de TALLEYRAND |
De
gueules à trois lions d'or, armés, lampassés et couronnés
d'azur. Devise : Re Que Diou (Rien que Dieu, en patois périgourdin, ce qui signifie : Rien que Dieu, n'est au dessus de nous). |
Au milieu du XVIIIème siècle, la famille de TALLEYRAND possédait outre Chalais, les paroisses de Brie, Saint-Martial, Saint-Laurent des Combes, Saint-Félix, Curac, Sainte-Marie, Saint-Christophe, la Boisse (Montboyer), Rioux-Martin, Yviers, Sérignac, Sauvagnac, Révignac, Melac. Elle recevait l'hommage des seigneuries de Magézir et Château-Jollet (Montboyer), de Bellevue et Lamaud (Saint-Avit), de Poullignac, Cressac (La Genetouze), la Roche-Chalais, etc. Les princes de Chalais devaient eux-mêmes l'hommage à l'archevêque de Bordeaux. (Odette FAYE et Michel KAHN) |
Il s'agit du blason actuel de la famille de TALLEYRAND. Il ne paraît avoir été repris par les TALLEYRAND de GRIGNOLS-CHALAIS, que vers la fin du XVème siècle, lorsqu'ils prétendirent relever le titre de comte du Périgord. (Cercle Historique de Chalais). Le blason que cette famille portait avant semble être un écartelé d'argent et de sable (alias de gueules). |
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La généalogie de cette famille étant assez importante, seules les branches se rapportant à la Charente seront mentionnées. |
I) TALLEYRAND Boson Ier, né vers 1210, seigneur de Grignols (Dordogne). En 1243, il fut garant du traité que Saint-Louis fit avec Henri III, roi d'Angleterre. En 1245, son cousin Hélie VI, comte de Périgord, ratifia en sa faveur, la cession de la seigneurie de Grignols faite par son père Archambaud II. (Cercle Historique de Chalais). Il épousa vers 1250 Marguerite de Malemort. Une quittance signée par sa femme, en 1251, agissant pour son mari, signale que Boson se croisa : "le noble Boson de Grignols, alors au service de Dieu dans les pays d'Outremer". (Cercle Historique de Chalais). Il décéda après juillet 1251, ayant eu pour enfants :
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II) TALLEYRAND Hélie Ier, seigneur de Grignols. Il épousa en premières noces, Mabile de Blanquefort, fille d'Arnaud, seigneur de Blanquefort, et de Mabile de Blaye. De cette union naquit :
En 1243, Hélie reçut l'ordre de fournir "20 soldats et 20 servantes d'armes", ses frais étant évalués journellement à 60 sols sterlings payés par le roi d'Angleterre. Il reçut d'Edouard, gouverneur d'Aquitaine, fils aîné d'Henri III, et futur roi d'Angleterre sous le nom d'Edouard Ier, la lette suivante :" "Sachez que nous avons promis et promettons de bonne foi, à notre cher et fidèle Hélie de Chalais, que nous le pourvoirons de 50 livres pour les annuités restantes des terres, à perpétuité pour lui et ses héritiers, et ce en lieu convenable pour nous et pour lui, dans trois semaines à dater des présentes, après notre retour de Gascogne..." (Cercle Historique de Chalais). Hélie succéda à son beau-père Olivier de Chalais, comme seigneur de Chalais, après 1263 Il décéda entre août 1293 et 1295, ayant eu pour enfants de cette seconde union :
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III) TALLEYRAND Raymond, né vers 1280, chevalier, seigneur de Grignols et de Chalais. Le 22 octobre 1305, il épousa Marguerite de Beynac, fille d'Adémar, seigneur de Beynac, et de Rambourne d'Estissac. Il parut comme seigneur de Chalais en 1326, 1337, 1339 et 1341. Le 9 octobre 1339, il traita dans une charte avec les paysans ou "mansionnaires" de sa châtellenie de Chalais. La châtellenie ou baille de Chalais formait une partie importante du domaine des seigneurs de Grignols. Elle avait été démembrée de la baille de La Roche avant 1339 (la Roche-Chalais - Dordogne).La Roche avait perdu peu à peu, au profit de Chalais, les avantages qui constituaient sa prééminence. Dans cette charte, Raymond installa 5 sergents à Chalais et deux à la Roche. (Cercle Historique de Chalais). Il servit dans les guerres de son temps, ayant sous ses ordres 9 chevaliers et 25 écuyers. Il soutint toujours le roi de France. (Cercle Historique de Chalais). Germain DEMAY, dans son inventaire des sceaux de la collection Clairambault, à la bibliothèque nationale, signale deux sceaux armoriés attribués à Raymond TALLEYRAND.
