de VIAUD

blason de la famille de Viaud
D'argent à trois roses de pourpre, tigées et feuillées de quatre feuilles de sinople.
(Archives du château de la Couronne)

Cette famille posséda en Charente :
- Aignes et Puypéroux : de 1541 à 1728.
- Des terres sur la commune de Courgeac : durant le milieu du XVIème siècle.
- La Vaure (alias Lavaure - Aignes et Puypéroux) : du milieu du XVIIème à la première moitié du XVIIIème siècle.
- La Charbonnière (Chazelles) : des environs de 1650 à 1756.
- La Couronne (Marthon) : de 1767 à la première moitié du XIXème siècle.

I) VIAUD Antoine, écuyer.
Il acquit la seigneurie d'Aignes en 1541. Cette terre relevait de la seigneurie de la Faye.
Gabrielle de SALIGNAC, dame de Madillac, et Jacques FAUBERT, son mari, écuyer, seigneur d'Oyes en la baronnie de Ruffec, vendirent à Antoine VIAUD, la seigneurie d'Aignes en la châtellenie de Blanzac, avec toutes ses dépendances, et la haute, moyenne, et basse justice, moyennant 300 livres tournois.
Antoine épousa le Ier janvier 1514 Mathurine CHASTAIGNIER.
De cette union naquirent :
  1) Jacques, qui suit.
2) Marie, qui épousa après contrat du Ier juillet 1561 Pierre BOUSMARD, de la ville de Guitres (Gironde), fils de Pierre et de Marie GRAMOND.

II) VIAUD Jacques, écuyer, seigneur d'Aignes.
Joachim GÉRAULD, écuyer, seigneur de la Motte-Charente, fit abandon à Jacques VIAUD, de 12 journaux de terre dans sa forêt de Chabreville, en échange du droit que Jacques avait de prendre dans ladite forêt le bois nécessaire pour son chauffage et ses constructions, d'y faire pacager ses bestiaux, et d'y recueillir le gland.
Jacques et son fils Gaston firent un échange de terres, prés, vignes, bois et maisons situés dans les paroisses d'Aignes et de Courgeac, avec Louise SIMONNIN, veuve de Jehan SACCART, Hélie JAY et Pierre DECOULOMBE, laboureurs.
Il épousa le 21 décembre 1542 Odette BOUSMARD, dont il eut pour enfants :
  1) Gaston, qui suit.
2) Anne, qui épousa le 21 janvier 1593 Jacques DURAND, écuyer, seigneur de la Tour.
Elle renonça à la succession échue et à échoir de ses père et mère, en faveur de son frère aîné, Gaston, à la condition que ledit Gaston et Odette BOUSMARD, sa mère, soient tenus de lui payer la somme de 1337 écus qui lui avait été promise par son contrat de mariage.
3) Marie, qui épousa Jean JOLY, sieur du Bois-Joly, procureur fiscal de la baronnie de Barbezieux. Elle reçut la promesse de sa mère de lui payer la somme de 552 écus, comme complément de sa dot.
4) Françoise, qui épousa François de PONTENIER, écuyer, sieur du Maine-Audebert.
Elle eut un procès avec son frère Gaston, prétendant avoir été lésée dans l'estimation d'un domaine qu'elle avait reçu en dot.

III) VIAUD Gaston, écuyer, seigneur d'Aignes.
Gaston eut un procès avec sa sœur Françoise, qui prétendait avoir été lésée dans l'estimation d'un domaine qu'elle avait reçu en dot.
Gaston et son père Jacques firent un échange de terres, prés, vignes, bois et maisons situés dans les paroisses d'Aignes et de Courgeac, avec Louise SIMONNIN, veuve de Jehan SACCART, Hélie JAY et Pierre DECOULOMBE, laboureurs.
Il épousa en premières noces le 8 janvier 1596 N. Le MERCIER, fille de Jacques, écuyer, seigneur de la Borde.
Gaston reçut une donation entre vifs par Jacques Le MERCIER, son beau-père, qui lui fit abandon d'une maison située en la paroisse Saint-André d'Angoulême, "en récompense des bons et agréables services qu'il avait reçu de son gendre".
Gaston épousa en secondes noces le 2 janvier 1606 Marguerite Le COMTE, fille de Jean, maréchal des logis de François, duc d'Alençon, frère des rois Charles IX et Henri III, gouverneur de Châteauneuf, et de Louise de VERGE, alias DUVERGIER.
En 1643, sa veuve, Marguerite Le COMTE, et Jean VIAUD, sieur de la Gautherie (Aignes et Puypéroux), son fils, firent un inventaire des biens meubles et immeubles dépendant de la succession.
De cette union naquirent :
  1) Galliot, qui suit.
2) Jean, qui fut baptisé le 30 juillet 1607. (Registres de Saint-Martial d'Angoulême)
3) Louise, baptisée le 23 novembre 1609. (Registres de Saint-Martial d'Angoulême)
4) Jean, baptisé le 27 novembre 1612. (Registres de Saint-Martial d'Angoulême)
5) Marguerite, qui fut baptisée à Saint-Martial d'Angoulême le 18 novembre 1623. (Registres de Saint-Martial d'Angoulême).
Elle épousa en premières noces en 1644, Samuel PAULTE, écuyer, seigneur de la Charbonnière en Chazelles; et en secondes noces Jean de MONTSERAND, écuyer, sieur des Souches et Govalet.

