REGNAULD
de TAPONNAT

blason de la famille Regnauld de Taponnat
D'argent aux trois canes (sarcelles) de sable, becquées de gueules, celles du chef affrontées.
(Chérin, Noveau d'Hozier)
Henri Jougla de Morenas : Grand Armorial de France.
Il a souvent été donné à cette famille le blason suivant : "D'azur à trois pommes de pin versées d'or". Je pense qu'il s'agit d'une erreur, car ce blason est celui de la famille REGNAULD de VILLOGNON.
Famille huguenote de la riche bourgeoisie de La Rochefoucauld, tenant négoce Porte de Marillac, anoblie en 1697, et maintenue noble en 1715 et 1721.
Preuves pour le service en 1784.

Nom isolé :

- REGNAULD Jean, sieur de la Joutardière.
Il accompagna Gourville en Hollande en 1668, alors que sa fille effectua un mariage protestant.
(Jacky Merle - article sur le logis de Taponnat).


Filiation suivie :
I) REGNAULD Claude, sieur de Lamirande (Rancogne).
Le 20 octobre 1610, par contrat de cession, il acheta le fief de la Prébautière (alias Prébôtière, Prébostière) - ancien nom de Taponnat.

II) REGNAULD Léonard, sieur de Taponnat.
Le 9 septembre 1623, Claude Sainte-Maure lui substitua les droits et privilèges seigneuriaux qu'il possédait dans la paroisse de Taponnat et autres, suivant un dénombrement du 4 décembre. Il reconnut et approuva alors Léonard comme étant actuellement dans son fief de la Prébostière, dans la seigneurie de Taponnat.
Léonard reconnut alors tenir du haut et puissant seigneur duc de La Rochefoucauld, le fief de Taponnat, avec droit de fuye et de garenne, de chasse et de pêche, etc.
Il rendit un dénombrement de la maison noble, anciennement appelée de la Prébôtière, et présentement de Taponnat, à François V de La Rochefoucauld, à cause de son duché.
Le 28 mai 1684, Daniel de Rançon et Françoise Chenevière, comme mari de François de Rançon, lui fournirent le dénombrement du fief de la Bourdelière (Taponnat).
(Jacky Merle - article sur la Bourdelière de Taponnat).
Il eut pour enfant, au moins :
III) REGNAULD Mathieu, écuyer, seigneur de Taponnat.
Le 21 octobre 1684, il rendit un hommage lige, pour son père "vieux et indisposé", qui ne pouvait se déplacer, à Henri Louis de Loménie de Brienne; comte de Montbron, certainement pour Lamirande en Rancogne, ou autres terres dépendant de Montbron.
Il épousa Catherine de Saunières, de souche noble, et en vertu de l'edit de mars 1696, le Roi lui fit parvenir des lettres de noblesse.
Le 23 avril 1702, il fit une transaction, pour échanges de droits honorifiques et de prééminences avec son beau-frère, Pierre Pasquet (époux de Marie de Saunières), seigneur de la Vimière, conseiller du Prince de Condé, qui prit alors possession d'un banc placé à droite de la nef de l'église de Taponnat.
Un arrêt de la Cour du Parlement de Paris ordonna l'enregistrement des lettres patentes du Roi, exceptant Mathieu REGNAULD de TAPONNAT de la suppression des anoblissements portés par l'édit d'août 1715, en considération des services rendus à Sa Majesté, par les enfants de Mathieu (services militaires).
Il fut maintenu lui et sa descendance en qualité de noble, et non inscrit au rôle de la taille, puis une ordonnance de l'Election d'Angoulême ordonna l'enregistrement des dites lettres au greffe de la dite Cour.
Le 28 février 1727 eut lieu le partage de la succession de Mathieu et de Catherine de Saunières, entre leurs enfants, qui étaient :
  1) Léonard, qui suit. (seigneur de la Brousse et de Taponnat).
2) René, écuyer, seigneur de la Prébôtière.
Il fut capitaine au régiment de Guyenne.
Il épousa par contrat du 18 novembre 1714, Marie Anne Pasquet
3) Pierre, écuyer, seigneur de Puyfoucaud, qui fut également capitaine au régiment de Guyenne.
Il fut décoré en tant que chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis.
4) Marie, qui épousa Henri Pasquet, seigneur du Bousquet.
5) Jeanne, célibataire en 1727.
6) Catherine, qui épousa Jacques Belin, négociant aux Iles de Saint-Domingue.