Il décéda après 1341, ayant eu pour enfants :
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IV) TALLEYRAND Boson III (dit la Tierce Foi), né en 1306, seigneur de Grignols et de Chalais. Il servit aux côtés de son père dans les guerres du Périgord, ayant sous ses ordres un chevalier et 6 écuyers. (Cercle Historique de Chalais). La petite seigneurie de Château-Jollet (Montboyer), lui fut donnée en apanage par son père. Elle ne comprenait que le château et les terres le reliant au moulin du même nom. (Odette FAYE et Michel KAHN). En 1363, il rendit hommage au Prince de Galles, comme duc d'Aquitaine, en l'église Saint-Front de Périgueux. Quand Charles V reprit aux Anglais le château de Magezir (Montboyer), Boson en obtint la garde et ne voulut pas le rendre à son propriétaire. Il le fit démanteler, mais fut condamné à le réparer par le duc de Bourbon. En 1376, le maréchal de Sancerre prit Saint-Astier (Dordogne), s'empara du château de Grignols et fit prisonnier Boson, qui dut faire sa soumission au roi de France. (Cercle Historique de Chalais). Il épousa Barrane de Castelnaud, (alias Battana), dame de Berbiguières (Dordogne), née vers 1310, fille d'Hugues, seigneur de Berbiguières. Il décéda après 1376, ayant eu pour enfants :
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V) TALLEYRAND Hélie III, né vers 1345, chevalier, seigneur de Grignols et de Chalais. Il fut nommé dans le testament de son père, datant de 1365. Parvenu à la chevalerie en 1377, il participa à la campagne de Flandre et assista à la bataille de Rosbecque en 1382. Comme conseiller et chambellan du roi Charles VI, il intervint en faveur de son cousin Archambaud V le Vieux, contre lequel il fit suspendre les hostilités. Après la démolition du fort de la Rolphie en 1391, il se rendit "pleige" (caution), pour les habitants qui y restèrent. (Cercle Historique de Chalais). Il épousa Assalide de Pommiers (née vers 1350, décédée après 1390), fille de Sanche et de Jeanne de Fronsac. Germain DEMAY, dans son inventaire des sceaux de la collection Clairambault, à la bibliothèque nationale, signale deux sceaux armoriés attribués à Hélie TALLEYRAND.
Il fit son testament en 1400, et avait eu 6 enfants, dont :
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VI) de TALLEYRAND François, né en 1385, seigneur de Grignols, Chalais, la Roche-Chalais (Dordogne), vicomte de Fronsac. Il fut le premier à prendre le titre de prince de Chalais. Echanson du roi en 1401, chambellan du duc de Bourgogne en 1402, il devint chambellan du roi et chevalier en 1408. En 1408, il fut nommé gouverneur du château de Talmont (Charente-Maritime), puis en 1413, capitaine et gouverneur de La Rochelle. En 1414, il participa avec Charles VI au siège de Compiègne, et l'année suivante, il se signala dans un combat d'armes contre des nobles portugais. Ce combat fut livré entre trois chevaliers français et trois chevaliers portugais, et eut lieu à l'occasion de l'arrivée des ambassadeurs du roi Henri V à Paris, pour la demande en mariage pour leur roi, de la fille de Charles VI, Catherine. (Cercle Historique de Chalais). Il décéda avant 1453, sans laissé de testament, et avait eu de son union avec Marie de Brabant (fille de Pierre Clinet et de Marie de Namur) :
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VII) de TALLEYRAND Charles, seigneur de Chalais, Grignols, Fougeyrolles, et vicomte de Fronsac. Il fut créé chevalier après la prise de Fronsac en 1451, et ajouta à ses titres, celui de seigneur de Fougeyrolles. En 1457, il signa un traité de paix avec le seigneur de Château-Jollet, et en 1460, il conclut un accord avec le seigneur de Montboyer, pour l'hommage de Magezir et de la Boisse. (Cercle Historique de Chalais). Il testa en 1469, où il donna la moitié en indivis de la principauté de Chalais à Jean et Forton, dont ils étaient tenus de faire hommage à Pierre, leur frère aîné. Au cas où Pierre décédait, Jean devenait son successeur, et devait délaisser le quart de Chalais à Forton. (Ce qui arriva car Pierre décéda avant son père sans héritier). Il fut en procès en 1473, avec son frère Clinet, puis à nouveau en 1486. A cette dernière date, il céda à son frère la Roche-Chalais, Saint-Aigulin, etc., sous réserve d'hommage et respect à la baronnie de Chalais. En 1484, il régla la succession de ses parents, avec son frère Clinet. (Cercle Historique de Chalais). D'une première union inconnue, il eut pour enfants :
