CHENIN

blason initial de la famille Chenin
blason de la famille Chenin
blason de la famille Chenin, branche de la Jarrie
D'azur à la croix d'or
(Armorial du héraut NAVARRE
- XIVème siècle)
(Sur le sceau le plus ancien de cette famille, apposé à une charte de 1269, des Archives Nationales, on y voit une croix pleine, ou engreslée faiblement).
(plusieurs sceaux du XIVème siècle, portent une croix formée de losanges, manière primitive de dessiner l'engreslure).
D'azur à la croix engreslée d'or.
D'azur à la croix engreslée d'or, au lambel de cinq pendants de gueules brochant.
(Armorial du héraut NAVARRE
- XIVème siècle)
- Branche de la Jarrie (Blason sur le sceau de Gauvain CHENIN, chevalier, seigneur de la Jarrie, sur une quittance de ses gages militaires du 12 octobre 1340.)

Famille de noblesse féodale, connue depuis le commencement du XIIème siècle. Elle est originaire des environs de Ruffec et paraît se rattacher aux seigneurs de cette ville. Elle a possédé du XIIème au XVème siècle une partie des grands fiefs de Morthemer et de Lussac, et a formé plusieurs branches que l'on a souvent confondues entre elles, à cause de la similitude des prénoms de leurs membres.
Elle posséda en Charente, la seigneurie d'Aizie (Taizé-Aizie), du début du XIIème à 1394.

Noms isolés :
- CHENIN, ou CHEMIN Thibault, paraît avoir été fils de Geoffroy, chanoine de Saint-Maurice (d'Angers ?), assassiné en 1317 par Jean du BOIS, bourgeois de Tours, d'après divers procès au Parlement de Paris. Il fut poursuivi avec les enfants de la Dame de Pennevennes (Pennevaine), ses complices, par le sénéchal du Poitou, pour avoir pillé les biens d'Ithier JAY, situés près de Ruffec, et avoir assassiné Robert et Aimery JAY, suivant une enquête du 22 mai 1322. Le procès criminel durait encore dix ans après, et l'issue en est inconnue.
- CHENIN Guillaume, avait acquis d'Agnès de CHABANAIS, épouse de Jean BÉCHADE, une rente de blé, mesure d'Availles (près de Confolens), qui fut rétrocédée à cette dame par Jacquemin CHENIN, son fils, le 25 avril 1396.
- CHENIN Marguerite, épouse de Geoffroy de ROCHECHOUART (vers 1400)

Seigneurs de MORTHEMER-LUSSAC (Vienne) :
La famille CHENIN semble se rattacher à celle des seigneurs de Ruffec, car dans plusieurs chartes de Saint-Hilaire de Poitiers, concernant le domaine de Courcôme, près de Ruffec, au commencement du XIIème siècle, on voit les seigneurs de cette ville et Guillaume CHENIN (Ier degré de filiation) ayant des domaines communs et agissant ensemble, sans cependant que leur parenté soit spécifié.
D'après les chartes de Saint-Etienne de Limoges, qui rapportent la donation de Montjean, près de Ruffec, vers l'an 1080, du temps de l'évêque Guy de LURON,
Audouin (alias Hildouin le Vieux), seigneur de Ruffec, ((*) et son épouse Sénégonde), eurent quatre fils :

  - Audouin (alias Hildouin le Jeune), qui fut seigneur de Ruffec.
-
Guillaume. (Il est très probable que le fils cadet, Guillaume, soit le même personnage que Guillaume CHENIN, qui suit.)
-
Géraud.
-
Chalon, fort jeune à cette époque, qui était destiné à devenir chanoine de Limoges.