IV) de VIAUD Galliot, écuyer, seigneur d'Aignes et de la Vaure.
Il consentit une rente de 40 livres aux Ursulines de la ville d'Angoulême.
Demeurant à la Verrerie, paroisse de Ronsenac, Galliot fit une transaction avec Jean POINTET et Marie VERDEAU, sa femme, au sujet de la ferme de la métairie de Crézanne, alias Chez Crézanne, paroisse d'Aignes.
Galliot épousa le 2 juin 1649 Marguerite de CERTAIN (alias CERETINY), dame du Breuil d'Arces, fille de Pierre, écuyer, seigneur du Breuil, et de Marguerite ROUCHAUD. ( Marguerite se remaria le 3 juin 1692 avec Jacques JAY, écuyer, seigneur de Saint-Germain).
Blason d'alliance des familles de VIAUD et de CERETINY :
blason d'alliance des de Viaud et des Cérétani
Ecartelé, au 1 et 4 d'argent à trois roses de pourpre, tigées et feuillées de quatre feuilles de sinople, qui est de VIAUD,
au 2 et3 d'azur à la bande d'or chargée de trois chênes de sinople, qui est CERETINY.

(Archives du château de la Couronne)
De cette union naquirent :
  1) Joseph, qui suit.
2) Louise, baptisée le 11 août 1652 à Aignes et Puypéroux.
Elle épousa le 26 septembre 1677 à Ronsenac, Christophe de MANNY, sieur de Fleurie, fils de Jean, sieur de la Barre, et de Marie de FAYE.
3) Gaston Pierre, qui fut baptisé le 3 décembre 1657.
Il fut seigneur d'Aignes, le Breuil, de la Vaure et de Barret, et de la Vigerie de Talmont sur Gironde.
Gaston Pierre fut capitaine au régiment de Navarre, viguier de la ville de Talmont, lieutenant-colonel au régiment de Bigorre, chevalier du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem.
Un arrêt du parlement de Paris, lui signifia, ainsi qu'à son frère Joseph, une condamnation à payer les arrérages de rentes dus dans la paroisse de Chazelles, à François et Charles de ROYE de La ROCHEFOUCAULD.
A la requête de Gaston Pierre, et accompagné de Marguerite de CERTAIN, alors veuve de Galliot de VIAUD, de Pierre Anne Auguste César, comte de MASTIN, et de Louis Sylvestre, marquis de MASTIN, il démarra une procédure contre Jean GILLIBERT, curé de Fouquebrune, et Léonard GILLIBERT, sieur du Maine Bernier, qui avaient détourné le cours de la rivière de l'Inde (?), sur lequel Pierre Gaston de VIAUD possédait un moulin à blé et des prés.
Il épousa le 5 septembre 1695, à Aubeterre, Elisabeth Louise de BEAUMONT.
Gaston Pierre décéda le 31 mars 1728 à Aignes et Puypéroux, ayant eu pour enfant :
  a) Gabrielle Catherine, dame d'Aignes.
Elle épousa le 27 novembre 1718 à Angoulême, Philippe-Auguste MASTIN de NUAILLÉ, chevalier, seigneur du Courseau, en Aunis. Elle apporta en dot la seigneurie d'Aignes à son époux.
Après le décès de son père, Gabrielle Catherine signa un règlement avec sa mère, à propos de leurs droits respectifs sur la succession.
D'où descendance.
4) Jean Charles, baptisé le 29 décembre 1657.
5) François, baptisé le 16 octobre 1659.
6) Marguerite, baptisée le 22 décembre 1660.
Elle fut religieuse.
7) Françoise, baptisée le 16 décembre 1661.
8) Marie, baptisée le 3 septembre 1665.
9) Jean, baptisé le 25 mars 1669. Il décéda à l'armée.