Il décéda avant le 29 juillet 1468, ayant eu de cette seconde union :
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VIII) de TALLEYRAND Jean, prince de Chalais, seigneur de Grignols, Fougeyrolles, et de Montagrier, vicomte de Fronsac, connu sous le nom de M. de Grignaux, ou de Grignols. Il fut chambellan à la cour de Charles VIII, premier maître d'hôtel, et chevalier d'honneur de la reine Anne. Nommé gouverneur de la Réole, il fut également capitaine de Bordeaux. Il tint une place prépondérante à la cour de 1473 à 1514, et parlais anglais, espagnol, italien et suédois. (Cercle Historique de Chalais). Le roi le chargea de nombreuses missions, entre autres en Périgord en 1477, où il se fit l'interprète auprès du roi Charles VIII, des doléances de la commune de Périgueux, et lui évita l'imposition. Le 22 septembre 1478, il épousa Marguerite de La Tour d'Oliergues, fille d'Annet, seigneur d'Oliergues, et d'Anne de Beaufort de Turenne, vicomtesse de Turenne. Elle fut gouvernante des princesses, filles de la reine Anne. Il fut désigné pour représenter la noblesse du Périgord aux Etats-Généraux, réunis à Tours. En 1501, il prit possession de la charge de capitaine du château du roi à Bergerac. (Cercle Historique de Chalais). Il décéda entre 1521 et 1525, ayant eu pour enfants :
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IX) de TALLEYRAND François, prince de Chalais, seigneur de Grignols, et de Fougeyrolles. Il fut à la bataille d'Agnadel en Italie en 1509. Le 30 avril 1518, il épousa sa cousine Gabrielle de Salignac, fille de Bertrand, seigneur de Salignac, et d'Isabeau de TALLEYRAND. Avec sa femme, il entreprit la restauration du château de Chalais. (Cercle Historique de Chalais). Il décéda avant 1557, ayant eu 4 enfants, dont :
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X) de TALLEYRAND Julien, prince de Chalais, seigneur de Grignols et de Fougeyrolles. Le 18 juillet 1540, il épousa Jacquette de La Touche, fille de François, seigneur de la Touche et de la Faye, et de Françoise de l'Isle. En 1569, il fut accusé de "crimes de lèse-majesté humaines et divines, bandols (actes de banditisme), voleries, boute feux et autres crimes et délits", par le procureur du roi. (Cercle Historique de Chalais). Il fit son testament le 8 juillet 1564, où il nomma Daniel, son fils unique, pour son héritier universel. Il y déclara qu'il avait aussi 10 filles. Il décéda après 1575, ayant eu pour enfants :
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XI) de TALLEYRAND Daniel, prince de Chalais, et de Grignols, et seigneur de Fougeyrolles. Le 31 octobre 1587, il épousa à Excideuil (Dordogne), Françoise Jeanne de Lasseran-Massencôme-Monluc, fille de Blaise, maréchal de France, et d'Isabeau de Beauville. (Devenue veuve, elle épousa en secondes noces François de Péruse, comte d'Escars). (Cercle Historique de Chalais). Au décès de son père, elle reçut de sa mère (Isabeau de Beauville), le château d'Excideuil (Dordogne), et le transmit à son mari. Ayant gagné les faveurs de Louis XIII, en 1613 Daniel vit la châtellenie de Grignols érigée en comté, et la terre d'Excideuil, en marquisat. (Cercle Historique de Chalais). Il participa au siège de Montauban, aux côtés du duc d'Epernon. (Cercle Historique de Chalais). Il décéda en 1618, ayant eu pour enfants :
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XII) de TALLEYRAND Henri, né en 1599, prince de Chalais. Dès l'âge de 8 ans, il fut compagnon de jeunesse de Louis XIII. Il fut élevé dans le premier cercle de l'intimité royale, celui des favoris et des princes de sang. Sa mère sacrifia alors une part importante du patrimoine familial pour lui acheter, alors qu'il avait 20 ans, la charge de Grand Maître de la garde-robe du roi. Il intégra les armées royales et participa aux campagnes de 1621-1622 contre les protestants. (Association généalogique de la Charente, bulletin 151, septembre 2015). Le 4 décembre 1623, il épousa Charlotte de Castille-Monjeu, (née vers 1605, décédée en 1659), veuve du marquis de