LA QUINTINIE


blason de la famille de La Quintinie
D'argent à un chevron d'azur accompagné en chef de deux étoiles de même, et en pointe d'un arbre de sinople.

Voici ce que dit José Délias dans son ouvrage sur Chabanais, concernant Jean de La Quintinie (1626-1688).
"Une grande famille : les "La Quintinie" habitait Chabanais depuis le XVème siècle, jusqu'à ce que l'un des leurs François-Jules soit élu maire de 1855 à 1860.
Beaucoup d'historiens et d'écrivains font naître Jean de La Quintinie à Chabanais. Cela est beaucoup moins sûr, car il y avait des La Quintinie un peu partout en Charente et dans la Vienne. D'ailleurs Briquet, dans son histoire de la ville de Niort le fait naître à Saint-Loup sur Thouet, chef lieu d'arrondissement de Parthenay en 1626 (cela aussi n'est pas sûr).
La lecture récente aux archives départementales d'Angoulême, des registres paroissiaux de Saint-Pierre 1618-1673 m'a permis de découvrir certaines références, mais il n'y a pas de naissance de Jean de La Quintinie en 1626. J'ai trouvé : un baptème en 1620, signé Jehan de La Quintinie, un baptème le 29 décembre 1630 de Pierre de La Quintinie, fils de Michel. Dans le registre paroissial de Saint-Sébastien (1641-1744), j'ai trouvé : un baptème de La Quintinie en 1642 (donc trop tard pour que ce soit Jean) et le parrain était Léonard de La Quintinie. Et puis plus loin, on retrouve le décès de Jean de La Quintinie, notaire et procureur, 45 ans, le 5 mai 1672. Signe Bouliot, prêtre. Peut-être est-ce là, l'erreur commise par certains écrivains qui firent le rapprochement entre les deux personnages, n'en faisant qu'une : le "fameux" jardinier du roi Louis XIV.
Un village de Chabanais a pris depuis fort longtemps son nom : le village de la Quintinie. De même, une rue en face du collège, menant au cimetière Saint-Sébastien.
Jean de La Quintinie fit ses études au collège des jésuites à Poitiers. Puis il se rendit à Paris, où il fut reçu avocat. Un évènement lui changea le cours de sa vie : "Tambonneau, président de la chambre des comptes, informé des mérites du jeune avocat, lui confia l'éducation de son fils. Il fit avec son élève, un voyage en Italie. Ce magnifique jardin de l'Europe enrichit son esprit de plus de connaissances que tous les livres qu'il avait lus.
Ainsi La Quintinie, à sa rentrée en France, se livra tout entier à ses expériences " (Briquet, histoire de la ville de Niort, 1832). Il fit deux voyages en Angleterre et correspondait avec beaucoup de "nobles gens". Charles II, roi d'Angleterre lui offrit des propositions, mais il n'accepta point. Colbert le présenta à Louis XIV qui créa pour lui en 1673 la direction des Jardins fruitiers et potagers de toutes les maisons royales.
Il fit des prodiges et son amour de la nature lui permit d'écrire un ouvrage que publia son fils en 1690, deux ans après sa mort. Louis XIV par reconnaissance l'avait anobli en 1687 en même temps qu'il le nommait directeur des Jardins du roi. Mais il en profita peu, puisqu'il mourut le 11 novembre 1688."

Jean de La Quintinie avait épousé Marguerite Joubert, et en eut trois fils. C'est le cadet qui publia l'ouvrage de son père, après la mort de celui-ci et de ses frères.


Je ne sais pas si cette généalogie d'une famille de La Quintinie a un rapport avec celle du Grand Jardinier citée ci-dessus. Le fait est qu'il est assez troublant de trouver un nom d'épouse pratiquement identique...
Cette famille posséda aussi au XVIIème siècle le logis de Montboulard (Soyaux).
I) de LA QUINTINIE Pierre, procureur au présidial d'Angoumois.
Il fut inhumé dans l'église de Chazelles, le 2 novembre 1706.
Il avait épousé Jeanne Joubert.
De cette union naquirent :
  1) Pierre, qui suit.
2) Jeanne, 1656.
3) Marguerite, qui épousa en 1688 Jean Roux, procureur au présidial d'Angoulême, fils de Guillaume et de Marie Orgibaud.