V) de VIAUD Joseph, né vers 1660, écuyer, seigneur de la Charbonnière, et y demeurant.
Il eut la Charbonnière de Joseph PAULTE et de Marguerite VIAUD.
Un arrêt du parlement de Paris, lui signifia, ainsi qu'à son frère Gaston Pierre, une condamnation à payer les arrérages de rentes dus dans la paroisse de Chazelles, à François et Charles de ROYE de La ROCHEFOUCAULD.
Il aimait à ferrailler. Le 5 mars 1672, il tua à coup d'épée le sieur de Lussac. Blessé, et emprisonné à La Rochefoucauld, il s'évada le lendemain. Il fit à nouveau parler de lui, le 6 octobre 1695, où il fut l'objet d'une plainte, au lieutenant criminel de l'Angoumois, de la part de son voisin, le sieur de l'Echelle. Ce dernier se rendait à la messe en traversant les champs appartenant au sieur de la Charbonnière qui l'insulta et le menaça.
En 1706, excédés par le personnage, les paroissiens de Chazelles acceptèrent transitoirement de "rayer et biffer de leurs rôles", le sieur de la Charbonnière, mais "sous les protestations de le faire déclarer roturier, comme il l'était véritablement".
Il légua à Notre-Dame d'Obézine d'Angoulême, une rente annuelle de 2 livres 10 sols, pour un anniversaire à célébrer, le jour de la Saint-Louis, et de deux messes basses à dire, le lendemain et le surlendemain, pour le repos de son âme.
Le 4 décembre 1715, sa veuve fit faire l'inventaire des meubles par P. JEHEU. À signaler audit inventaire : un fusil à giboyer de bonne longueur, sur la platine duquel est gravé "Nougarède à Pranzac", et deux pistolets d'arçon sur les platines desquels est écrit "Puybarreau".
Joseph épousa le 11 février 1698, à Angoulême, Julienne Louise PICANT.
Il décéda le 7 septembre 1715 à Angoulême, ayant eu pour enfants :
  1) François, qui suit.
2) Jacques Joseph, né le 2 août, et baptisé le 4 septembre1703.
Il devint curé de Sigogne.
Jacques résigna cet office le 29 juillet 1765, en faveur de Jacques-Joseph MONTANSON du PLANTIER.
Après cette date, Jacques Joseph vendit, avec son frère François, seigneur de la Charbonnière, à Adrien CHÉRADE, seigneur de Marthon, différentes pièces de terre auparavant acquises des sieurs de LAMBERTIE, MÉTADRIE, et de Marie de La CROSE, veuve RAILLAT. Ces terres étaient des appartenances des villages du Grand Picard et de Chez Jamet, pour y établir une prairie.
Lui et son frère François vendirent également au comte de Montbron, la borderie du Grand Picard, pour la somme de 1600 livres.
Après l'achat du logis de la Couronne avec son frère François, seigneur de la Charbonnière, Jacques, qualifié de seigneur de la Couronne, fit un échange avec le seigneur de Marthon, d'une rente de 6 boisseaux, 5 mesures de froment et 5 boisseaux de seigle, contre un journal et un quart de pré situé dans la mouvance de la châtellenie.
Jacques Joseph décéda au logis de La Couronne, en Marthon, et fut inhumé dans le cimetière de Marthon le 17 octobre 1776.
3) Aimée, baptisée le 6 mars 1704.
4) Jean, baptisé le 2 mars 1708.
5) Louise, née vers 1709.
Elle resta célibataire, et décéda à La Couronne, à 78 ans, le 30 septembre 1787.