Charny, fille de Pierre, seigneur de Blanc-Buisson, et de Charlotte Jeannin. Il eut aussi pour maîtresse Marie de Rohan-Guéméné, demoiselle de Montbazon, (née avant 1592, décédée en 1679), fille de Louis, duc de Montbazon, et de Madeleine de Lenoncourt. Il se laissa entrainer par celle-ci à l'été 1626, dans la première des nombreuses conspirations que Richelieu eut à réprimer, et qui prit le nom de "Conspiration de Chalais". L'occasion de cette conspiration était le projet de mariage qu'avaient formé Louis XIII et Richelieu, entre Monsieur, frère du roi (Gaston de France), et Mademoiselle de Montpensier. Gaston, poussé par son gouverneur le maréchal d'Ornano, ne voulant pour rien au monde épouser cette riche héritière. A l'été 1626 donc, Marie de Rohan s'attacha les services du comte de Chalais, gentilhomme jusque là apprécié de Louis XIII. Le but avoué était l'assassinat de Richelieu, et peut-être la destitution de Louis au profit de Gaston. Mais tous ces princes étaient d'un caractère très versatile. Le secret fut éventé à cause de querelles privées, et Richelieu sévit avec l'appui de Louis XIII, pour sauver sa situation personnelle. Gaston confessa tout de suite sa faute et livra tous ses complices. Cependant, seul Henri de TALLEYRAND, dit Chalais, fit les frais de la conspiration. Il fut arrêté et fut jugé à Nantes et condamné à la décapitation. Par solidarité, ses anciens complices dissuadèrent le bourreau de faire office. Ce fut alors que l'on prit pour faire le bourreau un condamné à mort gracié pour l'occasion. Henri monta sur l'échafaud le 18 septembre 1626, (on trouve aussi le 19 août) accompagné de sa mère Françoise de Montluc. Il baisa la croix que lui tendit le confesseur. Le bourreau occasionnel lui banda alors les yeux, et alors qu'il lui posa la tête sur le billot, le condamné lui l'implore "de ne pas le faire languir". Il rata ses premiers coups. Au 20ème coup de hache, Henri était encore vivant. Il en fallu en tout 29. Dans un geste d'apaisement, Louis XIII fit grâce de l'écartèlement promis au supplicié, et fit remettre son corps à sa mère. Il renonça aussi à confisquer les biens d'Henri. Le château de Chalais fut épargné et tous les autres biens furent conservés par la famille. En expiation des fautes de son fils, sa mère, Françoise de Montluc, décida de faire restaurer de ses deniers, l'église Saint-Martial de Chalais, détruite pendant les guerres de religion. Elle fonda à ses abords le couvent des Augustins. De son union avec Charlotte de Castille-Monjeu, naquit une fille :
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Branche cadette : |
XII) de TALLEYRAND Charles, prince de Chalais, comte de Grignols, baron de Beauville, et marquis d'Excideuil. Le 22 février 1637, il épousa Charlotte de Pompadour, fille de Léonard Philibert, vicomte de Pompadour, chevalier des ordres du roi, lieutenant-général en Limousin et conseiller d'état; et de Marie Fabry. Il fut chargé par Louis XIII d'une mission diplomatique en Russie et en Turquie. (Cercle Historique de Chalais). De cette union naquirent :
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XIII) de TALLEYRAND Jean, né vers 1640, prince de Chalais, marquis d'Excideuil. D'abord ecclésiastique, connu sous le nom d'abbé de Périgord, il en quitta l'habit au décès de son frère Adrien Blaise, et prit le titre de prince de Chalais. Le 12 février 1676, il épousa Julie de Pompadour, (née en 1651, décédée le 30 mars 1741), fille de Philibert Félix, marquis de Laurière et de Rys, baron de Nontron, et de Catherine de Sainte-Maure Montausier. Elle décéda le 30 mars 1741. (Cercle Historique de Chalais). Lui même était déjà décéda depuis 1731 à Chalais, où il fut inhumé dans l'église. (Cercle Historique de Chalais). De son union avec Julie étaient nés :
