
Il fut le plus riche et le plus honoré de cette branche, et fut nommé trésorier de France au bureau de Limoges.
Il fut nommé maire d'Angoulême à différentes fois, conseiller et échevin dans le temps intermédiaire. Il exerça la mairie les années 1609, 1610, 1614, 1615, 1616, et 1622.
En 1615, il reçut à Angoulême et harangua le roi Louis XIII, se rendant à Bordeaux pour épouser Anne d'Autriche.
Il acquit en plusieurs fois ce qui faisait autrefois la seigneurie de Moulidars :
- Le 25 mai 1612, il acheta la seigneurie de Moulidars de Isaac Méhée, seigneur de Moulidars et de Bors (demeurant en sa maison noble de Bors (de Baignes), châtellenie de Chaulx (Chevanceaux - Charente-Maritime), en Angoumois), et de Marie du Nourrigier, sa femme, pour la somme de 13000 livres tournois. (reçu Desbrandes, notaire royal à Angoulême).
- Le 8 avril 1619, décret de la vente et adjudication des biens de François du Nourrigier, livré audit sieur LE MEUSNIER, délivré au présidial d'Angoulême (Gandobert - greffier).
- Le 14 juillet 1619, contrat d'acquisition par Jacques LE MUSNIER, de François du Nourrigier, sieur de Lestang (reçu Gibaud, notaire royal à Angoulême).
- Le 12 septembre 1620, vente de la maison noble et seigneurie de la Cour de Moulidars, par Isaac Lucreau, écuyer, sieur du Portal, demeurant au noble du Portal (Saint-Genis de Lombault, en Guyenne), époux d'Anne Dexmier, à Jacques LE MUSNIER, pour la somme de 13000 livres tournois. (reçu Martin, notaire royal à Angoulême).
- Le 7 novembre 1624, vente en partie de la seigneurie de Moulidars (la Tour Blanche), par René de Girard, écuyer, sieur de la Tour Blanche, à Jacques LE MUSNIER, pour la somme de 8500 livres tournois. (J Fleuriot, notaire royal à Châteauneuf).
- Le 5 juillet 1625, adjudication par décret des juges présidiaux d'Angoulême, des biens ayant appartenu à Pierre et René de Girard, père et fils, écuyers, sieur de la Tour Blanche, Auge, et partie de Moulidars, et demoiselle Jeanne Dexmier, mère dudit René, faite à Jacques LE MUSNIER, pour la somme de 8500 livres tournois. La première vente à l'amiable fut attaquée par quelques créanciers, et confirmée par autorité de justice.
Il décéda à Angoulême en 1629 et fut enterré le 24 septembre dans l'église du Petit Saint-Cybard. Pierre Barreau, sieur de Lage, conseiller au présidial d'Angoulême, est reçu conseiller à la maison de ville à sa place. (Simon des Coustures).
Il avait épousé par contrat du 16 mars 1608, reçu Desbrandes, notaire à Angoulême, Hippolyte de La Place, fille de Pierre, écuyer, seigneur de Torsac et de la Tour Garnier (Angoulême), gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi; et de Gabrielle Tison d'Argence.
Jacques rendit aveu et dénombrement au roi, pour ses seigneuries de Moulidars et Mosnac, le 5 mars 1620.
Hippolyte de La Place survécut très longtemps à son mari. Elle fit une transaction le 12 novembre 1633, comme tutrice de ses enfants, et un dénombrement et déclaration des domaines et héritages tenus à droit de dîme inféodée, ou exempt de dîme, dépendant de la Cour de Moulidars, de la Tour Blanche, de Lestang dudit Moulidars, et de la maison d'Ardenne (Moulidars), à Monsieur Jehan Mesneau, doyen de l'église cathédrale d'Angoulême. Lesquelles dîmes inféodées et exemption de dîmes sur les domaines et héritages, elle avoua tenir dudit sieur doyen, à cause de la cure de Moulidars, annexée audit doyenné, au devoir d'un missel valant 6 livres, ou autre ornement d'église, à chaque mutation de seigneur de Moulidars. Les pièces de terres déclarées, étaient au nombre de 37. Plus 18 ou 20 journaux de prés, terres, bois et vignes, compris dans les renclos d'Ardenne, et y joignant, renfermé de fossés et murailles, que Hippolyte de La Place avait nouvellement acquis de la dame de Forgues. Pour garder son enclos exempt de dîmes, elle céda ailleurs d'autres terres que le doyen accepta. (dénombrement signé de J. Gibaud, notaire royal, Mesneau, doyen, H. de La Place, J. Méhée, J. Thomas).
