BENOIST, alias BENOÎT

blason de la famille Benoit
D'azur au chevron d'or accompagné de trois mains bénissantes d'argent, posées deux et un.

Famille originaire de Montignac-Charente.

I) BENOIST Mathurin, avocat au présidial d'Angoulême.
La famille BENOIST fut la première propriétaire connue du fief de Lagebâton, concédé en 1520, par le comte de La Rochefoucauld.
Il épousa Marie Nadaud, appartenant à une famille notable d'Angoulême, dont les membres étaient marchands et procureurs de cette ville.
Son père devait exercer la profession d'avocat au siège de la sénéchaussée.
Ils eurent pour enfants :
  1) Jacques, qui suit.
2) autre Jacques, avocat.
Il décéda jeune. Il avait testé le 15 mai 1528, devant Pierre Trigeaud, notaire royal à Angoulême, demandant à être inhumé dans "l'église de Montignac, devant l'image de Notre-Dame où sont enterrés ses encêtres". Il fonda des messes pour le repos de son âme, et légua dix boisseaux de méture aux pauvres de la paroisse, cent sols pour la réparation de l'église et disposa du reste de ses biens en faveur de ses frère et soeurs.
3) Gillette, qui épousa vers 1525, Michel Préveraud, licencié ès lois, lieutenant du comté de La Rochefoucauld et sénéchal de Marthon.
4) Jeanne, qui épousa avant 1543, maître Jean Gillibert, fils de Philippe et de Vincende Vollant.
Ils eurent un fils, Mathieu, alias Mathurin, qui le 14 janvier 1561, fut pourvu d'un office de conseiller lai au parlement de Bordeaux, et obtint des lettres l'autorisant, malgré sa parenté, à siéger dans la même chambre que le premier président (son oncle).
Au sein du Parlement, il défendit son oncle, presqu'au péril de sa vie, quand en 1569, sur l'ordre de Montluc, donné à la sollicitation du clergé et des jurats de Bordeaux, il fut fait défense de recevoir en cette ville le président de Lagebâton, qui séjournait alors à Angoulême parmi les réformés, et semblait pactiser avec eux.

II) BENOÎT Jacques (dit de Lagebâton), seigneur des fiefs de Lagebâton en Saint-Projet, de Fayolles en Jauldes, de Salvert et de la Prade en Montignac-Charente, tenus à hommage du comte de La Rochefoucauld.
Dans un acte du 3 septembre 1543 (accord entre les enfants des deux mariages différents de Marie Nadaud, sa mère), il était qualifié "juge des exempts et cas royaux du duché d'Angoulême". Il avait été pourvu de cet office dès 1541.
Très pointilleux sur les questions de préséance, Jacques eut à ce sujet, des démêlés avec le corps de ville d'Angoulême, mais finalement, il transigea avec le maire Ithier Julien, et moyennant 14 écus, fit abandon du procès qu'il avait intenté en parlement "pour raison de ce que ledit Julien estant maire en l'année 1541, y a eu question et différant entre lesdits juge des exemps et Julien, maire, pour l'auctorité et préhémynance de marcher et aller le premier ès processions et autres actes publicques, que aussi ès sièges de soy soir aux haulx sièges du cueur des églises de ladite ville, et mesmement en l'église des jacobins, et ung jour que l'on solemnisait la feste de monsieur Saint-Yves."
En 1547, il fut pourvu d'un office de conseiller au parlement de Bordeaux.
En 1548, étant maître des requêtes à Bordeaux, il fit du parti de la répression de la révolte des Pitaux.
Il fut ensuite nommé 4ème président en 1551, et enfin premier président le 5 juillet 1555.
Il accueillit Catherine de Médicis, régente, lors de son entrée à Bordeaux, le Ier avril 1565.
Diplomate tolérant, catholique marié à une huguenote, il adoptera des positions nuancées pendant les guerres de religion.
Il fut l'ami d'Elie Vinet, professeur, devenu principal du collège de Guyenne à Bordeaux, et l'auteur entre autres de l'ouvrage "Antiquité de Saintes et de Barbezieux."
Il avait épousé Jeanne Berthomé, issue d'une famille de riches marchands et de robe, qui tirait son origine de la ville de Montbron.
En 1566, il se rendit acquéreur de la terre de Fayolles en Jauldes, puis en 1580 de celle de Sainte-Colombe, de Lionel de Lubersac, qui se trouvait alors ruiné. (Frédéric Degorce et Bruno Sépulchre).
Il décéda le 25 septembre 1583, et fut inhumé à Saint-André, dans la chapelle Saint-Nicolas.
Il eut 5 enfants qui naquirent à Bordeaux :
  1) Claude, qui décéda jeune et sans alliance avant 1554.
2) Charles, écuyer, seigneur de Lagebâton.
Il naquit le 24 mai 1562, et fut baptisé le lendemain à Saint-André.
Il fut avocat en parlement, puis devint religieux non-profès de la Société de Jésus le 3 juin 1605, époque à laquelle il céda la seigneurie de Lagebâton à son beau-frère, François des Bordes.
3) Raymond, écuyer, seigneur de Lagebâton.
Il naquit le 22 mai 1563, et fut baptisé le lendemain à Saint-André.
Il décéda avant 1597, car à cette date, un retrait lignager fut exercé par son beau-frère, François des Bordes, pour certaines terres provenant de sa succession.
4) Marie, qui épousa en 1583 François de Blois, seigneur de Sérillac.
5) Françoise, qui épousa entre 1587 et 1590, François des Bordes, écuyer, maître de camp d'un régiment de pied, capitaine d'une compagnie de chevau-légers pour le service de Sa Majesté, et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
Elle porta à son mari les terres de son père, à savoir Lagebâton, Fayolles, Salvert, la Prade et Nitrat.
Agissant sous l'autorité de son mari, elle afferma à moitié fruits (1590 ?), sa métairie de Puyguischard.