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XIV) de TALLEYRAND Louis Jean Charles, né en 1677, comte de Chalais, marquis d'Excideuil. Il servit d'abord dans la marine, et fit plusieurs campagnes sur mer en qualité d'enseigne, puis de lieutenant de vaisseau, et enfin de capitaine de frégate. En 1711, sa tante la princesse des Ursins, l'appela en Espagne, où il fut nommé exempt des gardes flamandes avec brevet de colonel. L'année suivante, il fut nommé au grade de brigadier à la demande du duc de Vendôme. (Cercle Historique de Chalais). En 1714, alors qu'il participait au siège de Barcelone, il fut rappelé par Philippe V, roi d'Espagne, et envoyé auprès de Louis XIV, pour négocier son mariage avec la princesse de Parme. A son retour, il fut nommé Grand d'Espagne de la première classe, par diplôme du Ier octobre 1714. Cependant Louis XIV lui fit préciser que ce titre ne lui serait reconnu qu'à condition de ne plus revenir en France, et de se résoudre à ne jouir "d'aucun rang ni honneurs". (Cercle Historique de Chalais). Revenu à Madrid après la disgrâce de sa tante, il reçut cependant en novembre 1722 des lettres patentes de Louis XV, lui permettant d'accepter la Grandesse d'Espagne. Il fut nommé gouverneur du Haut et Bas Berry, en 1737. (Cercle Historique de Chalais). Le 12 décembre 1722, il épousa Marie Françoise de Rochechouart de Mortemart, (née en 1686, décédée au château de Chalais, le 18 janvier 1771), dame du palais de la reine, veuve de Michel Chemillard, duc de Cany, et fille de Louis, duc de Vivonne, et de Marie Anne Colbert de Seignelay. Le couple vivait à l'hôtel de Chalais, rue Saint-Dominique, faubourg Saint-Germain, à Paris. (Cercle Historique de Chalais). Elle acheta le 26 décembre 1725, la seigneurie de Salles et Genté. (Jean-Paul GAILLARD). Il décéda au château de Chalais le 24 février 1757, ayant eu pour enfants :
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Branche de GRIGNOLS, devenu de TALLEYRAND-PÉRIGORD : |
XII) de TALLEYRAND André, comte de Grignols, vicomte de Fronsac, seigneur de Beauville et de Fougeyrolles. Henri de Bourdeilles, gouverneur du Périgord, aidé d'André, organisa de fréquentes battues pour s'emparer des révoltés de la seconde révolte des croquants, mais elles furent sans succès, car des sonneries d'alertes venant des clochers des villages prévenaient les croquants qui se dispersaient. C'est alors qu'en 1641, le régiment de Ventadour fut lancé contre eux dans la forêt de Vergt. André, qui était colonel depuis 1640, d'un régiment de 20 compagnies de 100 hommes, usa d'un subterfuge au cours de la bataille. Il fit prendre ses habits à l'un de ses pages, mais celui-ci fut tué, et lui-même fut blessé. (Cercle Historique de Chalais). Pendant la Fronde, André se montra fidèle à la cause du jeune roi Louis XIV. (Cercle Historique de Chalais). Le 2 décembre 1639, il épousa Marie de Courbon-Bénac, fille de Jacques, marquis de la Roche-Courbon, et de Marie Tizon. Veuve, elle résida au château de Beauséjour, et à son décès en 1681, fut enterrée à Grignols. (Cercle Historique de Chalais). Il décéda après 1663, ayant eu pour enfants :
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XIII) de TALLEYRAND Adrien, né vers 1640, comte de Grignols, baron de Beauville et de Beauséjour. Il accompagna Louis XIV au siège de Lille. En 1665, il fit hommage au roi de son comté de Grignols. (Cercle Historique de Chalais). Le 8 septembre 1668, il épousa Marie de Jaubert de Saint-Gelais, (décédée le 13 septembre 1705 à Bordeaux), fille de Gabriel Claude, comte de Boursac, et d'Anne d'Afflis, baronne de Longueville. Il décéda avant 1705, ayant eu pour enfants :
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XIV) de TALLEYRAND Gabriel, né vers 1671, et baptisé le 5 septembre 1673, comte de Grignols, de Beauville et de Saint-Séverin. Page de la grande écurie en avirl 1688, il fut nommé colonel au régiment de Clairfontaine. Le 25 mai 1704, il épousa Marguerite de Taillefer, (née le 13 novembre 1690, décédée en 1713), dame de Mauriac, fille de Daniel Grimoard, seigneur de Mauriac, et d'Henriette d'Aubusson de La Feuillade. Il décéda en 1714 à Barcelone (Espagne), ayant eu pour enfants :
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XV) de TALLEYRAND Daniel Marie Anne, né en août 1706, comte de Grignols et de Mauriac, marquis de Talleyrand. Il fut menin (gentilhomme affecté particulièrement à la personne du Dauphin), brigadier des armées du roi, puis fut nommé colonel des régiments de Saintonge et de Normandie. (Cercle Historique de Chalais). En 1725, il épousa en premières noces Marie Guyonne de Rochefort-Théobon, (née vers 1697, décédée avant 1754), fille de Charles Bordeaux, marquis de Théobon, et de Marie Antoinette de Pons Saint-Maurice. De cette union naquit :