I) CHENIN Guillaume Ier, CANINUS, CHANINUS, CHANINS, chevalier, seigneur de Morthemer en partie. Il est qualifié dominus Montemorlii dans une charte de l'abbaye de Bénevent (près de La Souterraine - Creuse), lorsqu'il fit don à ce monastère, en partant pour la terre Sainte en même temps que le seigneur de Mortemer, son beau-frère. Les donations de ces seigneurs comprenaient divers domaines à Saint-Laurent de Jourde et à Bouresse, près de Lussac. L'époque de ce voyage en Palestine n'est pas indiquée, mais c'est sans doute celle d'une croisade.
Dès le mois de mars 1111, Guillaume CHENIN signait avec Audouin le Jeune, seigneur de Ruffec, une charte de ce seigneur confirmant les donations faites par son père, Audouin le Vieux du domaine de Montjean, possédé par la cathédrale de Limoges.
Il est dit seigneur de Ruffec en partie, ainsi que d'Aizie
Audouin de Ruffec et Guillaume CHENIN usurpèrent ensemble la terre de Courcôme, appartenant à Saint-Hilaire le Grand de Poitiers, mais ils se désistèrent de leurs prétentions en présence de l'évêque de Poitiers Guillaume ALLEAUME, vers 1140.
Quelques années plus tard, en 1147, l'évêque GILBERT, successeur de Guillaume, étant venu à Ruffec, les fils d'Audouin, Belot et Yrvois, alors seigneurs de Ruffec, confirmèrent la cession faite par leur père, et Guillaume CHENIN vint lui aussi renouveler son désistement.
En 1147, Guillaume CHENIN, avec son fils aîné, sont mentionnés dans une sentence de l'archidiacre de Poitiers, au sujet des domaines légués à l'abbaye de Nouaillé par Audebert de BOURESSE. On le trouve avec ses deux fils nommé dans une sentence de l'évêque CHALON en faveur de Nouaillé et dans un accord du 23 décembre 1157 fait avec cette abbaye. Il fit un autre accord avec Montierneuf en 1157, et céda conjointement, avec ses deux fils, à ce monastère, divers droits féodaux à Prémary (Andillé - 86). En 1162, toujours avec ses deux fils, il donna en présence des chanoines de la cathédrale de Poitiers une charte d'affranchissement en faveur de plusieurs serfs, et du neveu du prévôt de Saint-Julien l'Ars.
Il mourut fort âgé, vers cette époque. On voit, par des chartes, qu'il avait épousé vers 1100 N. (Clémence ?) de MORTEMER, fille de Ingelelme (alias Angéliaume), chevalier, seigneur de Mortemer, et de Lucie. De ce mariage vinrent au moins deux fils
et une fille :
  1) Guillaume, qui suit.
2)
Angéliaume, ou Anglaume, mentionné dans les chartes de 1156 et 1157 de Nouaillé et de Montierneuf, et dans l'affranchissement de 1162. Sa postérité, s'il en eut une, est inconnue.
3) (*) Aliénor, qui épousa en 1119 Archambault IV JANVRE.

II) CHENIN Guillaume II, chevalier, seigneur de Mortemer en partie, à dû naître au commencement du XIIème siècle. On le trouve mentionné avec son père dans divers chartes de 1147, 1156, 1157, 1162. Il n'y a pas d'autres renseignements sur lui. D'après l'ordre chronologique, il a dû se marier vers 1140, et avoir entre autres enfants :

III) CHENIN Guillaume III, chevalier, seigneur de Mortemer. Il est peu connu. D'après une note sur les titres de Nouaillé, en 1202, Pierre de POQUIÈRES, chevalier, seigneur de Lussac, donna à cette abbaye une rente sur le péage de Dionné, en réparation des déprédations commises entre les moines et Guillaume CHENIN, son frère (sans doute pour beau-frère, à moins qu'ils ne fussent frère utérins). Ce fut lui, ou son fils, qui eut un procès vers 1216, conjointement avec Hélie de La VERGNE, chevalier, seigneur de Lussac en partie, contre l'abbaye de Nouaillé, au sujet du droit de haute justice à Bouresse.
Il paraît être décédé vers 1220, ayant épousé vers 1180, apparemment, Aiglive de POQUIÈRES, fille de N., seigneur de Lussac, d'où :

IV) CHENIN Guillaume IV, chevalier, seigneur de Mortemer, Lussac en partie. Il hérita sans doute de la seigneurie de Lussac à l'extinction de la famille de POQUIÈRES. En avril 1225, Guillebaud de POQUIÈRES, oncle (?), de Guillaume IV, ratifia les donations faites par Aiglive, épouse de Guillaume III, à l'abbaye de la Colombe.
Dans les comptes d'Alphonse, comte de Poitou, de l'an 1240, on parle de la terre d'André de BEAUPUY, quam tenebat Guillelmus CHENIN, miles, et advocabat de feudo suo. Le sens de la phrase semble indiquer que Guillaume ne possédait plus ce domaine, qui avait sans doute été confisqué sur lui.
Guillaume plège (donner une garantie) à cette époque pour 200 livres, envers le comte Alphonse, en faveur du seigneur de Vivonne.
Il se maria vers 1210-1220.
Guillaume décéda en 1226, ayant eut pour enfants, au moins :
  1) Guillaume, qui suit.
2) Agathe, dame de Morthemer et de Lussac en partie, épousa vers 1244, Guy Ier SÉNÉCHAL.
(*) Il décéda en 1226.