Autres familles BENOIST, sans doute des branches collatérales :

Famille BENOIST du Berguille (Roullet Saint-Estèphe) :
- BENOIST Pierre.
En juillet 1612, il était qualifié de sieur du Berguille. (Jean-Pierre Gaillard)
Il eut sans doute pour fils :

- BENOIST Jean, sieur du Berguille.
Il épousa Marie de l'Epineuil et eurent pour enfants, au moins :
  1) Catherine, qui épousa le 25 décembre 1635, Pierre des Bordes, fils de Philippe. (abbé Florentin Chevalier)
En 1689, Pierre des Bordes se disait sieur du Berguille. (Jean-Pierre Gaillard).

Famille BENOIST du Châtelard (Puyréaux) :
I) BENOIST Roch, écuyer, seigneur du Châtelard, de Saint-Ciers, de la Grenouillère, de la Boissière (Puyréaux).
Il décéda en 1703.
D'une alliance inconnue, il eut :
  1) Marie, qui épousa en 1678, Martial Gauthier, sieur de Sonneroche, avocat.
2) Roch, qui suit.
3) François, sieur de Vergnette, qui épousa en 1698 Marie Jabouin, de Montbron.
4) Catherine, qui épousa le 28 août 1672 Jean Authier, seigneur du Chalard, avocat, fils de Jean et de Jacquette des Bordes. (abbé Florentin Chevalier).
Elle hérita de la terre de Saint-Ciers.
A son décès, son mari et ses enfants vendirent le fief et la seigneurie de Saint-Ciers à Jean Gervais, le 24 janvier 1708. (Frédéric Degorce et Patrice Sépulchre).
5) peut-être Philippe, dit sieur du Châtelars.
Le 27 novembre 1700, les cabinets d'Hozier lui attribuèrent ce blason dans le Grand Armorial de France.
blason de Philippe Benoist
D'or à deux chevrons ondés de sable.

II) BENOIST Roch, seigneur du Châtelard, Saint-Ciers et autres lieux.
Il fut conseiller au présidial d'Angoulême de 1681 à 1721.
Il épousa Marie Valleteau, et eurent pour enfants :
  1) Marguerite, baptisée en 1709, nommée par François Guimblot, sieur de Montplaisir, et par Marguerite Besson.
2) Roch, qui suit.
3) autre Roch, baptisé en 1715. Il décéda âgé de 6 ans.
4) Marie-Louise, baptisée en 1717. Elle eut pour parrain François Gonnin, sieur de la Coste, et pour marraine Marie Bajot.
Elle épousa le 21 novembre 1734, Jean Boissier, sieur des Combes. La descendance de la famille BENOIST s'arrêta trois générations plus tard. La terre du Châtelard passa ensuite dans la famille Boissier.
5) Pierre, baptisé en 1719, nommé par Pierre Delisle, sieur de Maindrac, et par Marie Sardin.
6) François, baptisé en 1721. Il eut pour parrain François Guimblot, sieur de Montplaisir, avocat au parlement de Bordeaux, et pour marraine Louise Valleteau de Pontbreton.