Il fut tué le 9 mai 1745 au siège de Tournay, par l'explosion d'un baril de poudre. (Cercle Historique de Chalais). De sa seconde union étaient nés :
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XVI) de TALLEYRAND-PÉRIGORD Gabriel Marie, né le 9 octobre 1726, comte de Grignols et prince de Chalais (à partir de 1757). Le 28 octobre 1743, il épousa Marie Françoise Marguerite de TALLEYRAND, dite Mademoiselle de Périgord, marquise d'Excideuil, (née en 1727), fille de Jean Charles, comte de Chalais, et de Marie Françoise de Rochechouart de Mortemart. Son beau-père Jean Charles de TALLEYRAND lui obtint le droit de s'appeler comte de Périgord, par permission du roi. Il fut de ce fait le premier à se nommer de TALLEYRAND-PÉRIGORD. Par ce mariage qui unit les deux branches de Talleyrand, il fut mis en possession au décès de son beau-père (1757), du titre de prince de Chalais et de la Grandesse d'Espagne. (Cercle Historique de Chalais). Officier, il participa à presque toutes les campagnes de 1741 à 1780. Au siège de Berg-op-Zoom, il présenta au roi les drapeaux de la garnison qu'il venait de prendre aux ennemis. En 1748, il commanda devant Maëstricht. Menin de Monseigneur le Dauphin en 1749, il fut également nommé gouverneur de Bourges et d'Issoudun en 1753. Il fit partie de l'armée d'Allemagne et contribua aux prises de Minden et de Hanovre. Maréchal de camp en 1761, il fut plus tard commandant en chef en Languedoc et gouverneur général de Picardie en 1770. Il eut le grade de lieutenant-général en 1780. Le 5 août 1760, la métairie, le domaine et les forêts, appelés "à la forêt de la Jarige", étaient la propriété du prince de Chalais. (Odette FAYE et Michel KAHN). Lui et sa femme résidaient habituellement à l'hôtel de Chalais, à Paris. Pendant la Révolution, ils n'émigrèrent pas, mais furent étroitement surveillés dans leur résidence, et leurs biens placés sous séquestre. Leurs fils, frères et neveux ayant émigrés, ils élevèrent leur petit-fils Augustin Marie. Outre la principauté de Chalais, ils étaient dits aussi en possession du domaine de la Magdeleine en Salles d'Angle. (Abbé Pierre BUREAU). Prévenu d'émigration, inscrit, puis rayé de la liste des émigrés par arrêté du directoire exécutif du 13 Thermidor an IV, il fut mis en état d'arrestation à la prison de la Force, le 4 octobre 1793, par ordre du comité de sureté générale de la Convention, à l'âge de 66 ans, comme suspect et par mesure de sureté générale. Il décéda à Paris le 18 Brumaire an VI. (1797) (Abbé Pierre BUREAU). En 1795 eut lieu un inventaire des biens de Chalais. (Cercle Historique de Chalais). De son union avec Marie Françoise étaient nés :
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XVII) de TALLEYRAND-PÉRIGORD Hélie Charles, né le 3 août 1754 à Versailles (Yvelines), prince de Chalais. Il fut pair de France, et fut nommé lieutenant général des armées. Le 28 janvier 1778, il épousa Marie Caroline Rosalie de Baylens, (née le 5 janvier 1760 à Paris, décédée en février 1828), fille de Charles Léonard, marquis de Poyanne, et de Charlotte Louise du Bois de Fiennes. Il émigra à la Révolution, et fut maréchal de camp dans l'armée de Condé. Il rentra en France dès 1800. Il fut rayé définitivement de la liste des émigrés, par arrêté des consuls du 3 Thermidor an IX. (Abbé Pierre BUREAU). A la Restauration, il fut nommé lieutenant-général des armées du roi. Le 4 juin 1814, il fut créé par le roi Louis XVIII, pair de France, avec le titre de duc de Périgord. (Cercle Historique de Chalais). Il décéda le 31 janvier 1829, ayant eu pour enfants :
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XVIII) de TALLEYRAND-PÉRIGORD Augustin Marie Hélie Charles, né le 10 janvier 1788 à Paris, duc de Périgord, prince de Chalais, comte de Grignols, marquis d'Excideuil, pair héréditaire, et qualifié de Grand d'Espagne. Il fut nommé maréchal de camp, et breveté chevalier de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur. Le 24 juin 1807, il épousa Apolline Marie Nicolette de Choiseul-Praslin, (née en 1789), fille de César Hippolyte, comte de Choiseul, et de Louise Joséphine de Choiseul d'Esquilly. En 1809, il entra dans l'armée impériale et devint aide de camp du général Nansouty. Il fit les campagnes de Wagram (1809-1810), de Russie (1812) et de France (1814). Colonel en 1815, maréchal de camp en 1816, il devint par la suite gentilhomme de la Chambre, et succéda à son père à la pairie en 1829. Il décéda le 11 juin 1879 à Paris, ayant eu pour enfants :