Elle décéda à Angoulême le 18 décembre 1670, et fut inhumé le lendemain dans l'église du Petit Saint-Cybard.
Ils eurent pour enfants, au moins :
  1) Jean Louis, qui suit.
2) Charlotte, reçue au monastère de Saint-Ausone le 5 septembre 1624.
3) Gabrielle, également reçue au monastère de Saint-Ausone le 5 septembre 1624.
4) Marie, qui fut baptisée le Ier mars 1617.
5) Françoise, baptisée le 28 novembre 1621.
6) Jacques, baptisé le 13 octobre 1623.
7) Charles, baptisé le 3 octobre 1626.
8) Pierre, baptisé le 30 octobre 1628.

III) LE MUSNIER Jean Louis, chevalier, seigneur de Moulidars, d'Ardenne (de 1646 à 1691), et de Rouffignac (Moulidars).
Il fut conseiller au Parlement de Paris, et eut la charge d'enseigne des gendarmes Ecossais.
Il disait tenir son fief de Rouffignac, des abbés et religieux de La Couronne, à 40 sols de devoir noble chaque année, et s'engageait à en fournir dénombrement à chaque mutation de seigneur et de vassal.
Ce fut lui qui, vraisemblablement, fit construire la balustrade autour de la terrasse du château d'Ardenne.
Il acquit de la famille Thomas, le fief de Saint-Simon (aussi nommé Hautemoure). Une partie de ce fief passa aussi à la famille Aigron. Il parut ainsi dans une pièce du 30 juillet 1673, avec le titre de seigneur de Hautemoure.
Il épousa en premières noces à Paris le 6 mai 1646, Marie Cartier, fille de Claude, conseiller du roi en ses conseils d'Etat et privé, et de Anne Ferry.
Il vendit sa charge d'enseigne, par contrat passé à Paris le 7 janvier 1657, à Charles d'Alloue, IIème du nom, chevalier, seigneur des Adjots, la Thibaudière et aures lieux, pour 25000 livres.
Marie Cartier décéda à Angoulême le 24 août 1683, et fut enterré le lendemain dans l'église du Petit Saint-Cybard.
Jean Louis avait épousé en secondes noces Marie Calluaud, veuve de Pierre Ballue, écuyer, seigneur de Mongaudier, demeurant audit lieu, paroisse de Fléac.
Il eut un procès contre Victor Méliand, évêque de Gap, abbé commendataire de Bassac, au sujet de deux pipes de blé non payées en temps et en heure. Par une première sentence du 16 novembre 1668, il fut condamné à payer les deux pipes de blé, quitte à se pourvoir contre les meuniers de Châteauneuf. La dessus, appel sur appel et productions de titres, enfin sentence définitive du Grand Conseil à Paris, du 25 septembre 1682, par laquelle le seigneur de Moulidars dut payer aux religieux 500 livres de compromis, mais demeura déchargé à l'avenir d'une des pipes de blé, objet du procès, sauf aux religieux à se pourvoir contre qui de droit. Les choses demeurèrent en cet état et Jean-Louis paya à Bassac une pipe de 24 boisseaux de blé par an, jusqu'à la Révolution.
Il semble qu'il décéda en juin 1693, et sa veuve requerra l'inventaire de ses meubles le 17 août 1693. (Inventaire du 4 avril 1710, par Ordonnaud, notaire royal à Sireuil : pièces inventoriée, reçue Debresme, notaire à Angoulême).
Les biens de Jean-Louis furent partagés de son vivant entre ses filles, par acte du 26 novembre 1691, lequel sépara pour toujours les deux seigneuries de Moulidars et de Rouffignac. Cet acte fut ratifié le 30 novembre suivant, au château de Rouffignac, par mesdames d'Anqueville et de Lartige, devant P. Baudet et P. Castaigne, notaires royaux).
De son union avec Marie Cartier, naquirent :
  1) Claude Hippolyte, seigneur d'Ardenne.
Il fut parrain à Moulidars le 3 juin 1663. (Minutes de Rouhier, notaire à Angoulême).
Dans une transaction avec son père, du 3 août 1686, il était dit chevalier, seigneur d'Ardenne, enseigne des gardes de Son Altesse Monseigneur le Duc du Maine, demeurant ordinairement près de Son Altesse, à la cour. Par cet acte, son père se démettait de tous ses biens en sa faveur, à la charge des dettes paternelles et des droits de ses soeurs.
Il fut tué en 1688, au siège de Manheim.