III) BENOIST Roch, baptisé en 1710, sieur du Châtelard.
Il épousa Anne Dulac, qui lui donna pour enfants :
  1) Roch, qui suit.
2) Marie, baptisée en 1722. Elle décéda âgée de 12 ans.
3) Barbe, qui épousa en 1741, Charles Préveraud, écuyer, sieur de la Ménardière, cavalier de la maréchaussée.
Elle décéda en 1752, et fut enterrée dans l'église des Cordeliers de Verteuil.
4) Elisabeth, qui épousa François Prévost, sieur du Maine Dupuy. (Jean-Paul Gaillard et Bruno Sépulchre).

IV) BENOIST Roch, sieur du Châtelard.
Le 5 septembre 1749, Roch, Elisabeth et Barbe, ses soeurs, vendirent la terre de la Boissière, qu'ils avaient hérité de leur père Roch BENOIST.
Il épousa en 1753 à Verteuil, Marie Chainaud, fille de feu François, sieur de l'Houmeau, et d'Anne Marie Renon.
Il décéda en 1791, étant commandant de la garde nationale de Verteuil.
De son union avec Anne Marie Renon naquirent :
  1) Henriette, baptisée en 1754. Elle eut pour parrain Jean Boissier, sieur des Combes, garde des Eaux et Forêts d'Angoumois.
2) Marie, baptisée en 1755. Elle décéda âgée de 2 ans.
3) Roch, baptisé en 1756.

Autres BENOÎT :
- BENOÎT Pierre.
Il épousa Louise Caron.
A la fin du XVIIème siècle, le logis de Puybaronneau, en Beaulieu sur Sonnette, leur appartenaient.
Ils eurent pour enfants, au moins :
  1) Marie, qui épousa Isaac Briand, sieur de Chanredon.
Devenue veuve, elle vendit le Ier mai 1704, avec ses enfants, Daniel, sieur de Montplaisir, et Marguerite, le logis noble de Puybaronneau, à Louis Tharaud, sieur de l'isle et à Françoise Leprou, son épouse. (Alain Valageas, Jean-Paul Gaillard et Bruno Sépulchre).

- BENOÎT Louis, sieur de Puybaronneau, procureur de Sansac et Cellefrouin.
Il acheta le 31 août 1740, de Jean de Coldeboeuf, sieur de la Grange, une pièce de pré situé sur la rivière de la Sonnette, au dessous du logis du Coussot. (Bruno Sépulchre et Jean-Paul Gaillard).

- BENOÎT Marie, épouse de François de Guitard.
En 1788, il affermèrent le domaine de Lagroux, en Marsac, à Pierre Fayoux. (Jean-Paul Gaillard et Bruno Sépulchre).

L'abbé Joseph Nadaud, dans son nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges indique d'autres BENOIT, établis surtout dans les régions de Limoges et de Compreignac (Haute-Vienne). Ils ne sont pas reportés ici car je ne pense pas que ces personnes fassent parti de la même famille.

- BENOÎT Claude, marchand à Angoulême.
Son blason a été enregistré dans l'Armorial Général de France, par les cabinets d'Hozier, à Paris le 27 novembre 1700.
Blason de Claude Benoit
D'argent à une bande ondée de sable.

- abbé Florentin CHEVALIER : Notes sur Jacques BENOIST de Lagebâton, paru dans le bulletin de la société archéologique et historique de la Charente, année 1926-1927.
- Abbé Florentin CHEVALIER : Notes historiques sur la paroisse de Puyréaux, châtellenie de Mansle, en Angoumois.
- Abbé Joseph NADAUD : Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges.
- Jean-Paul GAILLARD et Bruno SÉPULCHRE : article sur la Boissière en Puyréaux, dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente.
- Frédéric DEGORCE et Patrice SÉPULCHRE : article sur Saint-Ciers, dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente.
- Frédéric DEGORCE et Bruno SÉPULCHRE : article sur Sainte-Colombe, dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente.
- Jean-Pierre GAILLARD : article sur le Berguille en Roullet Saint-Estèphe, dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente.
- Jean-Paul GAILLARD et Bruno SÉPULCHRE : article sur le Coussot en Beaulieu sur Sonnette, dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente.
- Alain VALAGEAS, Jean-Paul GAILLARD et Bruno SÉPULCHRE : article sur Puybaronneau en Beaulieu sur Sonnette, dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente.
- Jean-Paul GAILLARD et Bruno SÉPULCHRE : article sur Lagroux en Marsac, dans Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente.
- d'HOZIER : Grand Armorial de France.
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