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XIX) de TALLEYRAND-PÉRIGORD Hélie Louis Roger, né le 23 septembre 1809 à Paris, prince de Chalais, duc de Périgord. Il entra en 1825 dans une école militaire appelé l'école des Pages. En 1830, il participa à l'expédition d'Algérie. Le 28 février 1832, il épousa Elodie Pauline Victorine de Beauvilliers, (née en 1811, décédée en 1835), fille de Raymond François, duc de Saint-Aignan, et de Emma Nathalie Victurnienne de Rochechouart de Mortemart. Dans son testament, il légua ses biens de Chalais, Beauséjour, Mareuil, Excideuil, etc, à l'hôpital de Chalais, "pour que dans le château, disposé en conséquence, y soient reçus des vieillards au dessus de 60 ans, hommes et femmes, mariés et célibataires, originaires des communes sur lesquelles sont situés les biens donnés". (Cercle Historique de Chalais). Il décéda le 6 avril 1883 à Paris, ayant eu pour enfant :
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Branche de PUYDENELLE (Champniers) Sans jonction : |
De gueules à trois lions rampants d'or, armés, lampassés et couronnées d'argent, deux affrontés et un en pointe. (Robert SIMONNAUD - Champniers sous l'ancien Régime - Tome I) |
- de TALLEYRAND de GRIGNOLS François. Il épousa Catherine de Montaigut, fille de Gilles, sieur de Puydenelle. Il semble qu'il vivait à Puydenelle depuis 1562. Après avoir passé deux contrats de cession en 1560 et 1562, il devint après l'héritage de son épouse en 1593, sieur de Puydenelle. (Le 13 octobre 1593, il y eut partage des biens de Gilles de Montagut, dernier seigneur de cette famille, entre ses trois filles, Marguerite, Jeanne et Catherine. Catherine hérita de Puydenelle). (Robert SIMONNAUD) |
- de TALLEYRAND de GRIGNOLS Antoine, sieur de Puydenelle. Il était ou bien le fils, ou bien un frère de François, cité précédemment. Le 7 janvier 1600, il y eut une sentence du sénéchal d'Angoulême, entre Antoine, (soi-disant seigneur de Sigogne en Champniers), et François Desages, sieur de Macqueville. Il épousa le 28 février 1580, Sidoine, alias Sidonie Guy, de la famille des seigneurs du Breuil de Champniers. En 1618, demeurant dans son "hôtel du Puydenelle", il l'échangea contre la métairie des Deffands et la moitié du fief de Ruelle, à son fils Jean. (Robert SIMONNAUD) Antoine et Sidonie avait eu pour fils : |
- de TALLEYRAND de GRIGNOLS Jean, sieur de Puydenelle. Il épousa le 5 octobre 1616, Marie Baron. Du 16 janvier au 2 mars 1618, Jean, sa femme, et Philippe Baron, transportèrent à titre d'échange, à Antoine de TALLEYRAND et Sidonie Guy, "la métairie des Deffands, la moitié par indivis du fief de Ruelle, et reçurent "l'hôtel du Puydenelle", divers prés, mas et terres, la moitié des cens et rentes sur les maisons de la ville et des faubourgs d'Angoulême, la moitié du droit des nombres (?) dû à raison des pourceaux tués et mis en vente par les bouchers d'Angoulême; et réglant la façon de porter les hommages dus à cause des fiefs en question". Le 22 août 1622, il fournit un aveu à Antoine de La Rochefoucauld, évêque d'Angoulême, pour le fief de Sigogne en Champniers. (Robert SIMONNAUD). Il semble que Jean et Marie eurent pour fils : |
- de TALLEYRAND de GRIGNOLS Pierre, sieur de Puydenelle et de Sigogne. Il fut enregistré dans l'armorial général de la France de Charles d'Hozier, à la généralité de Limoges, avec le blason de fantaisie ci-dessous :