V) CHENIN Guillaume V, chevalier, seigneur de Mortemer et de Lussac en partie, de la Barde en Saintonge, etc... Il fut mentionné dans les hommages du comte Alphonse de POITOU, comme tenant la moitié de Mortemer, vers 1250. Il était qualifié de nobilis et miles dans un jugement de l'archidiacre de Poitiers, en date du 23 novembre 1268, qui le déboute de ses prétentions sur le bourg de Pouillé, appartenant à La Trinité de Poitiers.
Vers la même époque, il fit accord conjointement avec Guillaume de La VERGNE, valet, seigneur de Lussac en partie, avec Hélie, abbé de Nouaillé, pour régler divers droits féodaux à Bouresse. Cet arrangement fut confirmé par Hugues de LUSIGNAN, comte de la Marche et d'Angoulême, le jeudi avant les Rameaux 1270.
Le sceau de Guillaume CHENIN, apposé à un acte d'accord entre les héritiers du seigneur de Tonnay-Charente et le comte du Poitou, daté du lundi après la Saint-Clément 1269, porte une croix. (La bordure engreslée a peut-être disparu par suite de frottement).
(*) Il décéda en 1278.
Il avait épousé vers 1240, N. de Tonnay-Charente, l'une des sept filles de Geoffroy, sire de Tonnay-Charente, Didonne, Royan, Mornac, la Barde, etc... (*) et de Aumode de MAUL
ÉON (qu'il avait épousé en 1218).
La succession de ce seigneur, après divers incidents fut partagée par jugement du sénéchal de Saintonge, au mois de mars 1276, le jour de l'Osanne.
Il laissa entre autres enfants :
  1) Hélie, qui suit.
2)
Guillaume, qui fera la branche de Mauzé.

VI) CHENIN Hélie Ier, chevalier, seigneur de Lussac. Il n'est connu que par un acte d'accord passé le vendredi après l'Assomption 1277, entre lui et Hélie, abbé de Nouaillé. Il semble s'être marié vers 1260, et être décédé vers 1290, laissant :
  1) (*) Hélie II, chevalier, seigneur de Lussac en partie. Il est connu par des actes de 1293 et 1297, où conjointement avec son frère, il fit divers arrangements au sujet de leurs droits dans les domaines voisins de ceux de l'abbaye de Nouaillé. Dans ces actes, les deux frères sont qualifiés d'écuyers, ce qui semble prouvés qu'ils étaient encore jeunes.
En 1304, Hélie servit à l'ost de Flandres en qualité de chevalier, mais il avait reçu ce grade depuis peu, car dans une quittance de ses gages pour lui et ses deux écuyers, donnée à Pierre BONNEAU, payeur de l'armée, le jour de Sainte-Madeleine 1304, il déclara se servir du sceau dont il usait étant écuyer.
Le sceau porte une crois losangée, où dont l'engreslure est mal faite.
D'après les notes de M. d'HUART, Hélie mourut avant 1318, laissant de son union avec N.:
  a) Hélie, qui en 1318 était sous la tutelle de son oncle Gauvain CHENIN, et qui paraît être décédé jeune.
b) Gauvain, chevalier, seigneur de Lussac, Biars en Saintonge.
Il fut celui qui servit en Saintonge le 2 juillet 1338, lorsqu'il donna quittance de ses gages militaires à Montendre. Dans cet acte, il est appelé Gauvain CHENIN le jeune, chevalier.
Son sceau porte une croix engreslée sans brisure, puisqu'il était alors le chef de nom et d'armes de la famille.
En 1341, il reçut un aveu de son cousin Guillaume CHENIN pour des fiefs à Gouex, près de Lussac. Il mourut vers 1350, sans postérité de son mariage contracté en 1336, avec Isabeau de GOURVILLE, fille d'Hélie de CHABANAIS dit de GOURVILLE, chevalier, seigneur du Lindois, et de Marguerite d'ARCHIAC.
Sa veuve épousa en secondes noces Jean CHASTEIGNER, chevalier, seigneur de Saint-Georges de Rexe.
2) (*) Gauvain, qui suit.