II) de LA QUINTINIE Pierre, sieur du Luquet, avocat au parlement, juge-sénéchal de Marthon, premier postulant réservé au présidial d'Angoumois, procureur au présidial.
Il épousa en 1688 Marie Roux, fille d'Antoine, maître chirurgien à Marthon, et de Marguerite Desrivaux.
Etant veuve, Marie vendit la charge de procureur au présidial d'Angoumois, le 13 juillet 1710, à Félix Robin.
Ils eurent pour enfants : :
 

1) François, qui épousa Marie (alias Marguerite) Saoul.
(Devenu veuve, elle se remaria en 1706 avec Nicolas Pradeau, sieur du Maine-Aunay en Saint-Adjutory, marchand à La Rochefoucauld).
2) Léonard, qui suit.
3) Marguerite, qui épousa par contrat du 18 janvier 1713 Félix Robin, procureur au présidial d'Angoumois, fils de Pierre et de Jeanne Mercier.
4) Jeanne, qui épousa 1719 Louis-Philippe Mesnadeau, de Pranzac.


III) de LA QUINTINIE Léonard, praticien, sieur du Luquet.
Il fut inhumé dans l'église de Chazelles le 15 août 1760, à l'âge de 63 ans.
Il avait épousé en premières noces, à Chazelles en 1720, Marie-Thérèse Leblanc (décédée en 1726), fille de Jean Baptiste, procureur fiscal de Vouzan, notaire de Marthon et de Pranzac; et de Marie Barreau.
De cette union naquit :
  1) Catherine, née en 1720.
Léonard épousa en secondes noces Marguerite Charretier (décédée en 1779).
Ils eurent pour enfants :
  2) Marie, née en 1729.
3) Louis.
4) Jeanne, née en 1733, qui épousa en 1765 Jean Gauvry, sieur des Vallons, fils de Pierre et de Marie Barbet.
5) Léonard.
6) Pierre.
7) Marguerite, qui épousa Jacques Desvergne, serrurier à Bouex.
8) Marie.
9) Antoine.
10) Anne.

Noms isolés :
- De LA QUINTINIE Marie, décédée en 1756.
Elle fut la seconde épouse de Louis-Guillaume Penot, sieur des Dumas, fils Louis, sieur des Varennes et de Jeanne Baron.

- De LA QUINTINIE Jeanne.
Elle fut la première épouse de Léonard Gignac (1648 - 15 juin 1710), sieur de la Chambaudie, notaire, fils de Jean et de Marguerite Furaud
Elle était décédée en 1756.

- LA QUINTINIE, omniprésent sur la paroisse de Lésignac-Durand, dès 1625.
Ils occupent généralement des postes de fermage ou de meuniers, probablement pour le compte du prince de Chabanais, ou de l'évêchéde Limoges, plus qu'à titre de propriétaires fonciers.
Une des plus grosses fermes du lieu, la Redortière, où fut plus tard érigé un manoir (début XXème siècle), était entre leurs mains. C'était peut-être un lieu de traitement de chanvre (retor-tillère), mais le toponyme paraît étranger à la région et a été refondu en Redortière, selon les lois de la phonétique occitane.
Une étrange similitude réside dans le fait que les La Quintinie seraient issus de Saint-Denis des Murs (Haute-Vienne), sur les bords de la Maulde, homonyme de la Moulde (Môdo en langue limousine), dissimulation de Maulde... simple coïncidence ?
Je ne le crois pas, ces rivières aux eaux vives étaient adaptées aux moulins d'un gros rapport.
Le noble Jean Quentini, damoiseau, de la ville d'Eymouthiers (Haute-Vienne), épousa Marguerite de La Jamont (l'Age Amont), bien avant 1450. Ils sont déclarés morts en 1456, date de la liquidation de l'héritage (sources, abbé Nadaud). Donc, il est probable (sauf preuve du contraire), que les La Quintinie, comme les Lubersac, ou les Chevreuse, quittèrent le Bas-Limousin, pour le Haut-Limousin au XVème siècle, sans doute précédés d'écclésiastiques de leur famille, comme c'était souvent le cas (un Jean de La Quintinie est curé de Lésignac en 1491).
-----Jacques Faury-----

- José Délias : Histoire de Chabanais.
- Abbé Adolphe Mondon : Notes historiques sur la baronnie de Marthon.
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