IV) REGNAULD Léonard, écuyer, seigneur de Taponnat.
Il épousa le Ier janvier 1715 Jeanne Dumas, fille de N François, conseiller du Roi, lieutenant particulier cirminel au siège Présidial de l'Angoumois. Il reçut pour cette occasion de son père, 25000 livres en atendant la future succession. Jeanne quant à elle reçut 18000 livres et 75 de rente annuelle.
En janvier 1731, il eut de nombreux démêlés pour des droits de chasse avec le frère André Thoumie, prieur, ainsi que le fils aîné du sieur Pradeau de la Brousse et le fils du sieur de Russas.
Il eut un autre procès avec le prieur pour des droits de voisinage et des droits honorifiques dans l'église.
Monsieur de Chasseneuil lui causa également quelques soucis à propos de ses droits de pêche sur la Bonnieure.
Il était décédé lorsqu'une transaction intervint entre le prieur André Thoumie, et son fils, le 10 avril 1750.
Il avait eu pour enfant, au moins :

V) REGNAULD François Louis, écuyer, seigneur de Taponnat, né le 23 mai 1719, à La Rochefoucauld. Il est possessionné aussi à la Taillandière (Taponnat).
Il épousa le 5 février 1746 Marie Faure de Rancureau, fille de François, sieur de Germeville, et de Marie Amiaud. A ce mariage assistèrent Anne et Marie Faure, dont le degré de parenté n'est pas indiqué. Elle possédait des biens en propre à Saint-Amant de Boixe, Oradour et Germeville d'Aigre. (Ces biens seront vendus vers la fin de l'An II et le début de l'An III). Elle décéda vers 1794.
Il fut appelé à l'assemblée de la noblesse en mars 1789, et se fit représenté par Barbot de Hauteclaire. (Jacky Merle - article sur le logis de Taponnat).
Agé de 78 ans, il habitait en son logis de Taponnat, avec ses deux plus jeunes filles, lorsque les gardes nationaux vinrent l'arrêter le 2 Germinal An II, vers 11 heures de la nuit. Il refusa alors de se livrer et fit barricader les portes. Aprsè que celles-ci furent défoncer, il se jeta par le fenêtre de l'étage et se brisa plusieurs membres dans sa chute. Ne pouvant être trasnporter à la prison de La Rochefoucauld, le médecin Bossard, chirurgien de la garde nationale, obtint de le soigner chez lui.
A peine rétabli, il fut de nouveau arrêté. Il ne fut relaché qu'après le 9 Thermidor.
Il décéda à Taponnat le 30 Vendémiaire An X, âgé de 83 ans.
De cette union avec Marie Faure naquirent au moins 10 enfants, dont :
  1) François Louis, né le 8 décembre 1753.
Il décéda probablement en 1792.
2) Marie Françoise, née le 2 février 1748, qui épousa en premières noces en 1782, Germain Barbot de La Buzinie de Hauteclaire, chevalier, veuf de Marie de La Forestie.
Elle épousa ensuite en secondes noces Charles Henry Le Coutre de Beauvais.
Le 16 mai 1812, elle fit donation de ses biens à ses trois enfants issus de son premier mariage. La Taillandière, lui venant de ses parents était alors occupée par un fermier, François Guibert. (Jacky Merle - article sur la Taillandière de Taponnat).
3) Bernard François, écuyer.
Le 9 mars 1778, un arrêt de la Table de marbre de Paris termina un procès entre Louis Philippe de Rumigny, chanoine de Saint-Augustin, prêtre-curé de Taponnat, et Bernard François et Alexandre Simon, au sujet de leurs droits respectifs. Il y fut bien stipuler que le prieur n'avait le droit de chasser que dans l'étendue de son fief, et les REGNAULD de même.
Il devint chevau-léger de la garde du Roi, et émigra en 1792.
Revenu d'émigration, et résidant à Saint-Malo, il fut amnistié le 19 Brumaire An XI.
4) Catherine Dorothée, qui épousa le Ier Vendémiaire An II, sous le nom de citoyenne Regnauld La Prébautière Taponnat, Isaac Daurade, négociant à Jarnac.
Elle avait alors 56 ans, et lui 46.
5) Alexandre Simon, écuyer.
Il figura le 9 mars 1778, avec son frère Bernard François, dans l'arrêt de la Table de marbre de Paris. (voir un peu plus haut dans le texte).
Il devint aussi chevau-léger de la garde du Roi, et émigra en 1794.
6) Marie Thérèse, qui avait 36 ans au moment du mariage de sa soeur.
Elle était appelée citoyenne Thérèse Regnauld La Verdière, ou La Verduzière (nom d'une terre de Taponnat).
Elle épousa don Florencio Antonio Guttierez de Ocaña Cordova, noble espagnol venu retrouver son frère, docteur à Saint-Claud, après avoir été fait prisonnier à la bataille d'Hendaye. Le mariage fut célébré à Chasseneuil, le 30 Floréal An VII.
Marie Thérèse et son mari eurent le logis de Taponnat, et le transmirent à leurs descendants.
7) Suzanne Rose, née le 12 et baptisée le 15 mars 1763 à Taponnat.
Elle épousa le 17 janvier 1791, Jean Barbot La Buzinie de Hauteclaire, demeurant à Champniers, fils aîné de Germain, mari de sa soeur.
Elle décéda à Champniers le 20 Nivôse An VIII.
8) François Stanislas, qui émigra en 1792.
Revenu d'émigration, il fut amnistié le 19 Brumaire An XI.

- Albertine Cadet ; Le fief de Taponnat et ses seigneurs,
dans Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de la Charente, année 1984, numéro 2.
- Jacky Merle : articles sur le logis de Taponnat, la Taillandière et la Bourdelière de Taponnat, dans Châtaux, logis et demeures anciennes de la Charente; Editions Bruno Sépulchre.
- Henri Jougla de Morenas : Grand Armorial de France.
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