VII) CHENIN GAUVAIN Ier, chevalier, seigneur de la Jarrie (1297).
Il semblerait que la terre d'Aizie, près de Ruffec, passa dans cette branche.
(*) Il épousa en premières noces Eustache de CHASTEIGNIER, fille de Gilbert, chevalier, seigneur de Saint-Georges de Rexe, et de Jeanne BARBARIN.
De cette union naquirent :
  1) Jeanne, qui épousa en 1350 Jean DESMIER, écuyer, seigneur d'Olbreuse.
2) Pernelle, qui épousa en 1350 Simon de LEZAY.
Gauvain épousa ensuite en secondes noces en 1320, Jeanne LESCUYER, veuve de Pierre BOUCHARD, et fille de Guillaume, chevalier, seigneur de la Jarrie-Audouin (en Aunis).
Ils eurent pour enfants :
  3) Hélie, chevalier, seigneur de Lussac et de La Jarrie.
Il épousa en 1338 Jeanne de COLOIGNE, fille de Geoffroy, chevalier, seigneur de Pugny, et de Pernelle BRUN.
Ils eurent à leur tour, pour enfants, au moins :
  a) Jacques, qui épousa Jeanne de BEAUSSAY, fille de Gérard et de Marie de LEZAY. Il décéda en 1393.
4) Gauvain, qui suit.

VIII) (*) CHENIN Gauvain II, chevalier, seigneur de La Jarrie et de l'Ile-Bapaume. Il décéda en 1389.
Il épousa en premières noces en 1360, Jeanne de CONISSET, fille de Hugues, chevalier, seigneur de Conisset et de la Roche.
Elle décéda en 1378, après lui avoir laissé pour enfants :
  1) Louis, chevalier, seigneur de l'Ile-Bapaume. Il décéda en 1435.
2) Marguerite, qui épousa le 25 octobre 1389, Jean V JANVRE, écuyer, seigneur de la Bouchetière.
Ils eurent pour enfants :
  a) Héliot Janvre.
b) Jean Janvre.
c) Marguerite Janvre, qui épousa en 1430, Louis Ier CORGNOL (né en 1435 et décédé en 1483), écuyer, seigneur de Tessé.
3) Héliot.
Gauvain devenu veuf, épousa en secondes noces en 1380, Jeanne de CREUX, veuve de Hugues de VIVONNE, chevalier, seigneur de Furs.
De cette union naquit :
  4) Jean.
En 1394, la terre d'Aizie fut vendue à Ithier de MARTREUIL.

Les différentes branches de cette famille ayant des possessions se trouvant plutôt, soit en Poitou, soit en Saintonge, je me bornerais donc seulement à présenter les blasons, présents sur des sceaux de ces différentes branches, ainsi que la personne qui épousa Nicolas de la CHAMBRE, seigneur de Champagne-Mouton, à savoir :
- CHENIN Catherine, fille de Louis, chevalier, seigneur de l'Ile-Bapaume, l'Estang, Airvau, etc... et de Joie de L'ESTANG. Elle était dame de la Jarrie-Audouin, et épousa vers 1430 Nicolas de La CHAMBRE, écuyer, seigneur de Champagne-Mouton, Villeneuve La Comtesse, etc... Dont elle était veuve en 1454. Elle eut un procès en 1459-1464 contre l'abbé de Nanteuil en Vallée, et consentait un bail le 8 avril 1467 à THEVAL d'ANGLADE.
blason de Héliot Chenin.
blason de Gauvain Chenin, branche de Milescu
blason de la famille Chenin
Blason sur le sceau de Héliot (alias Henri) CHENIN, écuyer, sur une quittance donnée à Ruffec le 16 septembre 1418.
Une croix de macles ou losangée, cantonnée en chef senestre d'un croissant, et au premier quartier un franc-canton portant un arbre coupé d'hermines ?
Blason sur le sceau de Gauvain CHENIN, chevalier, seigneur de Milescu (près de Benon, en Aunis), sur une quittance de ses gages militaires pour les geurres contre les anglais, par acte passé à Poitiers le 26 février 1386, alias 1387.
Une croix engreslée (?) et un croissant posé au Ier quartier.

Blason représenté dans l'ouvrage de l'abbé F. JACQUES, sur Taizé-Aizie.
Une croix engreslée accompagnée d'une fasce dans le canton senestre.


- BEAUCHET-FILLEAU : Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou.
- abbé Adolphe MONDON : Notes historiques sur la baronnie de Marthon.
- abbé F. JACQUES : Taizé-Aizie, notes monographiques.

- (*) Données généalogiques fournies par Mr. Christian de CORGNOL.
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