Il tenait le fief du Puydenelle, de sa Majesté le Roi, au devoir de 8 sols, 4 deniers d'achaptement. (Robert SIMONNAUD) Pierre eut de nombreux démêlés avec son violent voisin et cousin Jacques Guy, du château du Breuil de Champniers, cependant lui-même était loin d'être un saint... Le 18 janvier 1658, le procureur du roi à Angoulême, énuméra dans ses remontrances tous les crimes dont "Puydenelle" était accusé : " Accompagné de ses valets, Puydenelle s'était mis en devoir d'assassiner le curé de Champniers, la première fois sur le chemin d'Angoulême, et la seconde fois sous la halle de Champniers. De dessein prémédité, avec ses satellites, jusqu'au nombre de 50 ou 60 personnes, il était entré chez son oncle pour le faire brûler en sa maison. Il était allé nuitamment en la maison des frères Fromentin, au Pont de Churet, pour les assassiner, accompagné de plusieurs complices armés et masqués. Il s'était saisi des deux frères, et les avait conduits par force et violence dans sa maison de Puydenelle où il les avait enfermés dans sa cave, les fers aux pieds, pendant trois jours, sans leur donner à boire ni manger. Et ils ne furent libérés que par ordre du gouverneur d'Angoumois, sans quoi ils auraient péri de faim. Il avait tellement battu et excédé Jacques Angibaud de Viville, qu'il était perclus de tous ses membres, gisant au lit et incapable de pouvoir jamais gagner sa vie. Il avait excédé la veuve de Jean Desmoulins, âgée de 72 ans, son fils et sa fille, dans le plantier de la Garde, que desdits coups, ladite veuve et sa fille en étaient peu de temps après décédées, et le fils demeuré en langueur jusqu'à son décès qui venait d'arriver. Il allait prendre et faisait prendre d'autorité privée par ses valets et satellites, les paysans des villages circonvoisins de sa demeure, dans leurs maisons ou à leur travail, les contraignaient à coups d'épées et de bâtons d'aller travailler pour lui, en avait blessé plusieurs et emprisonné les autres dans les latrines de sa maison. Il avait débauché et rendu enceintes toutes ses servantes domestiques et, en outre violer la femme du nommé Chenillon, son voisin, en sa présence, après l'avoir attaché avec des cordes à la grille de l'une des fenêtres de sa maison, et ensuite l'avait emprisonné dans les basses-fosses de sa maison. Il était aussi allé, assisté de ses valets, nuitamment, au village de la Garde, rompre et briser les portes et fenêtres de la maison d'Hélie Thouard. En laquelle étant entré, il avait violé sa femme, en sa présence, après l'avoir attaché à la quenouille de son chalit, sans qu'aucuns de ses voisins n'aient osé le secourir, de crainte d'être tués à coups de fusils et d'épée, les valets tirant incessamment sur eux lorsqu'ils voulaient sortir de leurs maisons..." A tous ces crimes, le procureur du roi en ajoutait plusieurs autres : "enlèvements de filles, mariages nuls et clandestins qu'il faisait faire par le nommé Xaintre, curé de Saint-Groux, son confident et ami, lequel il avait fait pourvoir en ladite cure". (Gabriel DELAGE - Emotions populaires en Angoumois). En 1692, il était encore vivant et résidait toujours à Puydenelle, cependant, il décéda peu de temps après. (Robert SIMONNAUD). Il eut pour enfants, au moins :
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- Cercle Historique de Chalais : Chalais, son canton, ses princes, les Talleyrand-Périgord - 1970. (Ce cercle, était dirigé au moment de la rédaction de cet ouvrage, par le docteur LACAMOIRE, et composé de Messieurs BODET, DOURNOIS, FABVRE, NADAUD, NICOLAS, PELLET, l'abbé RIPOCHE, et ROCHER J.C). - Germain DEMAY : Inventaire des sceaux de la collection CLAIRAMBAULT, à la bibliothèque nationale - 1885. - Charles d’HOZIER : Armorial général de la France, généralité de Limoges et de Guyenne. - Robert SIMONNAUD : Champniers sous l'ancien Régime - Tome I. - Abbé Pierre BUREAU : Les émigrés charentais. - Odette FAYE et Michel KAHN : articles sur le château de Chalais, la Motte de la Forêt (Sainte-Marie de Chalais), la Borie (Chalais), Pont de Corps (Médillac), Château-Jollet (Montboyer), la Boisse (Montboyer), dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente - Librairie Bruno Sépulchre. - Jean-Paul GAILLARD : article sur le château de Salles d'Angles, dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente - Librairie Bruno Sépulchre. - Christian GILLET : article sur Puy de Nelle (Champniers), dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente - Librairie Bruno Sépulchre. - Base collaborative PIERFIT sur Geneanet : http://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=helie&n=talleyrand&oc=2 - Base ROGLO sur Internet : Famille de TALLEYRAND : http://roglo.eu/roglo?lang=fr;i=5054793 |