2) Anne, qui épousa en premières noces Isaïe Méhée, chevalier, seigneur des Courades (Vibrac), fils de Josias, chevalier, seigneur de la Ferrière (Saint-Porchaire, près de Bressuire - Deux-Sèvres), d'Anqueville (Saint-Même les Carrières), etc; et de Marie de Lestang.
Ce mariage fut long a être accordé. Isaïe était beaucoup plus âgé que Anne, et de plus, protestant. Les négociations durèrent plus de deux ans. Il est probable que la principale difficulté fut levée par l'abjuration d'Isaïe. (Josias, son père, protestant de vieille souche, décéda catholique l'année suivante, et fut inhumé par le curé de Vibrac). Le contrat fut enfin signé au château de Rouffignac, le 7 octobre 1672. (Reçu Jean Condan, notaire royal à Moulidars). La bénédiction nuptiale fut donnée dans l'église de Vibrac, le 10 octobre suivant, par Pierre Dubois, ancien curé de la paroisse et alors curé de Saint-Martial d'Angoulême.
Il fit son testament au lieu noble des Ris, paroisse de Saint-Hilaire (près de Barbezieux), le 2 juillet 1677 (reçu Jacques Moreau, notaire à Barbezieux), et décéda le 9 janvier 1681, ayant eu deux enfants avec Anne.
Veuve, Anne se remaria en secondes noces avec René Méhée, chevalier, seigneur d'Anqueville, fils d'un cousin germain de son premier mari. La bulle de dispense d'affinité accordée par le pape Innocent XI, du 13 février 1682, disait que cette union avait pour but d'éteindre de graves dissenssions.
Ayant la garde noble de ses enfants mineurs, et à présent femme de René d'Anqueville, elle fut portée au rôle des nobles de la châtellenie de Jarnac, comme possédant tant dans la paroisse de Jarnac que dans celles de Chassors, Foussignac, Triac, Sigogne et Houlette, les fiefs de Richemont et de Lartige (Triac).
Elle eut de cette seconde union 6 enfants.
Elle habita toujours le château d'Ardenne (Moulidars), et y décéda le 9 janvier 1713. Elle fut inhumée le 11, dans l'église de Moulidars, au pilier qui sépare le sanctuaire avec le choeur, du côté de la chapelle Notre-Dame.
3) Charles, dit l'abbé de Moulidars, baptisé le 22 septembre 1649. Il eut pour parrain son grand oncle, Charles de La Place, chanoine de la cathédrale d'Angoulême, et pour marraine Hyppolite de La Place, sa grand-mère.
Il entra dans les Ordres, mais devenu infirme, il ne dépassa pas le sous-diaconat, et décéda avant son père.
4) Catherine, née le 5 et baptisée le 30 avril 1664. Elle eut pour parrain Samuel Paute (Paulte), écuyer, sieur des Riffaux, et pour marraine Catherine de Paris, dame de la Pouyade. Elle eut par héritage (de son père), la terre de Rouffignac qu'elle transmit à son mari.
Elle épousa Louis LE MUSNIER, seigneur de Lartige (Triac). Une transaction du 27 mai 1689, entre Louis Le MUSNIER et René Méhée, son beau-frère, assura à Louis la terre de Saint-Simon qui avait été promise à sa femme Catherine.
5) François Claude, dit le chevalier de Moulidars, né le 21 novembre 1666, et baptisé le 24 novembre 1667. Il eut pour parrain Claude Cartier et pour marraine Anne LE MUSNIER, sa soeur aînée.
Il décéda le 3 août 1686.

Branche de LARTIGE (Triac-Lautrait):
II) LE MUSNIER Clément, conseiller de Grand'Chambre au parlement de Paris.
Il fut qualifié de seigneur de Lartige (Triac), Saint-Romain (Saint-Romain de Triac, près de Jarnac), et Nanteuillet (Voulgézac), et eut la terre de la Rocque en Saint-Simon (testament de son père du 3 décembre 1603).
Il acheta le fief de Moulineuf (Bourg-Charente) en 1639.
Il épousa à Paris le 10 octobre 1610, Anne Brisart.
Il décéda un peu avant le 14 août 1670, à Nanteuillet.
De son union naquirent :
  1) Jacques, qui suit.
2) René, seigneur de Lartige (Triac) et de Tagné (Chaunay - Vienne).
Il fut conseiller-clerc de la Grand'Chambre au parlement de Paris, et était encore vivant à la date du 5 juin 1720.
