PRÉVÔTÉ d' ANGOULÊME |
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Parti, au 1 d'azur semé de fleurs de lys d'or; au 2 burelé d'argent et d'azur de 16 pièces. Ce blason était sur un sceau de 1309. (sans que les couleurs n'apparaîssent). (Michel PASTOUREAU) Ce blason semble être un parti de France et de Lusignan. |
Une prévôté, sous l'ancien Régime, désignait une unité de justice. (On pourrait la comparer actuellement avec une unité de gendarmerie). Elle était le siège de la juridiction, et le tribunal était présidé par le juge prévôt. Apparue au XIème siècle, la prévôté, ou prévôt royal, était le premier degré de la justice royale. Composé à l'origine de peu de membres, la prévôté s'étoffa à la fin du moyen-âge, avec des conseillers, des lieutenants et des procureurs royaux, en plus du juge prévôt. La prévôté devait connaître tous les cas civils et criminels de son ressort, à l'exception des cas royaux, qui étaient la lèse-majesté, l'hérésie, les troubles à l'ordre public, le faux-monnayage, etc., qui relevaient des bailliages, ainsi que des cas concernant les nobles et privilégiés. La prévôté recevait l'appel des juridictions seigneuriales, et on y faisait appel au bailliage et à la sénéchaussée. Les prévôts étaient des lieutenants des baillis, et leurs droits et devoirs étaient les mêmes, mais avec un pouvoir moindre. A Angoulême, la police appartenait anciennement en partie au maire, et en partie au juge prévôt. Elle était exercée par un lieutenant créé avec les autres officiers de sa juridiction. (J. P. QUÉNOT). Le juge-prévôt royal d'Angoulême possédait la plus ancienne charge de la ville. A la fin de l'ancien Régime, ses fonctions avaient beaucoup diminuées, de telle sorte que bien qu'il fut pour ainsi dire le juge en propre du roi et de son domaine, il était celui qui avait été le plus dépouillé. Plus de 40 paroisses dépendant de sa juridiction en avaient été aliénées, et il ne lui en restait plus que 6, avec la ville et la banlieue, qui n'était pas d"un grand objet, à cause du grand nombre d'ecclésiastiques, nobles et privilégiés dont elle est remplie, et qui ne plaident pas par devant lui. Il lui fut retiré aussi la connaissance des maîtrises des arts et métiers qui lui appartenaient de toujours, pour les attibuer au lieutenant de police. Il lui était adjoint un lieutenant, ou assesseur de la prévôté, un procureur du roi de la prévôté, joint à celui du présidial, et un greffier, aussi confondu avec celui du présidial. Les appellations de la prévôté se relevaient au présidial et à la sénéchaussée. Le juge prévôt y avait séance honorable et voix délibérative à l'audience, lorsqu'il ne s'agissait pas de ses appellations. (Jean GERVAIS). |
- Michel PASTOUREAU : Traité d'héraldique. - J.P QUÉNOT : Statistiques du département de la Charente - 1818. - Jean GERVAIS : Mémoires sur l'Angoumois. |