VI) de VIAUD François, né vers 1700, écuyer, seigneur de la Charbonnière.
Il acheta, avec son frère Jacques, ancien curé de Sigogne, en 1767, le logis de La Couronne en Marthon.
Lui et son frère Jacques, vendirent au comte de Montbron, la borderie du Grand Picard, pour la somme de 1600 livres.
Par contrat du 21 janvier 1754, reçu G JEHEU, François épousa à Magnac sur Touvre, Marguerite du LAU, fille de François, sieur de la Grange, et de Madeleine de CHAZELLES. Elle décéda à 37 ans, le 9 juin 1756. (La terre de la Charbonnière passa par héritage à la famille du LAU de l'AGE-BÂTON).
François acheta le 28 mars 1752, d'Anne PRADEAU et de son mari Annet (alias Anne) de CLARE, sieur de la Bastide (exempt de la maréchaussée du Limousin, demeurant à Mansle), le moulin de Chazelles, moyennant 1450 livres.
(*) (Cet Annet de CLARE était originaire de Beaulieu sur Dordogne. Ancien lieutenant au régiment Dauphin, il rejoindra la maréchaussée en 1733, et épousera Anne PRADEAU, fille de feu Nicolas, sieur du Mesnil Aubray (Actuellement le Mainaumai, à Saint-Adjutory).
François fut apparemment aussi violent que son père, car il tua lui aussi, à coup d'épée, aux environs de Saint-Germain de Montbron, en 1727, Claude ROUX, juge de Pranzac.
François décéda le 4 mars 1785 à Marthon, ayant eu pour enfants :
  1) Marie Louise, née le 30 avril 1755 à Chazelles.
Elle épousa par contrat de mariage du 26 août, puis le 3 septembre 1776, à Saint-Martial d'Angoulême, Pierre du MAS, écuyer, sieur de la Ruffignière (originaire d'Angoulême, paroisse Saint-André), fils de Michel, seigneur de la Touche, et de Marie Anne Jacquette de NOSSAY. (Antoine DORCIER).
Marie Louise décéda le Ier février 1828 à Marthon.
D'où descendance.
2) Laurent, jumeau de Thérèse, né et baptisé à Chazelles le 22 mai 1756, écuyer, seigneur de la Couronne (Marthon).
Il eut pour parrain Laurent Le BLANC, lieutenant des chirurgiens d'Angoulême, et pour marraine, Marie PENOT.
Le 26 août 1779, il vendit la mouvance féodale d'Hurtebise (alias Puypeset - Dirac), à Louis François Marie PÉRUSSE des CARS.
Laurent entra au régiment de Bassigny le 15 mai 1772, et devint lieutenant en second le 15 août 1779, lieutenant de chasseurs l'année suivante, premier lieutenant en 1785, et capitaine le Ier janvier 1791. Il fut chef de bataillon en 1793, et assista au siège de Mayence, où fut tué son neveu M. de La TOUCHE.
Nommé adjudant général, chef de brigade provisoire le 21 prairial an III, il devint général de brigade provisoire en l'an VIII.
Après avoir fait les campagnes du Rhin en 1792 et 1793, Laurent passa à l'armée de l'Ouest, où il fut grièvement blessé au siège de Cholet.
Il fut nommé gouverneur de la ville par le duc de RAGUSE. On le trouva, en l'an IV, dans la 14ème division militaire; en l'an VI, à l'armée d'Angleterre; en l'an VII, dans celle de Mayence et du Danube. Laurent servait à l'armée du Rhin, quand il fut confirmé dans son grade par le premier consul.
Mis en non-activité, il fut employé un an après avec un commandement dans la 9ème division militaire.
Le 19 frimaire an XII, Laurent fut nommé membre de la Légion d'Honneur, et commandeur de l'Ordre, le 25 prairial suivant.
Le 29 juillet 1806, mis à la disposition du vice-roi par le ministre de la guerre, il fut employé par le prince Eugène dans les provinces Illyriennes.
Il demanda sa retraire en novembre 1810, et l'obtint le 6 août 1811.
Laurent se retira alors dans son logis de La Couronne, en Marthon, où il décéda le 17 août 1836.
Personnage haut en couleurs, il rendit ses médailles à Napoléon.
3) Thérèse, jumelle de Laurent, qui resta célibataire.
Louise de La ROCHEFOUCAULD, demeurant au Couvent de l'Union Chrétienne, lui légua 2000 livres, le 30 juillet 1781.

- Abbé Adolphe MONDON : Notes historiques sur la baronnie de Marthon.
- Abbé Joseph NADAUD : Nobiliaire du Limousin.
- Jean-Paul GAILLARD et Bruno SÉPULCHRE : Article sur la Touche (Ligné), dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente - Librairie Bruno SÉPULCHRE.
- Philippe ORAIN : Article sur Hurtebise, alias Puypeset (Dirac), dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente - Librairie Bruno SÉPULCHRE.
- Association Promotion Patrimoine : Châteaux, manoirs et logis.

- Paul de FLEURY et Jules de La MARTINIÈRE : Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790.
- Gustave BABINET de RENCOGNE et Paul de FLEURY : Inventaire-Sommaire des Archives Départementales (de la Charente), antérieures à 1790.

- (*) renseignements fournis par Eric DUBRUEL.

- (*) renseignements généalogiques fournis par M. Antoine DORCIER.
- Généalogie Charente-Périgord : Généalogie sur Geneanet : https://gw.geneanet.org/charenteperigord?lang=fr&pz=jean&nz=durand&p=gaston&n=de+viaud
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