Il fut doyen du chapitre d'Angoulême après Castain de Guérin. Au bout d'un an, il permuta avec Pierre Duverdier, qui lui céda les prieurés de Vervant au diocèse d'Angoulême, et de Magnac au diocèse de Limoges, le 23 septembre 1662.
3) Louis, seigneur de Moulineuf (Bourg-Charente), conseiller au parlement.
Il décéda en 1670 et fut inhumé le 6 novembre dans l'église du Petit Saint-Cybard.
Il avait épousé Jeanne Raudot et en eut deux enfants, qui partagèrent le 10 mars 1711 l'héritage de leur mère.
Veuve, elle acheta par contrat du 27 mai 1678, de Antoine Lambert, écuyer, prieur commendataire de Saint-Vivien de Charras (reçu Lange, notaire au Chatelet de Paris), la terre de Champourri (Jurignac).
Ce furent :
  a) Louis Omer, chevalier, seigneur de Moulineuf.
b) Claude Louise, qui eut la terre de Champourri (Jurignac).
Elle épousa Philippe Louis Le Jumel, chevalier, seigneur d'Equemauville, en Normandie.
Elle était veuve et vivait encore le Ier juillet 1751. Elle vendit alors sa terre de Champourri au chevalier d'Anqueville.
Cette branche a dû finir dans la personne de M. LE MUSNIER de MOULINEUF, ancien mousquetaire, demeurant à Metz, qui, le 13 janvier 1790, perdit sa femme, dont il n'avait que des filles, au nombre de 4.
4) Anne, qui épousa François de Lameth, chevalier, seigneur de Bussy.
5) Madeleine, qui épousa Jacques de Raity de Villeneuve, chevalier, marquis de Trans et des Arts.

III) LE MUSNIER Jacques, seigneur de Nanteuillet (Voulgézac), Lartige (Triac), Raix, Saint-Romain de Triac, etc.
Il fut conseiller au Parlement.
Il épousa à Paris le 29 janvier 1646 Marie de Villevault.
Tous les enfants de cette union, (sauf le second Louis), parurent dans une sentence du présidial d'Angoulême de l'an 1696, au sujet d'une saisie de la terre de Raix, opérée à défaut d'hommage, par le marquis de Ruffec, qui était alors Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon.
Le 26 septembre 1717, il vendit à Jean Navarre, sieur du Cluzeau, son hôtel de Lhoumelet "confrontant la rue qui conduit des Cordeliers à la halle à droite, à la rue qui va du couvent des Cordeliers à la place du Mûrier à gauche". (Jean-Paul Gaillard : article sur Lhoumelet à Angoulême).
De son union avec Marie naquirent :
  1) Louis, qui suit.
2) autre Louis, écuyer, seigneur de Forges.
Il prit possession le 14 août 1680 de la charge de maître-école de la cathédrale d'Angoulême.
3) Jacques, seigneur de Villarmois.
4) Marie Madeleine, qui épousa Louis Charles Le Boucher, chevalier, seigneur de Martignac.
5) Marie Françoise, qui épousa Balthasar de La Place, chevalier, seigneur de la Brosse.
6) Catherine, qui épousa Paul de Valladon, chevalier, seigneur d'Arcy.

IV) LE MUSNIER Louis, chevalier, seigneur de Lartige (Triac).
Il épousa à Paris, par contrat du 7 mars 1685, sa cousine Catherine LE MUSNIER, seconde fille du seigneur de Moulidars, Jean Louis LE MUSNIER. Elle lui apporta par ce mariage, Rouffignac, qui passa ainsi dans la maison de Lartige.
Il décéda en janvier 1710. Un inventaire de ses meubles fut fait au château de Rouffignac, le 4 avril 1710, par Ordonneau, notaire royal de Sireuil.
Il laissa pour héritier unique :

V) LE MUSNIER Jacques Louis, chevalier, seigneur de Lartige (Triac), Raix, Rouffignac, Blanzac, La Rochechandry (Mouthier sur Boëme), etc.
Il était appelé Monsieur de Lartige, et habitait le château de Triac, ainsi que celui de Rouffignac, où il termina ses jours le 6 novembre 1749.
Le 16 février 1717, il vendit (acte reçu par Pierre Jeheu, notaire à Angoulême), à Pierre Navarre, écuyer, sieur du Cluzeau, conseiller de la Maison de Ville d'Angoulême, et à Jean Navarre, son fils, conseiller au Présidial, le fief et la seigneurie de Saint-Simon, pour la somme de 9000 livres.
Il avait épousé en 1721 Marguerite Chérade, fille d'Etienne, lieutenant général d'Angoumois, maire d'Angoulême de 1693 à 1708; et de Madeleine d'Husson.
Marguerite était une très riche héritière qui lui apporta les seigneuries de Blanzac et de La Rochechandry (Mouthiers sur Bohême).
Femme bizarre, aux gouts excentriques et aux volontés changeantes, elle habitait Angoulême, séparée de son mari qui vivait à la campagne.
10 mois après le décès de Jacques Louis, le 18 septembre 1750, elle contracta, bien que mère de 5 enfants tous adultes, un second mariage qui, pour différentes causes ne fut célébré que le 16 septembre de l'année suivante, avec Elie des Ruaux, comte de Rouffiac, chevalier de Saint-Louis, lieutenant-colonel au régiment de Rouergue. Mais dès le jour du mariage, elle le quitta pour ne jamais habiter avec lui. Elle lui fit même souscrire, chose singulière, un engagement d'honneur de la laisser vivre "à sa fantaisie", et cette fantaisie, elle voulut bien la lui payer la somme de 1000 livres de pension annuelle, outre 30000 livres qu'elle lui avait données par contrat de mariage. Entre temps, et sans sortir de chez elle, elle trouvait moyen de dissiper une grande fortune, d'engager ou de détériorer les plus belles terres de son patrimoine. Devenue veuve encore en novembre 1768, âgée de 69 ans, elle songea à se marier une troisième fois et à partir pour Paris. C'est alors que ses enfants et petits-enfants, après avoir longtemps souffert ses ruineux caprices, adressèrent au sénéchal d'Angoumois, une requête collective aux fins de faire prononcer son interdiction, ce qui eu lieu probablement. Elle décéda en 1775.
De son union avec Jacques Louis, naquirent :
  1) Madeleine, ondoyée le 15 avril 1722 et baptisée le 10 mars 1734.
Elle épousa en premières noces en 1747, Pierre Ventongeren, écuyer, dont elle eut trois enfants.
Elle épousa ensuite en secondes noces le 16 mai 1757, Guy Claude de Balathier, marquis de Lantage, d'une famille de la Bourgogne. Elle en eut encore trois enfants.
2) Madeleine Adrienne, baptisée le 11 avril 1723. Il semble qu'elle entra en religion.
3) Elisabeth, dite mademoiselle de Triac, baptisée le 9 avril 1724, qui ne semble pas avoir été mariée.
4) Louis, qui suit.
5) Elisabeth, qui épousa en premières noces au mois de mai 1751, Jean de Lageard, marquis de Cherval, dont elle eut un fils.
Elle épousa en secondes noces en 1759, Adrien Alexandre Etienne Chérade, chevalier, comte de Montbron, son cousin germain, dont elle eut plusieurs enfants.
Au dessus de la porte d'entrée du château d'Horte (Grassac), étaient les blasons de Adrien Alexandre Chérade de Montbron et de sa femme Elisabeth LE MUSNIER. Plus haut, au dessus de l'entablement se voyaient aussi les blasons des La Place. (Gérard Vigier et Patrice Sépulchre : article sur le château d'Horte).

VI) LE MUSNIER Louis, chevalier, seigneur de Raix, Rouffignac, baron de Blanzac, la Rochechandry (Mouthiers), etc., connu sous le nom de Monsieur de Raix.
Il acquit en 1746 la charge de lieutenant général qu'avait possédée son oncle et son aïeul, MM Chérade de Montbron, et la garda jusqu'à la Révolution.
Vers 1768, il vendit Triac à Abraham Bonniot, chevalier, seigneur de Fleurac, Salignac et autres lieux.
Le 18 mars 1789, il présida l'assemblée du Tiers, tenue à Angoulême, pour l'élection des députés de l'ordre aux Etats Généraux, ainsi que d'autres assemblées ayant trait au même ordre.
Retiré des affaires, il résida souvent au château de Rouffignac.
Il décéda à Angoulême le 9 avril 1807, âgé de 81 ans.
Comme il n'avait pas été marié, son héritage passa à ses neveux.

- Abbé Tricoire : Le château d'Ardenne et la seigneurie de Moulidars, en Angoumois.
- Jean-Paul Gaillard : article sur l'hôtel de Lhoumelet à Angoulême, paru dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Librairies Bruno Sépulchre.
- Gérard Vigier et Patrice Sépulchre : article sur le château d'Horte (Grassac), paru dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Librairies Bruno Sépulchre.
- Nobiliaire de la Généralité de Limoges : Simon des Coustures
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